L'ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, a refusé de dévoiler, devant la justice, l'identité du ou des donneurs d'ordre dans l'affaire de l'accueil illégale de Brahim Ghali en Espagne qui a provoqué une grave crise diplomatique avec le Maroc. Alors que le juge Rafael Lasala, du tribunal d'instruction numéro 7 de Saragosse, qui enquête sur l'affaire de l'entrée du chef des milices séparatistes sahraouies en Espagne, lui a demandé de révéler l'identité de celui qui a donné l'ordre de l'accueillir en contournant la loi, l'ancienne ministre a refusé de répondre en invoquant le secret professionnel. Arancha González Laya qui s'est cachée derrière cette excuse, semble chercher à éviter les ennuis en se protégeant avec la loi des secrets officiels, une loi qui permet de garder les informations échangées au sein de son ministère entourées de secret. Le juge a pour mission de savoir qui a commandité l'opération visant à accueillir le chef des milices séparatistes, et les réponses de l'ancienne ministre sont essentielles pour la poursuite de l'enquête. Mais cette dernière ne semble pas coopérative puisqu'elle avait tenté par tous les moyens d'éviter de comparaitre en personne et n'assister que par visioconférence. Autre sujet qui intéresse le magistrat, c'est de savoir pourquoi Brahim Ghali est entré sur le territoire espagnol en contournant le contrôle douanier, et la vérification du passeport, et pourquoi a-t-il utilisé une fausse identité. Laya a affirmé devant le magistrat qu'elle ignorait que Brahim Ghali avait donné une fausse identité à son admission à l'hôpital de San Pedro de Logroño et qu'elle n'était pas au courant qu'il était poursuivi depuis 13 ans par la justice espagnole dans deux affaires distinctes pour crimes de génocide, terrorisme, torture et détention illégale devant la Haute cour nationale. Pourtant, l'accueil en secret de Brahim Ghali en Espagne qui s'est fait d'une manière entièrement détournée, témoigne d'une volonté de lui faire éviter le contrôle douanier et le faire passer pour une autre personne. Devant le juge Rafael Lasala, l'ancienne ministre, a fait une nouvelle erreur, en confirmant que la décision de l'accueillir était un « acte politique », prouvant ainsi qu'il s'agit d'une décision loin d'être « humanitaire » comme elle l'avait prétendu au début. Mais, si elle a choisi d'utiliser le terme « politique », c'est pour éviter que cette affaire ne soit portée devant la justice, mais les contours de l'affaire restent toujours flous pour le moment et le juge Lasala ne compte pas rester sans réponse puisque plusieurs témoins dans l'affaire ont été entendus, notamment son ancien chef de cabinet, le chef d'état major à qui elle a donné les ordres. A noter que la présidente de la région en question avait déclaré au cours de l'affaire ne pas avoir été mise en courant de l'arrivée de Brahim Ghali.