L'expression « c'est par là, la sortie » n'a pas été de circonstance lors des négociations du Brexit en ce dimanche 13 décembre 2020 pour départager Européens et Britanniques qui étaient censés, soit de signer un accord commercial ou de mettre fin aux négociations. A la mi-journée à défaut de s'accorder, le Royaume-Uni et l'Union européenne décidaient de poursuivre les négociations, histoire d'accrocher « un accord de dernière minute ». « Les négociations se poursuivent à Bruxelles », a annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d'une conférence de presse, à Bruxelles, sans pour autant indiquer la nouvelle date butoir à laquelle le Royaume-Uni et l'UE devront s'entendre sur un éventuel accord du Brexit pour éviter ce « no-deal » tant craint et que d'aucuns présagent comme effectif pour la nouvelle année. Les négociateurs du Brexit vont donc jouer les prolongations. A l'issue d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre britannique, Boris Johnson, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé dimanche 13 décembre la poursuite des discussions visant à établir le cadre des futures relations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni à l'issue de la période de transition, soit au 1er janvier 2021. « Nous pensons tous les deux qu'il est de notre responsabilité de continuer. De ce fait, nous avons mandaté nos négociateurs à poursuivre les discussions et à voir si un accord de dernière minute peut être trouvé », a-t-elle déclaré lors d'une brève conférence de presse. Boris Johnson a toutefois prévenu à la télévision britannique qu'un échec des négociations restait le scénario le « plus probable », car Londres et Bruxelles restent « encore très éloignés sur certaines choses essentielles ». Boris Johnson et Ursula von der Leyen ont donc échoué à dénouer les trois points qui font patiner les négociations du Brexit depuis des mois et qui sont également les sujets de la discorde sur les futures relations entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne et qui sont, l'accès des pêcheurs européens aux poissonneuses eaux britanniques, la manière de régler les différends dans le futur accord à savoir, que Londres n'arrose pas ses entreprises d'aides et ne leur garantisse pas de normes sanitaires, environnementales ou sociales moins contraignantes et surtout, les garanties ou conditions que les Européens exigent des Britanniques pour éviter toute concurrence déloyale. Le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l'UE le 31 janvier, abandonnera définitivement le marché unique et l'union douanière le 31 décembre. Or, sans accord commercial, ses échanges avec l'UE se feront selon les seules règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas, au risque d'un nouveau choc pour des économies déjà fragilisées par le coronavirus et la crise sanitaire et économique qui s'en est suivie. Pour ce qui est du premier volet, sans même attendre la fin des négociations ,BoJo a fait dans la bataille navale, une gesticulation marine afin de faire monter pression et enchères, Londres évoquant le déploiement de navires militaires pour protéger ses eaux... La Grande-Bretagne ayant sommé la Royal Navy de se tenir prête à déployer sur les eaux britanniques quatre vaisseaux de 80 m de long dès le 1er janvier, si les tractations échouent. Leur mission ? Intercepter tout chalutier européen qui s'aventurerait à moins de 200 miles des côtes. Jeu somme toute classique dans la dernière ligne droite. Mais de telles menaces, entre l'UE et le Royaume-Uni, reviennent en boucle à chaque échéance cruciale dans les tractations. Cependant à trop bomber le torse et à trop jouer les gros bras, tout le monde pourrait y laisser des plumes. En cas de « no deal », le 1er janvier, entre le Royaume-Uni et l'UE ce sont 850 milliards d'euros de marchandises échangés chaque année qui seront soumis à de coûteuses surtaxes. En cas de litige et d'une sortie sans accord, « ce ne sera sûrement pas la Cour de justice de l'UE, qui tranchera » a martèlé Boris Johnson, qui refuse de laisser Bruxelles lui dicter sa loi. En attendant, il reste une grosse quinzaine de jours pour accorder violons britanniques et européens.