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Grandeurs et handicaps du tourisme national (2ème partie)
Publié dans GoAgadir le 24 - 11 - 2008

Des blocages qui dérangent sérieusement le développement du secteur.
Il est certain que la volonté royale d'œuvrer au développement du secteur du tourisme est d'un grand apport jamais égalable ni vu auparavant. Sur le terrain, ce sont à la fois les responsables et décideurs officiels qui doivent œuvrer, en concert avec les professionnels, pour un développement optimum du secteur. Le tourisme est un secteur très porteur, du fait qu'il est devenu une grande industrie mondiale, mais du fait également de la démocratisation des voyages. Tout citoyen qui peut se permettre de faire un voyage, au moins une fois par an, le fait (dans son pays, sinon dans sa région), soit individuellement, soit avec des amis, soit en famille. Avec la panoplie des destinations touristiques internationales qui grandissent avec le temps, avec des tarifs hôteliers et de voyage qui deviennent de plus en plus compétitifs, avec l'esprit de voyage et de loisir inculqué aux futures générations, le tourisme international a beau jour devant lui.
En tant que destination touristique le Maroc ne peut que connaître un vrai développement du secteur du tourisme si on y met tous les ingrédients nécessaires avec le savoir-faire et le professionnalisme qu'il faut. Avant de voir, le plus modestement possible, les grands handicaps du tourisme national, il faut signaler avec toute l'honnêteté requise à la profession de journaliste qui suit de près ce secteur depuis plus de 24 ans, que nous avons au Maroc de vrais et grands professionnels. Au niveau de l'hôtellerie, comme au niveau de la restauration, ou celui du transport touristique ou celui des voyages, les marocains excellent de mieux en mieux dans leurs métiers respectifs. Nous avons des professionnels très performants, qui font à la fois la fierté de leur profession, celle du tourisme national et régional, mais également celle de leurs partenaires étrangers.
De ce point de vue et en toute sincérité, il n'y a pas de grand handicap a soulevé. Au contraire, il faut saluer avec grand respect l'esprit de compétition et d'implication de nos professionnels, qui font avancer le tourisme, dans sa globalité malgré les handicaps indépendants de leur volonté. Deux exemples à signaler : le CRT Agadir SMD, était présent avec une importante délégation de professionnels gadiris conduit par l'ex-président Said Scally accompagné par le Wali d'Agadir, Rachid Filali, il y a quatre ans au MITT Moscou, avec un propre stand. Une grande première du genre, une vraie révolution en matière de promotion régionale et un défi qui ont été réalisés avec une réussite exemplaire, alors que l'ONMT n'a pas de délégation à Moscou, jusqu'à nos jours par ailleurs et ne considère pas le marché russe ni celui des pays de l'Est, comme marchés prioritaires (une erreur stratégique perpétuée encore actuellement).
L'autre exemple concerne l'approche de promotion envers le marché chinois. Il y a cinq ans, le grand professionnel hôtelier Abdou Belakbir accompagné de l'autre professionnel voyagiste Lhafed, sont allés tous les deux pour participer au salon international du tourisme à Pékin. Alors que les responsables du tourisme au sein du ministère comme au sein de l'ONMT ignoraient ce grand marché, nos professionnels, se sont déplacés pour faire de la prospection, pour faire connaître le produit touristique marocain, pour représenter le Maroc et pour lier des contacts commerciaux avec les professionnels chinois. Lorsqu'on sait que le marché chinois va générer 200 millions de clients en 2010, on comprend mieux l'approche de nos professionnels et leur savoir-faire en la matière. Bravo messieurs, continuez à œuvrer ainsi, vous êtes la vraie locomotive du développement du tourisme national.
L'un des grands handicaps effectifs à enregistrer au sujet du tourisme national est l'absence de collaboration entre les institutionnels, notamment le ministère du tourisme, l'ONMT, la RAM, l'ONDA, les ambassades du Royaume à l'étranger, entre autres et les professionnels de terrain, à travers leurs associations respectives à la fois nationales et régionales. Ce qui est demandé est une réelle collaboration, appuyée sur une concertation permanente et des actions entreprises ensemble en vue le développement du tourisme national. Nous citerons deux exemples flagrants pour illustrer ce grand handicap. D'abord la présence et la participation du Maroc dans les salons touristiques internationaux. Jamais on n'a vu ensemble, à l'instar des pays concurrents dont la Tunisie et la Turquie, par exemple, le ministre du tourisme, accompagné du DG de l'ONMT, du PDG de la RAM, du DG de l'ONDA et de l'ambassadeur du pays où se déroule le salon. Cette démarche des responsables ensemble lors d'un salon international encourage à la fois les professionnels nationaux et les partenaires étrangers qui y voient un bon signe d'implication des décideurs pour le développement du tourisme national. Evidemment cette démarche est de pure RP mais de grande valeur et d'impact positif sur l'intérêt que porte le Maroc pour le secteur du tourisme. Malheureusement cela n'a jamais été fait, c'est plus que dommage, c'est vivement regrettable et inadmissible.
L'autre exemple concret, vécu encore récemment concerne le lancement de la nouvelle campagne promotionnelle et institutionnelle par l'ONMT, tout dernièrement. Cette campagne a été conçue au sein de l'Office National Marocain du Tourisme sans la moindre concertation avec les professionnels à travers leurs associations nationales ( FNIH, FNAV…), ou régionales (CRT). Or les professionnels sont directement concernés par cette campagne de promotion dans la mesure où ils doivent l'accompagner, l'encourager, en savoir les tenants et aboutissant afin de la soutenir pour la bonne réussite de la cause promotionnelle de notre tourisme. Hélas, rien de tout cela ; au sein de l'ONMT, on agit en maître absolu, aux professionnels de prendre ou de laisser. Résultat, cela crée des nuisances et des malentendus qui n'ont aucun lieu d'être dans la mesure où les deux parties doivent être de vrais partenaires concernés tous les deux, chacun dans son champ d'action, par le développement du tourisme.
Concernant l'ONMT toujours, il est regrettable de constater que malgré plus de trente cinq de tourisme national, le Maroc est mal représenté à l'étranger. Les délégations de l'ONMT sont à la fois insuffisantes ( cas de l'Allemagne avec un seul bureau pour le premier marché émetteur de touristes), parfois inexistantes ( cas de la Russie et des Pays de l'Est). Délégations généralement gérés par un manque de moyens humains et matériels qui ne cadre nullement avec les objectifs et les ambitions des professionnels de terrain, du tourisme national. Ce contraste également avec le fait que le tourisme est érigé officiellement comme priorité économique donc devant jouir du financement adéquat qui doit cadre avec la politique de développement souhaitée par les professionnels marocains et leurs partenaires étrangers et beaucoup plus voulue et encouragée par SM Le Roi Mohamed VI, qui ne cesse de manifester sa sollicitude envers le secteur.
On ne peut s'empêcher de faire ici le parallèle avec les budgets conséquents des Offices du tourisme des pays concurrents : Egypte, Tunisie et Turquie, qui dépassent de très loin le budget de l'ONMT. Sur le terrain, les délégations des pays concurrents sont bien alimentées en personnel suffisant et en nombre suffisant, parfois dans le même pays, comme est le cas pour la Tunisie en Allemagne alors que chez nous rien de tout cela. Pire, l'ONMT, à titre d'exemple est entrain de chercher un remplaçant au délégué rentrant de l'Allemagne et ce depuis six mois, sans mettre la main sur l'oiseau rare parlant allemand. Et dire qu'on devrait y penser sérieusement juste après le départ de Fayçal Jorio, muté en Suisse. D'ailleurs les nominations basées sur le copinage, sans tenir compte des compétences existantes dans le cadre d'une vraie promotion interne, porte un grand préjudice à la gestion des délégations à l'étranger, à la fois celles de l'ONMT et de la compagnie nationale aérienne RAM.
Ce qui crée un vrai pincement au cœur, c'est que les délégations de l'ONMT renferment de très bons professionnels, qui malgré les moyens limités s'investissent avec conscience et nationalisme, pour le développement du tourisme national. Les exemples sont nombreux à la fois en Espagne, comme au Royaume Uni, à Dubai ou en Autriche, ou en Scandinavie, ou au Canada, entre autres. Ces responsables des délégations de l'ONMT à l'étranger sont frustrés et sérieusement bloqués par le manque de budgets conséquents mais également par manque de ressources humaines nécessaires au bon fonctionnement des délégations. Cela leur donne l'impression d'être les enfants pauvres de la promotion touristique à l'étranger en comparaison avec leurs confrères des pays concurrents. Notre tourisme ne pourra avancer qu'une fois ce vrai problème résolu avec l'écoute qu'il faut et les moyens qu'il faut de la part des responsables du tourisme national dont le DG de l'ONMT, en tête.
Ce sont ce genre d'handicaps qui minent et qui bloquent notre tourisme et son développement. Souvent des critiques sont lancés à tort et à travers envers les responsables des délégations de l'ONMT à l'étranger, comme celles au Maroc, par ailleurs, sans que l'on sache d'où vient le vrai mal. Avec du personnel limité, avec des moyens très limité, avec une mauvaise concertation entre décideurs à Rabat et exécutant sur le terrain, il ne peut y avoir de beau travail. Le Maroc, doit mettre les moyens nécessaires à la politique touristique à laquelle il aspire du fait que le secteur est érigé en priorité économique et enregistre des rentrées de devises qui dépassent celles de nos RME. Bref, il est impératif de changer à la fois de politique et de stratégie pour adopter une approche plus professionnelle et cesser d'agir, à la fois au niveau du ministère de tutelle comme du côté de l'ONMT, en amateurs.
L'approche adoptée par l'ex-ministre du tourisme Adil Douiri, appuyé par l'ex-DG de l'ONMT Abbès Azouzi, malgré les reproches qu'on lui fait, a permis une dynamique participative ramenée du privé. On parla rentabilité, esprit de compétitivité, obligation du résultat, partenariat élargi etc… Ce qui a toujours handicapé le tourisme national; c'est l'esprit de fonctionnariat à la fois au sein du ministère comme au sein de l'ONMT. Jamais des fonctionnaires n'ont été de bons vendeurs, or le tourisme c'est avant tout un produit. Un produit qu'il faut vendre à l'étranger, mais également dans le pays, avec un esprit particulier qui rallie prix et qualité, bon servie et bonne information, accueil et réactivité en tenant compte de la concurrence farouche qui existe dans le secteur. Et si notre tourisme se développe, c'est incontestablement grâce à l'apport fantastique des professionnels de terrain…quant l'administration, il a été toujours en déphase avec les professionnels, elle l'est toujours, par ailleurs…
Mohamed RIAL
A suivre ( 3ème partie) : formation professionnel, manque d'animation touristique, non implication des élus, sont d'autres vrais handicaps du tourisme national.


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