Au cœur d'une région connue pour son importante diaspora, les Journées culturelles d'Al Hoceïma se veulent désormais un événement annuel. Celui-ci célèbre une communauté éclectique au fil des générations, tout en faisant la part belle à un récit migratoire ancré dans son territoire d'origine. Avec l'objectif de créer des ponts entre les concitoyens d'ici et d'ailleurs, l'édition inaugurale est prévue les 22 et 23 septembre, sous le thème «Quand la culture se fait mémoire des diasporas. A l'initiative de l'Association Miramar pour la culture et le développement durable, l'événement met la Belgique à l'honneur, cette année, à l'occasion du soixantième anniversaire de l'immigration marocaine (1964–2024). L'objectif est de rendre hommage «aux parcours, aux luttes et aux contributions des Marocaines et Marocains installés en Europe», font savoir les organisateurs auprès de Yabiladi. En effet, l'événement vie notamment à présenter l'exposition «Belgica Biladi : une histoire belgo-marocaine», valoriser «les parcours, les histoires et les contributions des Marocain.es du monde», en plus d'«offrir un espace de partage, de création et de réflexion autour de la migration, de l'identité et de la mémoire». En filigrane, il s'agit de mettre en valeur le territoire qui accueille l'événement. Pour ce faire, la première journée sera marquée par une visite guidée du mausolée de Sidi Chaïb Ouneftah (Temsamane), haut-lieu de la mémoire collective, intimement lié aux pratiques orales, musicales et rituelles du Rif oriental. Il est également associé aux traditions de chant féminin et aux rassemblements communautaires, qui en ont fait un véritable espace de transmission intergénérationnelle des Izran. Après le vernissage de l'exposition «Belgica Biladi : une histoire belgo-marocaine» à la Place Mohamed VI, une conférence-débat «Rif et migrations» mettra en dialogue les recherches académiques et les vécus collectifs, avec la participation des universitaires Mustapha Azizi, Mimoun Aziza, Hassan Bousetta, Abdellatif Maaroufi, ainsi que le président de l'Association Khamsa Solidaire ici & ailleurs, Latif Mortajine. Mardi 23 septembre, les rencontres littéraires auront pour but de «commémorer l'immigration», à travers «un moment de partage autour des récits, de la mémoire collective et des parcours d'écriture» d'auteurs et d'autrices de la diaspora belge. Ces séances connaîtront la participation de l'auteur de l'ouvrage «Entre deux rives», Hassan Bousetta, de l'autrice Souad Fila, contributrice au recueil collectif de nouvelles «J'ai deux amours», du directeur du Centre nomade des arts Moussem, Mohamed Ikoubaan, ainsi que du commissaire général de l'exposition Belgica Biladi et directeur de département à l'Université libre de Bruxelles (ULB), Ahmed Medhoune. Dans le panel «Littérature féminine : Habiter le monde et écrire le Rif», Souad Fila prendra la parole avec les autrices Laila Karrouch et Rachida Lamrabet. Le comité de gestion est composé de Fatiha Saïdi en tant que coordinatrice générale, Mustafa Boulharrak, président de l'association Al Maghreb des migrants marocains dans les îles Baléares, Samir El Mokaddam, président de l'Association Rif pour la presse et les médias et Ahmed L'Mourabiti, président de l'Association Miramar. L'événement bénéficie du soutien financier et logistique de partenaires institutionnels et culturels marocains (Conseil de la communauté marocaine à l'étranger – CCME, province d'Al Hoceïma, commune d'Al Hoceïma, direction provinciale de la culture d'Al Hoceïma et Association Miramar).