Sommet Trump-Poutine en Alaska : lueur d'espoir pour un cessez-le-feu tant attendu en Ukraine    Liberté d'expression au Maroc : Les observations des Etats-Unis    Bitcoin: nouveau record au-dessus de 124.000 dollars    Donald Trump veut réunir Poutine et Zelensky après le sommet de l'Alaska    Pollution plastique: Paris juge « inacceptable en l'état » le projet de traité international    CHAN 2024 : Angola–RDC, un match qui intéresse les Lions botolistes    Après la victoire du PSG en Supercoupe de l'UEFA, Hakimi devient le joueur maghrébin le plus titré de l'histoire    Prépa CDM U20 Chili 2025 : Maroc et Egypte dos à dos    Le conducteur qui a percuté la petite Ghita sur la plage de Sidi Rahal écope de 10 mois de prison    El conductor que atropelló a la pequeña Ghita en la playa de Sidi Rahal recibe una condena de 10 meses de prisión    Nostalgia : Le top 3 des saveurs glacées qui ont marqué les enfants marocains des années 90    Incendie à Chefchaouen: trois sur quatre principaux foyers maîtrisés, l'extinction du foyer restant en cours (ANEF)    Enseignement supérieur : Le ministère de tutelle met en garde contre l'escroquerie de "Bawaba Study"    Températures prévues pour le vendredi 15 août 2025    Soufisme au Maroc : Surprenant retournement à la tête de la tariqa Boutchichya    Le Maroc au 22e rang africain pour les investissements directs étrangers    Supercoupe d'Europe : Achraf Hakimi entre dans le Top 3 des Africains les plus titrés    Mohammed Ihattaren se relance au Fortuna Sittard    OM : Azzedine Ounahi refuse de retourner au Panathinaïkos    Du smartphone au robot : Apple veut élargir son empire technologique    Des associations de MRE dénoncent l'exploitation d'enfants des camps de Tindouf en Italie    À Rabat, le bureau africain spécialisé de l'ONU contre le terrorisme, un pôle d'excellence qui a fait ses preuves    Le Maroc reste la première nationalité étrangère affiliée à la sécurité sociale en Espagne malgré une légère décrue    Batteries: L'usine pilote d'anodes de Falcon Energy bientôt achevée    Coup de cœur tourisme Ep3: La Colline des potiers de Safi, entre histoire et gestes ancestraux    Témara : inauguration d'une unité pour les grossesses à risque au Centre de diagnostic du cancer    Les prévisions du jeudi 14 août 2025    Aya Gold & Silver élève sa production à 1,04 million d'onces d'argent au deuxième trimestre 2025    Le Maroc classe la demeure historique Dar El Haj Thami El Mezouari El Glaoui au patrimoine national    Tourisme en images – EP3. Les immanquables de Marrakech-Safi    L'ambassade de Chine au Maroc félicite le Marocain Saïd Oubaïa pour sa médaille d'or en karaté aux Championnats du monde 2025 à Chengdu    Le Maroc parmi les marchés visés par la poussée concurrentielle mondiale du blé, selon Interfax    Pour l'Institut hongrois des affaires internationales, «le Maroc veut se poser en pont entre une Europe dépendante en ressources et une Afrique de l'Ouest riche en matières premières»    Quand les mensonges se brisent sur le mur infranchissable du renseignement marocain    Droits de douane : Trump prolonge de 90 jours la trêve avec Pékin    46e anniversaire de Oued Eddahab : une étape clé pour l'intégrité territoriale    Sécheresse : une grande partie de l'Europe et du pourtour méditerranéen affectée depuis avril    Feux de forêt au Canada : plus de 20.000 personnes sous alerte d'évacuation dans l'Est    Souveraineté spatiale. Youssef Moulane : "Le Maroc doit consolider ses moyens spatiaux pour gagner en souveraineté"    Festival Voix de Femmes à Tétouan : Du 14 au 16 août (concerts) et du 18 au 20 septembre (actions sociales)    Soufisme : Un appel à la paix depuis Fès pour déconstruire la radicalisation    La Fondation Hassan II pour les MRE dénonce les attaques racistes en Espagne    Salon du livre de Panama : Inauguration du pavillon du Maroc, invité d'honneur    Axe Amgala-Bir Moghrein : La route qui irrite Alger    Paris-CDG : suspension d'un contrôleur aérien après un message « Free Palestine »    Au Royaume-Uni, le Trésor gèle les avoirs de deux ressortissants marocains pour leur rôle présumé dans un trafic international de migrants    "Voix de Femmes", Tétouan célèbre les talents féminins    Le Maroc accueillera le tournage du nouveau film bollywoodien «Captain India»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Report des élections : Une décision scientifique d'abord, politique après
Publié dans Hespress le 21 - 09 - 2020

L'année 2020, de par son invitée surprise, à savoir la pandémie du coronavirus, a présenté des défis électoraux sans précédent. L'Organisation International IDEA précise à ce propos qu'au moins 70 pays et territoires à travers le monde ont décidé de reporter les élections nationales ou infranationales entre le 21 février et le 31 août 2020.
Pour les démocrates du monde entier, ces chiffres pourraient être très préoccupants, en ce sens, note-t-elle, que les élections sont un aspect essentiel du processus démocratique.
Il peut cependant y avoir des raisons démocratiques et humanitaires de reporter une élection. Tenir une élection pendant une pandémie peut conduire à une qualité électorale compromise et mettre la vie humaine en danger. Il y a donc eu un véritable dilemme moral et politique sur l'opportunité de procéder à des élections programmées.
Au Maroc, on n'en est pas encore là. Toutes les parties concernées affirment que le calendrier électoral sera maintenu. S'il est vrai que la situation épidémiologique du Royaume ne s'améliore pas, il est vrai aussi que novembre 2021, c'est dans une année, au cours de laquelle on pourrait avoir le vent en poupe, et voir s'installer les conditions idoines pour la tenue d'un scrutin.
Pour Abdelhafid Adminou, chef du département juridique à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat-Souissi, «on pourrait avoir le droit d'être optimiste».
«Le ministre de l'Intérieur a tenu plusieurs rencontres de concertation avec les différents partis politiques. Il en est sorti que les délais électoraux seront respectés et les élections organisées à la date fixée», rappelle-t-il.
D'autre part, relève l'universitaire, les notes contenant les observations et propositions apportées par les formations politiques, s'articulent toutes autour d'un échéancier qui se déroulera comme prévu, et ne laissent présager aucun report, ou au pire, une annulation.
En effet, toutes les propositions, ou presque, portent sur les lois électorales (code électoral, les lois organiques relatives aussi bien à la 1ère qu'à la 2è chambre du parlement...), et ne laissent pas, ou peu, place au scénario du report.
Toutefois, la situation épidémiologique nationale est aujourd'hui inquiétante, et pourrait ne pas s'arranger de sitôt, et c'est là qu'intervient ce que l'on appelle « la gestion des risques ».
Notre interlocuteur explique : En ce sens, le ministère de l'Intérieur se doit d'anticiper sur les différentes éventualités et les voies à emprunter pour chaque cas de figure.
Faudra-t-il opter pour un report, ou d'autres alternatives dont le coût, autant social, financier que politique, sera important ?
A mon sens, avance Pr Adminou, et toujours selon l'évolution de la situation sanitaire dans le pays, « l'option la plus probable en cas de dégradation, reste le report, mais cela n'empêche pas de poursuivre les préparatifs logistiques et législatifs de cette échéance ».
Car, dit-il, «la décision du report ou pas, n'est pas autant politique qu'elle est scientifique, autrement dit, c'est le comité scientifique qui décidera si le pays est en situation, sanitaire s'entend, d'organiser des élections sécurisées».
Selon l'universitaire, les exemples à cet égard sont multiples, « à commencer par les Etats Unis qui enregistrent le plus grand nombre de cas de contamination, mais aussi de décès dus au covid-19, mais qui excluent (Démocrates et Républicains) toute idée de report des élections présidentielles, pourtant prévues dans un délai très proche, à savoir novembre 2020 ».
Par contre pour le Maroc, «nous disposons encore de suffisamment de temps, mais aussi de l'opportunité de la session d'automne du parlement pour examiner et finaliser tous les textes et qui doivent être prêts pour la session d'avril, soit la dernière de l'actuel mandat législatif », poursuit-il.
A ce propos, nous dit Abdelhafid Adminou, « il faudra aussi tenir compte du fait que l'examen de la loi de Finances 2021 accaparera beaucoup de temps et d'attention, en ce sens qu'elle devra prendre en considération de le contexte de la pandémie, mais également les orientations royales contenues dans les discours du trône et du 20 août ».
En comparaison avec l'actualité mondiale, quelque 66 consultations électorales (de tout genre) ont été menées entre avril et juillet 2020, contre 35 qui ont été reportées.
Le principal argument avancé pour ces reports, et qui représente en même temps un facteur de crainte pour les observateurs, c'est le taux de participation.
En effet, les pays qui ont maintenu leur échéancier électoral, ont pu relever un taux de participation assez bas, résultant de la crainte des électeurs de se déplacer.
Pour le cas du Maroc, explique notre interlocuteur, «la catégorie qui, en général, constitue la majorité de la masse votante (les + de 45 ans), est en même temps celle qui représente la tranche à risque concernant l'infection, et donc ne se déplace pas non plus ».
La catégorie qui aura la possibilité, sanitaire s'entend, de se rendre aux bureaux de vote, est justement celle qui ne le fait pas généralement, à savoir les – de 40 ans. D'où, estime-t-il, la nécessité pour les partis politiques d'élaborer des programmes qui intéressent et impliquent les jeunes, et de leur offrir des mesures incitatives, pour les séduire et les incorporer dans cette opération.
« Un scrutin général en un jour, comprenant les communales et les législatives, pourrait également permettre de mieux impliquer les jeunes et leur fournir l'opportunité de prendre activement part au jeu électoral à travers des candidatures », insiste-t-il.
Ce problème pourra, et devra être résolu, avec l'adoption de la technologie, mais est-ce aussi fiable, et surtout en a-t-on les moyens ?
Car l'autre argument qui pourrait peser lourd, c'est l'impact financier pour l'Etat, qui devra assurer des conditions optimales de vote dans un contexte de pandémie.
Mais comme toute chose, cette option a ses bons et ses mauvais côtés.
Abdelhafid Adminou cite trois handicaps qui émergent à ce niveau. En premier lieu, « le coût de cette technologie qu'il va falloir importer et dont la sécurité et la fiabilité de bout en bout sont à prouver ».
En deuxième lieu, il évoque « une campagne et un vote en ligne, qui coûteront certes moins cher, éviteront de rassemblements périlleux, mais priveront aussi les candidats des rencontres directes avec leur électorat, et du contact humain qui peut se révéler déterminant dans des choix politiques ».
Le troisième problème auquel il faudra faire face est l'absence de la culture d'Internet dans une bonne partie de la société marocaine : Avec un taux d'analphabétisme dépassant les 40%, et la mauvaise couverture Internet en milieu rural, il serait aberrant, voire ridicule d'envisager un vote électronique.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.