La Zone de libre-échange est au coeur des travaux de la 13e édition du Colloque International de Rabat, initié par la Commission économique pour l'Afrique (CEA), la Chaire OMC de l'Université Mohamed V de Rabat et leurs partenaires. ouvert aussi bien aux professionnels qu'aux jeunes chercheurs travaillant cette problématique, le colloque se penchera ainsi sur la Zone de libre-échange continentale (ZLECA), comme levier de la croissance durable et de la création d'emplois. Cette rencontre, qui s'étale sur 2 jours, a permis aux chercheurs de se pencher sur les opportunités de la ZLECA, son processus de mise en œuvre ainsi que les leçons à retenir de différentes expériences d'intégration régionale. « Outre son potentiel en termes de création de commerce et d'investissements Directs Etrangers (IDE), la ZLECA devrait contribuer à réunir les conditions d'une croissance inclusive et durable dans nos pays », a souligné Azzedine Ghoufrane, Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales – Souissi et Chaire OMC de l'Université Mohamed V de Rabat à l'ouverture des travaux du colloque. Apparue dans un contexte caractérisé par un ralentissement de la croissance mondiale, la Commission Economique pour l'Afrique a souligné qu'il est attendu que la mise en place effective de la ZLECA contribue à ouvrir de nouveaux horizons pour favoriser la diversification des économies africaines, à améliorer leurs systèmes productifs et les rediriger vers des processus plus sophistiqués à plus grande valeur ajoutée, et à réduire leur dépendance à l'égard d'un nombre limité de partenaires commerciaux par une réorientation vers les marchés en croissance voisins. « La ZLECA est une opportunité de renforcer l'intégration régionale et d'accélérer la transformation structurelle en Afrique. Nous estimons qu'elle peut également aider à renforcer la compétitivité des économies africaines et à générer des centaines de milliers d'emplois », a pour sa part indiqué Khaled Hussein, responsable de la section initiatives sous-régionales au Bureau de la CEA en Afrique du Nord. De son côté, Mustapha Sadni Jallab, Chef de la Division Formation et Recherche de l'Institut africain de développement économique et de planification (IDEP, CEA), a affirmé que « ces travaux ont démontré que toutes les régions africaines connaitront une augmentation des exportations de biens industriels et intermédiaires permettant une plus grande diversification horizontale et une meilleure insertion dans les chaines de valeurs régionales et globales, et constituant ainsi un catalyseur pour l'industrialisation et la transformation économique structurelle ». Au micro d'Hespress Fr, les organisateurs ont qu'outre la publication de nombreuses études sur l'impact de la ZLECA en Afrique (déterminants macroéconomiques en Afrique, emploi, mobilité des travailleurs, éradication de la pauvreté etc.) et la mise en place d'outils de modélisation en ligne, la CEA travaille aujourd'hui à la facilitation de la mise en œuvre de la ZLECA, l'évaluation de son impact, et soutient activement la mise en place de stratégies nationales qui permettront aux pays de saisir les opportunités offertes par cet accord. « Le multilatéralisme représenté par l'OMC et les initiatives régionales telles que la ZLECA sont complémentaires dans la mesure où l'objectif est de tirer parti du commerce et contribuer aux stratégies de croissance durables et inclusives », nous a précisé Said El Hachimi, Représentant de l'OMC, qui, a-t-il dit « suit avec intérêt le processus d'intégration en Afrique« . Et de souligner que « si la ZLECA réussit, elle fera date, du point de vue du nombre de pays membres mais aussi de par ses objectifs de croissance durable et inclusive et de création d'emplois ». En conclusion, Abdelmounaim El Gueddari, Directeur du Laboratoire d'Etudes et de Recherches Juridiques et Politiques (LERJP) de l'Université Mohammed V de Rabat, a exprimé l'espoir que, à l'heure où beaucoup d'accords de libre-échange ont tendance à se solder par des balances commerciales déficitaires pour les pays du Sud, la ZLECA pourra contribuer à remédier à de telles défaillances en renforçant le commerce Sud-Sud. Il est à souligner que la XIIIème édition du Colloque International de Rabat a été conjointement organisée cette année par la Chaire de l'OMC de l'Université Mohammed V de Rabat et le Programme des Chaires de l'OMC, la Commission Economique pour l'Afrique (CEA) des Nations Unies, la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Souissi (Rabat), le Laboratoire d'économie appliquée au développement (LEAD) de l'Université de Toulon (France) et le Laboratoire d'Etudes et de Recherches Juridiques et Politiques (LERJP) de l'Université Mohammed V de Rabat. La rencontre a été l'occasion pour les participants d'analyser différentes problématiques liées à la ZLECA et sa mise en œuvre, l'intégration régionale, la diversification des économies, la transformation structurelle et institutionnelle, la mise en place de chaînes de valeurs régionales ou les opportunités de coopération multilatérale.