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Khadija Ryadi...ou comment fêter le 8 mars autrement
Publié dans Hespress le 06 - 03 - 2020

Le 8 mars est de retour ! Comme chaque année, est-on tenté de dire. Des roses envahiront les rues et les réseaux sociaux n'afficheront plus que des photos de cadeaux offerts aux femmes par un employeur, un client, un petit ami...On parlera beaucoup des cadeaux, mais très peu de la journée, sa signification, sa portée et ses objectifs.
On oubliera que pour recevoir aujourd'hui une rose ou toute autre babiole, d'autres femmes se sont révoltées, ont manifesté, et pour certaines, péri, pour dire que la femme est là, qu'elle mérite plus et mieux, et que quand elle s'arrête, tout s'arrête.
Le 8 mars n'est pas une journée de célébrations, mais d'action, car comment célébrer quand 25 ans après la conférence de Beijing, la violence à l'encontre des femmes et des filles demeure non seulement courante, mais acceptée, quand 12 millions de filles sont mariées durant leur enfance, 4 millions risquent de subir des mutilations génitales, 70 % des victimes de traite identifiées dans le monde sont de sexe féminin et qu'1 fille sur 20, soit environ 13 millions – a subi au cours de sa vie un viol.
Il y a vingt-cinq ans, les gouvernements du monde se sont engagés vis-à-vis des femmes et des filles, mais ils n'ont pas, pour la plupart, tenu leur promesse. Et c'est vers ces années de « progrès inégaux » que l'attention doit être tournée en ce 8 mars, qu'il faut cesser d'aborder comme une fête mercantile, tout en symboles, mais qui sonne comme une coquille vide.
C'est également l'avis de Khadija Ryadi, lauréate du Prix des Nations Unies pour les droits de l'homme et ancienne présidente de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH).
« Fêter le 8 mars, c'est, ou devrait être, préserver notre histoire de lutte, préserver ces moments historiques où les femmes ont fait beaucoup de choses qui doivent rester», dira-t-elle au micro de Hespress FR.
Faire grève
Selon la militante, la meilleure manière de célébrer cette journée, c'est de « faire grève ».
«Je suis pour cette grève internationale que font les femmes, là où il y a un peu plus de démocratie, où il y'a des partis politiques très forts, et des organisations de femmes très fortes qui font cette grève chaque 8 mars», souligne-t-elle.
Pour elle «cette grève que font les femmes depuis quelques années est une façon très militante de célébrer cette journée pour dire que si les femmes ne travaillaient pas le monde s'arrêterait, que c'est grâce au travail des femmes que le monde existe, car quand on voit les travaux qu'elles font surtout celles qui travaillent dans les maisons et qu'on considère comme étant sans travail, alors qu'elles font des choses nobles ».
Mais puisque, manque de veine !, le 8 mars tombe un dimanche, la grève n'aurait vraisemblablement pas autant d'impact, mais notre interlocutrice a son plan B.
« Ce qu'on va faire le 8 mars cette année, c'est donner la parole aux femmes, on ne va pas faire un débat d'intellectuels qui vont parler de la CEDAW, l'ONU et autres, mais donner la parole aux femmes qui sont sur le terrain, qui sont discriminées, violentées et qui militent ».
En gros, la lumière sera braquée sur celles qu'on ne voit pas, rendra visibles celles qui sont d'habitude invisibles, pas parce qu'elles ne font rien, mais parce qu'aucune attention n'est prêtée à ce qu'elles font, et qui est pourtant très important.
Une autre forme de féminisme
Avec la coordination nationale de la marche mondiale des femmes, « nous développons une autre forme de féminisme », note la militante.
« C'est un féminisme qui ne lutte pas seulement contre la discrimination faite aux femmes mais qui lie cette discrimination aux effets du capitalisme, du patriarcat, du colonialisme, du racisme, tous ces maux de l'humanité sont responsables de la situation des femmes et pas seulement le patriarcat qui est utilisé et instrumentalisé par tous ces systèmes d'exploitation des femmes », détaille Khadija Ryadi, faisant remarquer que « le réseau a cette nouvelle notion, ou plutôt cette notion méconnue du féminisme dans lequel sera initié le débat ».
Donner donc la parole aux femmes pour qu'elles fassent entendre leur voix, faire valoir ce qu'elles font, ce qu'elles sont et ce qu'elles devraient être, se donner les moyens d'y parvenir, tels devraient être les objectifs du 8 mars, pour dépasser les nombreux obstacles aux plans juridique et culturel, et qui semblent immuables.
L'ONU a choisi pour thématique pour ce 8 mars 2020 « Je suis de la Génération Egalité », en soulignant que cette année « constitue l'occasion inespérée de susciter une action d'envergure mondiale pour parvenir à l'égalité des sexes et au respect des droits fondamentaux pour toutes les femmes et les filles ».
Faisons en sorte que cela soit le cas, soyons cette génération, et si nous devons le faire une rose à la main, ce n'est pas plus mal !


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