Le nombre de retards et d'annulations de vols grimpe en flèche aux Etats-Unis, poussant le ministre des Transports à alerter dimanche sur un trafic aérien bientôt réduit "à peau de chagrin" en raison du manque d'aiguilleurs du ciel, provoqué par une paralysie budgétaire qui s'éternise. Les perturbations du trafic aérien sont devenues le principal point d'attention de la bataille politique qui se joue entre républicains et démocrates autour du budget fédéral, chacun cherchant à rejeter sur l'autre la responsabilité des galères vécues par les voyageurs à travers le pays. Plus de 1.800 vols ont été annulés dimanche aux Etats-Unis, un chiffre plus important que samedi, selon le site spécialisé Flightaware, pour une moyenne de 44.000 vols quotidiens, dont quelque 27.000 commerciaux. Les trajets internationaux sont pour l'essentiel épargnés. Depuis vendredi, le régulateur américain de l'aviation, la FAA, demande aux compagnies de réduire progressivement leur programme de vols intérieurs, alors qu'un grand chassé-croisé s'approche dans le pays. "Le trafic aérien va se réduire à peau de chagrin alors que tout le monde veut voyager pour voir sa famille" à l'occasion de la traditionnelle fête de Thanksgiving fin novembre, a alerté le ministre des Transports sur Fox News. La réduction progressive du trafic doit atteindre 10% de vols annulés vendredi prochain, contre environ 4% aujourd'hui, a-t-il précisé. "Ca va être de grosses perturbations, et les Américains vont être énervés par cela". Les retards aussi s'accumulent. Le grand aéroport de Newark, près de New York, affiche ainsi un retard des vols à l'arrivée de plus de deux heures, selon la FAA. Faute d'accord politique au Congrès, l'Etat américain est depuis début octobre en situation de paralysie budgétaire, le "shutdown" le plus long de l'histoire du pays.