La campagne électorale pour les scrutins législatif, communal et régional du 8 septembre a démarré, ce jeudi (00H00), dans un climat marqué par les restrictions sanitaires et ponctué par des mesures préventives exceptionnelles fixées par l'Intérieur. Reste à voir si les partis politiques vont s'accommoder ? Dans le parfait respect du calendrier électoral, la campagne électorale a démarré ce jeudi 26 août et prendra fin mardi 07 septembre à minuit pour laisser place aux premières élections législatives, communales et régionales de l'ère Coronavirus. Dame Covid oblige, les différentes formations politiques en lice devront faire preuve d'ingéniosité afin de pouvoir trouver des alternatives aux méthodes classiques pour présenter et de défendre devant les électeurs leurs programmes, projets et visions. Ainsi pour mettre en valeur leurs programmes économiques, sociaux et culturels en vue de convaincre l'électorat, les partis politiques seront obligés d'ajuster leurs stratégies de communication, de recourir aux techniques numériques (visioconférences, meetings hybrides…), de limiter au minimum les rencontres conventionnelles et d'observer scrupuleusement les restrictions en vigueur contre la pandémie. Compte tenu de ce contexte exceptionnel et inédit, les partis politiques sont appelés à élaborer une feuille de route souple et aisément adaptable à la situation pandémique, en ajustant leurs techniques de communication avec les mesures préconisées par les autorités sanitaires et les orientations du gouvernement en matière de gestion de la pandémie. Trois scrutins simultanés La campagne électorale a été précédée par le dépôt des candidatures aux élections générales, une opération qui s'est déroulée du 16 au 25 août à minuit. Les candidats en lice, issus de 32 partis en situation régulière pour les prochains scrutins, couvrent des circonscriptions électorales locales et régionales. Les listes électorales relatives aux élections législatives 2021 prévues ont enregistré un total de 17.983.490 inscrits, selon le site officiel relatif aux listes électorales. Les statistiques arrêtées le 30 juillet 2021 font ressortir que 17.983.490 de citoyens se sont inscrits pour participer au scrutin du 08 septembre prochain, à savoir 2.280.898 de nouveaux électeurs par rapport aux dernières échéances électorales. En termes de genre, 46% sont des électrices et 54% des électeurs sont des hommes, tandis que 46% des votants proviennent de zones rurales et 54% d'espaces urbains. S'agissant de la segmentation par âge, 23% des électeurs ont 60 ans et plus, alors que 09% ont entre 55 et 59 ans et 20% entre 45 et 54 ans. Les votants âgés de 35 à 44 ans représentent 21% , contre 19% pour la tranche des 25-34 ans et 8% pour les 18-24 ans. Facilités aux cadres et fonctionnaires S'agissant du financement, la décision du Chef du gouvernement n° 21.24.3 du 26 mai 2021 a fixé le montant global de la contribution de l'Etat au financement des campagnes électorales pour l'élection des membres de la Chambre des représentants à 160 millions de dirhams. La décision 21.25.3 publiée à la même date fixe, quant à elle, la contribution de l'Etat au financement des campagnes électorales pour les communales à 180 millions de DH, contre 80 millions de DH pour les régionales. En prévision du prochain scrutin, le Chef du gouvernement avait appelé à fournir des « facilités » aux cadres, aux fonctionnaires et aux et de réunir les conditions adéquates et équitables permettant aux personnes souhaitant se présenter aux élections de préparer les dossiers et de les déposer auprès des autorités compétentes. La circulaire (N°15/2021) préconise d'accorder des autorisations exceptionnelles de s'absenter durant la campagne électorale pour les candidats, à condition que cela ne perturbe pas le fonctionnement normal des services publics. Elle appelle également à accorder une autorisation de s'absenter le jour des scrutins aux fonctionnaires et agents qui seront désignés par les têtes de listes électorales ou par les candidats afin de les représenter au niveau des bureaux de vote pour observer le processus de vote, le dépouillement des voix et l'annonce des résultats. De même, il s'agit de permettre à tous les cadres, fonctionnaires et agents travaillant dans les administrations et les établissements publics de s'acquitter de leur devoir national en participant au vote. Les prochaines élections étant une étape importante dans le processus démocratique du Royaume, il est crucial de gagner le pari, notamment à travers une bonne gestion et une organisation efficace, pour garantir le déroulement du scrutin dans les meilleures conditions, tout en veillant à mettre en œuvre les dispositions contenues dans les différents textes juridiques régissant les opérations électorales en vue de garantir leur crédibilité et leur intégrité. Plus de 4.500 observateurs accrédités Plus de 4.500 observateurs représentant 44 organisations nationales ont été accrédités en prévision de ces échéances, selon les données du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH). Ces observateurs, dont des représentants du Conseil, seront répartis sur l'ensemble des régions, aux côtés de 17 ONG et deux Parlements internationaux devant engager quelque 70 observateurs. A l'issue de la sixième et dernière réunion de la Commission spéciale d'accréditation des observateurs des élections, la présidente du CNDH, Amina Bouayach, a indiqué que l'opération d'accréditation a pris en considération le respect total des conditions habilitant les observateurs retenus à accomplir leur mission en toute impartialité et indépendance, conformément aux règles en vigueur. Les recours peuvent être déposés en fonction de la procédure fixée par la Commission.