Pour résoudre le cas épineux de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis fin novembre dernier, le cabinet du président Abdelmadjid Tebboune a annoncé avoir reçu une demande de grâce de la part du président allemand, Frank-Walter Steinmeier. Selon un communiqué de la présidence algérienne, le président allemand a sollicité un «geste humanitaire» pour libérer Boualem Sansal, incarcéré depuis un an. Le communiqué précise que, compte tenu de l'âge avancé de l'écrivain et de sa santé déclinante, Steinmeier a proposé qu'il soit autorisé à se rendre en Allemagne pour un traitement médical. Pour justifier l'intervention du président allemand, le communiqué souligne que «Boualem Sansal a reçu le Prix de la paix de l'Association des écrivains allemands le 1er juillet 2025». Le cas de Sansal, atteint d'un cancer de la prostate et âgé de 80 ans, est devenu un sujet de tension diplomatique entre l'Algérie et la France. Ce différend s'est intensifié en juillet 2024, après que la France a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Ce communiqué intervient seulement trois jours après que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a confirmé que la France était en contact avec Alger pour obtenir «la libération de l'écrivain Boualem Sansal». En novembre dernier, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait adressé un message à la France, déclarant : «Vous nous avez envoyé un traître qui ne connaît pas son père pour nous dire que la moitié de l'Algérie appartient à un autre pays». En octobre 2024, Sansal avait affirmé que la France, durant sa période coloniale en Afrique du Nord, avait annexé une partie du territoire marocain au profit de l'Algérie. La justice algérienne l'a condamné à cinq ans de prison pour «atteinte à l'unité nationale, atteinte à l'économie nationale, et possession de vidéos et publications menaçant la sécurité et la stabilité nationales».