Les autorités jordaniennes ont annoncé avoir arrêté un ancien conseiller du roi Abdallah II et un certain nombre d'autres personnes pour « des raisons de sécurité », dont des membres de la famille royale a rapporté samedi l'agence de presse officielle Petra. L'agence avait rapporté samedi que Sharif Hassan bin Zaid, un membre de la famille royale, et Bassem Ibrahim Awadallah, un ancien chef de la cour royale, avaient été arrêtés. Awadallah a également été ministre de la planification et ministre des Finances et a des intérêts commerciaux privés dans toute la région du Golfe. L'agence n'a pas fourni plus de détails ni nommé les autres personnes arrêtées. L'ancien prince héritier et demi-frère du roi Abdallah II de Jordanie, Hamza Ben Hussein, a pour sa part indiqué dans une vidéo, avoir été « assigné à résidence » dans son palais d'Amman, après avoir été accusé par l'armée d'activités contre « la sécurité du royaume ». Dans un communiqué, le chef d'état-major jordanien, le général Youssef Huneiti, avait précisé que le prince Hamza avait été « appelé à arrêter les activités qui pourraient être utilisées pour porter atteinte à la stabilité et la sécurité du royaume », mais avait démenti son arrestation. « Personne n'est au-dessus de la loi. La sécurité et la stabilité de la Jordanie passent avant tout. Toutes les mesures qui ont été prises l'ont été dans le cadre de la loi et après une enquête approfondie », avait-il ajouté. « L'opération de sécurité hier (samedi) est l'expression d'une ligne rouge qui ne permet pas d'être franchie quand il s'agit des intérêts supérieurs du royaume, de sa sécurité et sa stabilité », écrit ce dimanche le journal Al Rai en Une. « Certains essaient d'imaginer une tentative de coup d'Etat en Jordanie, et ils tentent d'impliquer le prince Hamza », poursuit Al Rai. Pour le journal, « certains agissements du prince (Hamza) ont été sciemment utilisés pour nuire à la sécurité et à la stabilité de la Jordanie ». Les journaux semi-gouvernementaux al-Dostour et al-Ghad ont pour leur part reproduit sans commentaire, les communiqués officiels à propos de ces arrestations. Cela étant, les voisins et alliés de la Jordanie ont réagi par des déclarations de soutien après que l'armée jordanienne eut déclaré samedi que le demi-frère du roi Abdallah et ancien prince héritier Hamza ben Hussein avait reçu l'ordre de mettre un terme aux actions visant à cibler «la sécurité et la stabilité» du pays. C'est ainsi que le Royaume du Maroc, à travers le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, a affirmé son soutien absolu aux décisions prises par Abdallah II Ibn Al Hussein, roi du Royaume hachémite de Jordanie, pour assurer la stabilité et la sécurité de la Jordanie. Une déclaration du ministère, reçue par Hespress, a déclaré que, sur la base des liens spéciaux entre le roi Mohammed VI et son frère le roi Abdallah II Ibn Al-Hussein, que « Le Royaume du Maroc affirme sa pleine solidarité avec le Royaume hachémite de Jordanie ». Le roi Abdullah dirige la Jordanie depuis la mort en 1999 de son père, le roi Hussein, qui a dirigé le pays pendant près d'un demi-siècle. Abdullah cultive des relations étroites avec le Royaume du Maroc. Pour les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux, la Jordanie a été un allié clé dans la guerre contre le groupe Etat islamique. Le pays est frontalier d'Israël, de la Cisjordanie occupée, de la Syrie, de l'Irak et de l'Arabie saoudite. Les Etats-Unis ont pour leur part déclaré par le voix du porte-parole du département d'Etat, Ned Price, «Nous suivons de près les rapports et sommes en contact avec les responsables jordaniens. Le roi Abdallah est un partenaire clé des Etats-Unis, et il a tout notre soutien ». L'agence de presse officielle d'Arabie saoudite a déclaré que le royaume «a confirmé son plein soutien à la Jordanie et à son roi et prince héritier dans toutes les décisions et procédures visant à maintenir la sécurité et la stabilité et à désamorcer toute tentative de les affecter». Dans une déclaration distincte, le ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan Al Saud, a déclaré que la stabilité et la prospérité de la Jordanie étaient « la base de la stabilité et de la prospérité de toute la région » et a promis un soutien « ferme et durable » en sa faveur. Le ministère des Affaires présidentielles des Emirats arabes unis a souligné le plein soutien des Emirats arabes unis à toutes les décisions et mesures prises par le roi Abdallah et son prince héritier pour maintenir la sécurité et la stabilité de la Jordanie et « désamorcer toute tentative visant à les impacter ». Un haut responsable émirati, Anwar Gargash, a déclaré sur Twitter que « la sage politique de la Jordanie de construire des ponts dans une région turbulente n'était pas un choix facile mais était, et reste, la direction nécessaire ». Le roi Hamad bin Isa Al Khalifa de Bahreïn a affirmé son plein soutien aux décisions et aux mesures prises par le roi Abdallah pour maintenir la sécurité et la stabilité de la Jordanie et « désamorcer toutes les tentatives perturbatrices », a déclaré l'agence de presse officielle BNA. Il en de même pour l'Egypte qui a exprimé son soutien au roi Abdallah et à ses efforts « pour maintenir la sécurité et la stabilité du royaume contre toute tentative de le saper », a écrit le porte-parole de sa présidence sur Facebook. Oman soutient également et totalement la Jordanie sous la direction du roi Abdallah et soutient fermement tout ce qui préserve la sécurité, la souveraineté et la stabilité de la Jordanie, a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Dans un communiqué, le secrétaire général du CCG Nayef Falah Moubarak al-Hajraf a déclaré que le bloc affirmait son plein soutien à toutes les décisions et mesures prises par le roi Abdallah pour préserver la sécurité et la stabilité de la Jordanie. Il en est de même pour la Ligue Arabe. Pour le Liban, « La sécurité et la sûreté de la Jordanie sont une base fondamentale pour la sécurité et la sûreté du monde arabe », a déclaré le Premier ministre libanais désigné Saad al-Hariri sur Twitter. « Toute la solidarité avec les dirigeants jordaniens et le roi Abdallah pour défendre les acquis du peuple jordanien, protéger sa stabilité et refuser toute ingérence dans ses affaires ». Le Koweït, l'Irak, le Qatar, le Yémen, le Président palestinien, ainsi que la Turquie et autres pays ont tous également exprimé leur soutien total à toutes les mesures prises par le roi Abdallah et son prince héritier pour maintenir la sécurité et la stabilité de la Jordanie. Pour Mahmoud Abbas « la sécurité et la stabilité de la Jordanie sont un intérêt palestinien suprême ».