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"Chickengate": L'amour des Azaitar pour le Maroc serait-il aussi avarié que la viande qu'ils servent dans leurs fast-foods?
Publié dans Hespress le 31 - 12 - 2022

Pour les frères Azaitar, les Marocains ne seraient que des gueux, bons à manger de la viande pourrie. Des miséreux sans dignité dont on peut se jouer en leur servant des produits impropres à la consommation. Des roulements de tambours, un peu de marketing, de l'entregent, des paillettes et quelques influenceurs grassement rémunérés et voilà qu'on pense pouvoir leur faire avaler n'importe quoi, sans que personne ne bronche.
C'était sans compter sur l'inflexibilité de l'ONSSA, qu'aucun torse hypertrophié n'a fait tituber. C'est en tout cas ce qu'il ressort d'une saisie de 6,7 tonnes de viande blanche, présentée comme étant du poulet produit en Roumanie.
Destinée aux fast-foods gérés par la famille des anciens combattants de MMA, Azaitar, cette viande était périmée et sa traçabilité douteuse. L'ONSSA a constaté mercredi 28 décembre cette fraude, éminemment préjudiciable à la santé de la clientèle des fast-foods des germano-marocains.
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Une découverte en entraînant une autre, un inventaire poussé mené vendredi 30 décembre des marchandises entreposées dans des locaux frigorifiques à Salé, a permis de recenser une multitude d'autres infractions sur environs 10 autres tonnes de viande blanche : date de péremption dépassée, inexistence de dates sur certains lots, non respect des normes de stockage ou encore des températures de conservation. C'est là un véritable scandale alimentaire qui vient d'être mis à jour.
L'alerte avait été lancée sur les réseaux sociaux
C'est un audio illustré qui a éveillé notre curiosité. Il s'est répandu jeudi sur les réseaux sociaux comme une traînée de poudre et a été partagé des milliers de fois sur Whatsapp. On peut y entendre une jeune femme mettre en garde ceux qui l'écoutent : "il y a des établissements à Tanger et Salé dont on dit que les propriétaires sont des frères qui font de la boxe, qui vendent des hamburgers avec de la viande bizarre et un goût suspect." Et la jeune femme d'ajouter que, selon l'une de ses connaissances à Tanger, "la viande vient de l'étranger et qu'elle entre sur le territoire national sans être contrôlée ».
Contactée par Hespress, une source (qui a souhaité garder l'anonymat) au sein de l'organisme public responsable de la sécurité alimentaire, a confirmé cette information et livré les détails écœurants de cette affaire qu'on appelle d'ors et déjà le "ChickenGate" marocain.
6,7 tonnes de viande de poulet périmée fabriquée en Roumanie
Tout commence mercredi 28 décembre par un contrôle de routine d'un entrepôt à Salé, baptisé "Zoufi Viande" du nom de son propriétaire. Agents de l'ONSSA, autorités locales et services de police découvrent 6,7 tonnes de viande blanche surgelée présentée comme étant du poulet.
Cette viande porte le nom de "Doner Kebab" et des noms commerciaux tels que "Nova" ou encore "Ercan" sont lisibles sur les étiquetages de cette marchandise dont les contrôleurs constatent que la date de validité a expiré et qu'elle est importée de Roumanie. L'étiquetage indique, en effet, une date de fabrication le 26 juin 2022 et une date d'expiration le 26 décembre 2022, soit deux jours avant le contrôle mené par l'ONSSA.
Selon notre source au sein de l'ONSSA, les documents présentés par le propriétaire de l'entrepôt ne donnent aucune indication sur l'origine de la viande de poulet. Il a fallu regarder l'étiquetage pour en savoir un peu plus sur sa traçabilité et constater qu'elle a été fabriquée en Roumanie, un pays dont le Maroc ne reconnaît pas les attestations sanitaires.
Résultat : cette viande ne dispose pas de certificat conforme aux normes nationales. Une autre infraction a été constatée ce jour-là dans les conditions de stockage de 600 kg de nuggets et de cuisses de poulets : ils étaient conservés à une température de -5 degrés au lieu des -18 requis pour une bonne préservation de cette catégorie de produits.
Nouvelle saisie de 10 tonnes par la Commission d'hygiène
Poursuivant les investigations entamées par l'ONSSA, la Commission d'hygiène décide de faire un inventaire précis des marchandises entreposées dans les locaux de "Zoufi Viande" hier, vendredi 30 décembre. Elle recense, en plus des 6,7 tonnes saisies le 28, plus de 9,3 tonnes de viande blanche dont 5 sont périmées ou sur le point de voir leur date de consommation dépassée. Pire encore : au moins 150 kilos ne portent aucune date!
Enfin, plus de 500 kilos de marchandises d'un autre lot sont stockés sans qu'aucune norme ne soit respectée en matière de température.
Selon notre source au sein de l'ONSSA, c'est près de 10 tonnes de viande blanche qui devraient être détruites aujourd'hui, comme l'ont été jeudi dernier les 6,7 premières tonnes saisies par l'office.
Les Azaitar savaient que la date de péremption était dépassée
Les frères Azaitair auraient-ils pu ne pas être au courant que leur marchandise était périmée?
La réponse est clairement non puisque les 6,7 tonnes de poulet saisies par l'ONSSA étaient stockées, depuis leur importation le 12 août dernier, dans un autre entrepôt à Casablanca. Elles ont été déplacées à Salé sur instruction de la fratrie dans les locaux de "Zoufi Viande" mardi 27 décembre, soit après leur date de péremption.
Les Azaitar savaient et avaient bien l'intention de servir cette viande périmée et à la traçabilité opaque aux clients de leurs fast-foods. Aucun état d'âme, pas le moindre cas de conscience à servir leur ragougnasse dangereuse à une clientèle suffisamment confiante pour penser qu'elle est saine et pure.
Vous avez dit Halal ?
Cette viande est présentée comme Halal mais tous les doutes sont permis, compte tenu du flou entretenu sur la provenance du produit et sa composition. L'étiquetage indique 90% de poulet et pour les 10 restants, de la fécule de pomme de terre, de l'ail, de la pâte de tomate et autres conservateurs comme le tripolyphosphate qui est un produit chimique qui permet de donner un aspect frais à la viande et aide à ralentir sa détérioration. En imaginant que le poulet soit vraiment Halal, les autres composants le sont-ils aussi ?
Encore une fois, rien n'est moins sûr et les scandales alimentaires à répétition ces dernières années en Europe, renforcent nos craintes.
Steaks à la bactérie E.Coli, vache folle, poulets aux dioxines, tartes au chocolat à la matière fécale, lait infantile contaminé aux salmonelles, glaces à l'oxyde d'éthyléne (pesticide cancérigène) lasagnes à la viande de cheval ou encore œufs au Fipronil, sont autant de scandales alimentaires, indignes de l'humain, qui ont touché le vieux continent ces 25 dernières années.
Le plus vaste et spectaculaire d'entre eux est sans doute celui des 750 tonnes de cheval roumain qu'on a fait passer pour du bœuf français. Une fraude qui avait été révélée en 2013 et qui avait touché pas moins de 13 pays.
Ayant entaché la Roumanie, cette falsification ne peut qu'être rappelée aujourd'hui à notre bon souvenir pour comprendre pourquoi le Maroc ne reconnaît pas les attestations sanitaires de ce pays européen.
Rigueur de l'ONSSA et de la Commission d'hygiène
Devant les moyens de pression dont usent invariablement les frères Azaitar pour faire plier leurs interlocuteurs récalcitrants et obtenir ce qu'ils veulent, l'Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires et la Commission d'hygiène n'a pas fléchi.
Est-ce un exploit de la part des contrôleurs de l'ONSSA et des agents de l'hygiène?
Assurément non mais on ne peut que s'incliner devant la résistance dont ils ont fait preuve, quand d'autres courbent l'échine devant la fratrie Azaitar.
Les Azaitar n'en auront jamais assez
Voilà un "Chickengate" qui nous ramène, une nouvelle fois, au passé criminel de la fratrie qui n'en a apparemment pas fini avec l'escroquerie, la fraude et la fourberie.
Voilà une affaire qui vient démentir tout le discours mielleux et bonimenteur de Abu, Omar, Ottman et Khalid Azaitar sur la droiture et les enseignements divins pour de bonnes pratiques "Halal".
Voilà une fraude qui vient réduire à néant le discours d'une minorité de bi-nationaux qui ont la prétention d'être des créateurs de richesses dans leur pays d'origine alors qu'ils importent des marchandises souvent discutables au lieu de faire travailler les locaux dont la provenance et la qualité des produits sont garanties.
Pour ce qui est du poulet, par exemple, il y a 9 000 fermes d'élevage de volaille agréées au Maroc, avec une capacité de production de 12 millions de poussins par semaine.
Voilà une histoire qui montre que l'amour que les Azaitar portent au Maroc a une limite : ce qu'il peut leur rapporter. Quitte à compromettre la santé des uns ou piétiner les autres, une seule et même question : combien?
Les frères Azaitar répondront-ils de leurs actes devant la justice?
Les journalistes que nous sommes auraient aimé ne pas avoir à revenir sur les écarts de conduite des "gangsters à la Ferrari", comme les avaient surnommés les médias allemands, mais l'affaire est d'une telle gravité qu'elle ne peut être camouflée ou ignorée. Le moindre fast-food, qui aurait importé près de 17 tonnes de viande suspectes aurait fait la une des journaux car au Maroc, qui s'est doté d'une législation très rigoureuse pour lutter contre les produits impropres à la consommation humaine ou animale, on ne badine pas avec la santé des marocains.
Les milliers de petits commerçants qui se voient saisir leurs marchandises avariées, surtout en période de Ramadan quand les contrôles sont renforcés, l'apprennent quotidiennement à leurs dépens.
Le moindre petit bouiboui mis en cause dans la vente de produits dont les normes d'hygiène ne seraient pas respectées, se serait vu fermer sur le champ et mis sous scellés, en attendant la fin des investigations.
Nous n'avons pas réussi à savoir, en dépit de plusieurs relances auprès des départements de la justice et de l'agriculture, si cette fraude de grande ampleur place les propriétaires des restaurants Royal Burger de Tanger et Salé dans la position de répondre de leurs actes devant la justice.
Une chose est sûre : l'ambition débordante de la fratrie les fera encore et encore contourner les règles et les lois.
A défaut d'une carrière véritable et honorable dans les sports de combat, ils poursuivent avec avidité leur quête de richesses matérielles et de pouvoir.
Oscar Wilde aurait bien des leçons à leur donner sur leur faillite sportive, notamment. Pour l'écrivain irlandais "l'ambition est le dernier refuge de l'échec." Le parcours chaotique et la voracité folle des Azaitar lui donnent raison.


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