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Présidentielles au Cameroun: Biya ou (bla) Biya?
Publié dans Hespress le 04 - 10 - 2018

Le Cameroun élira son nouveau président dimanche 7 octobre. Compte tenu de la révolution civile de la part de séparatistes dans la région anglophone, les élections tombent mal. Mais pour Paul Biya, président sortant, pas question de rater ce rendez-vous car lui-même est candidat à sa propre succession.
Sur fond de crise et de graves fissures et disparités entre les régions, ces élections à un seul tour, risquent de mal se passer pour le Cameroun. Ce pays de 23 millions d'habitants dirigé d'une main de fer par Paul Biya qui a passé la grande majorité de sa vie au pouvoir, va sans doute voir, sans surprise aucune, le même scénario se reproduire une énième fois et gare à ceux qui se rebelleraient ou entraveraient le chemin tout tracé vers la présidence de l'actuel président.
Paul Biya et le pouvoir
Dimanche, le président camerounais Paul Biya, briguera son septième mandat à la tête du pays. A 85 ans, il a gravi les échelons du pouvoir petit à petit jusqu'à devenir premier ministre sous Ahidjo en 1975, et six ans après, c'est lui qui le remplace à la tête du Cameroun et à l'Union Nationale Camerounaise (UNC) après la démission théâtrale d'Ahmadou Ahidjo.
Depuis 35 ans, Biya a instauré un système bien rodé qui lui permet de garder les commandes du pays au gré de ses envies.
« Ne dure pas au pouvoir qui veut, mais dure qui peut » avait-il dit à la presse en 2015. Vraisemblablement, Paul Biya a su s'imposer comme le seul homme d'un Etat, et ceux qui s'y sont opposés ont vu leurs espoirs présidentiels partir en fumée, et accessoirement leur liberté aussi. C'était le cas pour Ahmadou Ahidjo qui avait voulu organiser un putsch pour reverser Paul Biya, son périple s'est terminé par une condamnation à mort transformée en prison à vie, pour finalement être gracié par Biya.
Le locataire du palais d'Etoudi – construit par Ahidjo – a su conserver au fil des années le pouvoir, et barrer la route à tous les autres. « Si vous essayez d'aller contre Biya, vous êtes brisé », a déclaré Titus Edzoa, ancien proche du président sortant.
Secrétaire général de la présidence entre 1994 et 1996 et plusieurs fois nommé ministre, Titus Edzoa, a voulu une fois lui aussi s'essayer à l'exercice présidentiel en 1997. Résultat des courses ? Il sera emprisonné pendant dix-sept ans, accusé de détournements.
Aujourd'hui, la parole libérée, il confie que la « réélection du président Biya serait une catastrophe ». « Je trouve que cette élection présidentielle est mal venue (car) la situation actuellement au Cameroun ne nous l'autorise pas dans la mesure où nous avons deux régions (…) confrontées à une véritable guerre civile. J'aurais souhaité (…) que ce scrutin soit reporté et que la priorité soit aujourd'hui l'établissement de la paix dans tout notre pays, en l'occurrence en zone anglophone », a-t-il estimé. Et pour cause, la zone anglophone est en crise depuis le début de 2016.
Zone anglophone, zone à problèmes
Dans la zone anglophone qui représente 20% du total des habitants du pays, l'emprise des séparatistes est telle que les citoyens vivent, au quotidien, dans la terreur et la menace. Voulant se séparer de Yaoundé, les séparatistes qui se livrent à des combats presque tous les jours contre l'armée, ont interdit le vote dimanche dans ces deux régions du Cameroun.
Et c'est en ce sens que l'ONU est sortie du silence pour faire part de sa préoccupation quant à la situation critique dans le nord-ouest et le sud-ouest, surtout par rapport à « l'impact de la violence sur la population civile », selon le porte-parole adjoint de l'ONU; Farhan Haq.
« Nous exhortons toutes les parties à respecter pleinement le droit international humanitaire et les droits de l'homme, à garantir la protection des civils et à faciliter l'accès humanitaire sans entraves aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest » a-t-il dit.
Des paroles bien légères face à la menace encourue par les Camerounais. Aucun des 9 candidats à la présidentielle n'a pu se rendre dans les régions anglophones qui se sont autoproclamées indépendantes, il y a de cela un an. Paul Biya, le neuvième des candidats lui, avait tout au long de la campagne présidentielle, ses photos placardées dans les rues sous haute surveillance militaire.
Sous la menace de Boko Haram aussi, des milliers de Camerounais ont fui leur villes et villages respectifs pour échapper à la mort et aux exactions des djihadistes nigérians. Selon l'Organisation Internationale de la Migration (OIM), il y aurait pas moins de 238.000 déplacés depuis le début de la guerre livrée par Boko Haram. Tous ces déplacés ont perdu leurs papiers et leur cartes d'électeurs. Ils seront privés de leur droit de vote dimanche. Mais les résultats ne risquent pas pour autant de changer.
Même le message très audacieux sur un ton amusé du candidat à la présidentielle Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) qui a lancé une pique au président sortant en déclarant « Monsieur Paul Biya, président de la République, a donné tout ce qu'il avait à donner. Aidons-le le 7 octobre prochain à aller se reposer » , reste anecdotique.


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