Said Naciri, ancien président du Wydad de Casablanca (WAC), actuellement en détention provisoire dans le cadre de l'affaire du narcotrafiquant international surnommé "Escobar du Sahara", a catégoriquement nié toute intervention du ministre de la Justice dans le processus d'extradition de l'homme d'affaires malien El Hadj Ahmed Ben Brahim vers son pays d'origine, le Mali. Lors de son audition, ce vendredi, devant la Cour d'appel de Casablanca, présidée par le juge Ali Tarchi, Naciri a affirmé que les propos attribués à une certaine "Fadwa A.", laquelle prétendait être l'épouse du ressortissant malien dans des enregistrements téléphoniques, sont dénués de tout fondement. Il a clairement indiqué que le nom du ministre de la Justice n'apparaît à aucun moment dans les échanges retranscrits. Répondant à une question de la cour au sujet d'une phrase extraite des enregistrements téléphoniques, selon laquelle "la demande d'extradition est en cours de traitement« , Naciri a déclaré : « Fadwa prétend que le ministre de la Justice s'occupera de l'extradition d'El Hadj Ben Brahim, ce qui est faux, et le nom du ministre ne figure dans aucun des enregistrements qui ont été transcrits ». Poursuivant ses explications, l'ancien dirigeant du Wydad a réitéré que la personne en question se présentait comme l'épouse du Malien et affirmait avoir un enfant en situation de handicap. Elle lui aurait demandé une aide financière de 40.000 dirhams pour pouvoir rejoindre la Mauritanie. Il a tenu à souligner qu'il ne lui avait jamais remis cette somme, ajoutant que les enregistrements sonores disponibles prouvent cette absence de transaction. Revenant sur le dossier, Naciri a également évoqué un appartement situé dans le quartier Al Fath à Rabat. Il a nié que ce logement appartienne à El Hadj Ahmed Ben Brahim ou à Abdenbi Bioui, ancien président de la région de l'Oriental. Il a précisé que l'appartement était en règle jusqu'en 2015, année durant laquelle, selon ses dires, "Escobar du Sahara" se trouvait en Mauritanie. L'ancien président du Conseil préfectoral de Casablanca a, par ailleurs, sollicité la cour afin qu'elle convoque plusieurs personnalités, au premier rang desquelles la chanteuse marocaine Latifa Raâfat, ainsi qu'Abdelouahed Choukri, député du Parti Authenticité et Modernité (PAM), dans le but de les confronter. S'adressant directement au président de la cour, Naciri a déclaré : « Je vous demande, Monsieur le Président, de faire comparaître ces personnes afin de procéder à une confrontation. À chaque audience, je me retrouve contraint de démentir des allégations mensongères ... SVP, je veux une confrontation ». En réponse à cette requête, le juge Ali Tarchi a précisé : « Oui, à chaque fois vous formulez cette demande, et nous vous répondrons en temps voulu », indiquant ainsi que le tribunal examinera les sollicitations au moment des délibérations. Par ailleurs, la cour a confronté Said Naciri aux déclarations d'une femme nommée Houria, ancienne employée du manager du ressortissant malien, un certain Wissam Nadir. Celle-ci aurait affirmé avoir aperçu des verres d'alcool dans un appartement situé à "Parc Plaza", à Mohammedia, où se seraient déroulées des soirées libertines. Le mis en cause a réfuté tout lien avec cet appartement. Il a affirmé que les accusations formulées par le Malien, selon lesquelles Naciri l'aurait escroqué en lien avec ce bien, étaient mensongères : « Je n'ai aucun lien avec cet appartement. J'en possède un autre, mais il ne se trouve pas à Parc Plaza ».