Couverture médicale de base, création d'une agence nationale de médicament, situation précaire des pharmaciens au Royaume, hausse des prix des médicaments … Dr. Hamza Guedira revient au micro d'Hespress Fr, sur le secteur de la pharmacie au Royaume et son administration publique qu'il estime « caduque« . Dans un premier temps, le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens(CNOP) a loué les efforts considérables déployés par les pharmaciens et professionnels du secteur pour faire face au virus fantôme Covid-19. Mais il pointe l'absence d'une organisation qui chapeaute le secteur et peut le sauver de la crise vers laquelle il se dirige tout droit. Il nous indique ainsi que parmi les 12.000 pharmacies présents au Royaume, 3.000 sont au bord de la faillite. Pour Dr. Guedira, l'accélération de la création de l'Agence nationale de médicament est une priorité urgente. D'ailleurs, notre interlocuteur nous avait déclaré en juillet 2019, à l'occasion de la 20ème édition du Forum pharmaceutique international (FPI), tenue à Marrakech, que « le projet de texte portant création de l'agence nationale est prêt et que l'agence sera sur pied, a priori, d'ici fin du mois début septembre (2019) ». Un an après, toujours rien ! « Il faut accélérer la création d'une agence nationale de médicament surtout que le texte portant création de l'Agence africaine de médicament a été présenté devant le Roi Mohammed VI, (lors du conseil des ministres du 6 juillet dernier). On ne peut pas rester sous la gestion d'une administration qui fonctionne toujours avec des procédures caduques. Il faut une administration plus efficace et je me demande d'ailleurs ce qu'on attend » a-t-il dit. Concernant les prix des médicaments qui s'inscrivent en hausse selon plusieurs observateurs, Dr. Guedira estime que ce ne sont pas les prix qui sont en hausse mais le pouvoir d'achat qui est en baisse et l'inexistence d'une couverture sociale et médicale de base forte qui posent problème. « Il y a plus de 44% de citoyens marocains qui ne disposent pas d'une couverture médicale de base. Et les 66% restants, dans leur majorité, ont une couverture qui ne les rembourse qu'à hauteur de 50%. De plus, le prix des médicaments au Maroc est plus au moins semblable à celui en Tunisie, qui elle, a un système de couverture médicale assez fort. C'est la raison pour laquelle le prix du médicament paraît cher pour le citoyen parce qu'il n'a pas de couverture médicale solide. Et ça, en lui-même c'est un problème à régler en urgence« , explique notre interlocuteur.