Un pays à vocation touristique qui a fait du secteur du tourisme une priorité économique ne peut développer son tourisme sans l'apport du grand marché chinois. Ce géant économique et aussi un géant en matière de tourisme à l'export, par rapport au nombre de clients qui ont la possibilité de voyager et qui le font par ailleurs. Il s'agit d'un marché de 100 millions de clients courtisés par tous les pays touristiques, à la fois pour la qualité du tourisme chinois comme pour le nombre réel et potentiel que présente ce marché en matière de tourisme. Et pour cause, la Chine enregistre 100 millions de milliardaires en euros (là bas tout se compte en millions, avec une population globale qui dépasse un milliard deux cent millions d'habitants). Rien qu'à Changaï qui compte 20 millions d'habitants, 50% est milliardaire. Pas besoin de faire un dessin et de chercher ailleurs, déjà là le potentiel est énorme pour un petit pays touristique qu'est le Maroc, avec sa capacité très limité en lits. Heureusement que l'équilibre se fait avec le beau produit touristique, à la fois riche, diversifie et particulier, que nous avons. Le marché chinois a été prospecté par des professionnels marocains, il y a sept ans, notamment de la part de Fadel El Hafed, président de Recep Tours et de Abou Belakbir, grand hôtelier, qui ont participé au salon touristique de Pekin, contacté les TO chinois et avaient amorcé un début de commercialisation du produit touristique marocain en Chine. Malheureusement, nous apprend, Fadel El Hafed, le problème de visa se posait sérieusement et les chinois avaient de très grandes difficultés à l'obtenir pour venir au Maroc. Heureusement avec la nomination du nouvel ambassadeur, il y a un plus d'un an, le problème a été résolu. Actuellement les formalités de visa prennent trois jours et ce grâce à la bonne implication de l'ambassadeur du Maroc à Pékin, Jaâfar El Alj, qui mérite un hommage pour avoir résolu un problème de taille qui bloquait le développement d'un flux, aussi petit soit-il, de touristes chinois sur le Maroc. Car avant, les voyagistes chinois ne voulaient plus commercialiser le Maroc à cause des difficultés de déplacement à Pékin et des complications et lenteurs administratifs marocaines pour obtenir des visas, ce qui a porté préjudice au pays, par rapport à d'autres pays concurrents qui ont facilité l'obtention des visas touristiques pour leurs pays. Depuis trois ans, l'ONMT a avait nommé un délégué, bien apprécié car parlant chinois et connaissant le pays. Malheureusement l'ONMT fait les choses à moitié, pour ne pas dire au quart, car le délégué n'a ni bureau, ni budget pour travailler, pour un immense marché. Cette situation anachronique est vraiment inconcevable, pourtant bien réelle, rejoint par ailleurs la même situation que celle du délégué de l'ONMT, nommé depuis deux ans à Moscou et qui, non plus, ne dispose ni de bureau, ni de budget. C'est vraiment « BAZ » comme on l'exprime bien dans notre arabe dialectal. Il y a vraiment de quoi dire, arrêtez ces absurdités qui porte un réel préjudice et qui entrave le développement touristique du pays. Il est à savoir que rien qu'avec Changaï et Pékin, on peut drainer un nombre important de touristes chinois. Il s'agit en plus d'un tourisme de haut de gamme car le tourisme de masse et de moyen gamme n'existe pas encore en Chine. Ainsi avec un budget limité, égal à ce que dépense l'ONMT dans un quelconque petit pays en Europe, il y a matière à faire venir des touristes chinois bien dépensiers. 10 000 touristes chinois de haut de gamme, valent mieux que 100 000 clients européens qui achètent le séjour à 200 et 250 euros et dépensent 100 euros par semaine au Maroc. Non seulement la différence est énorme, mais le potentiel également. Cependant, il faut bien se préparer pour recevoir les touristes chinois en matière de langue. Ainsi, il est urgent de faire apprendre le mandarin des guides marocains, personnel des agences de voyages, personnel hôtelier pour accompagner la clientèle chinoise et lui rendre le séjour plus agréable, plus facile, à travers une bonne communication dans la langue du pays. IL est aussi urgent que l'ONMT imprime des brochures, des dépliants et tout le matériel de communication et de promotion en chinois. Mais bien sûr à grande échelle. Une simple petite agence de voyage emplois 3000 à 3500 employés. Tout est relatif dans ce pays et surtout proportionnel au nombre formidable d'habitants. Il est certain également qu'on ne peut développement un tel marché lointain sans des liaisons aériennes réalisées par la compagnie nationale. La RAM prévoit des liaisons en 2012, avec l'éventualité de la livraison du 787 Dreamliner. Que faire d'ici là ? Se croiser les bras, non pas du tout. Des laissions existent à travers des compagnies étrangères, notamment avec Emirates via Dubaï, Qatar Airways via Doha, Air France via Paris, Turkish via Istambul ou Egypt Air via Le Caire. Un travail de promotion est donc faisable appuyé par des éductours, des voyages de presse, la participation au salon de Pékin et à Changaï… Moralité il est urgent et important que l'ONMT mette et débloque le budget qu'il faut et qu'il trouve un bon local pour qu'on son délégué à Pékin travaille à l'aise avec son équipe, en vue de bien prospecter mais surtout de recevoir, orienter, conclure des partenariats et des opérations de co-marketing avec les TO chinois. Plus il y a de voyagistes marocains qui travaillent avec les professionnels chinois, plus on aura de clients. Il y a de la place pour tout le monde, le marché est immense et c'est maintenant qu'il faut commencer à bien travailler, pour récolter les fruits de demain. IL n'est jamais trop tard pour se rattraper et bien faire. L'essentiel est d'aller de l'avant et de développer, d'une manière professionnelle, notre tourisme, secteur pilier de l'économie nationale. Le marché chinois est donc incontournable. A bon entendeur, salut