L'Algérie se fait prendre une nouvelle fois sur la (mauvaise) gestion des aides internationales adressées, à priori, aux camps de Tindouf sur ses territoires. Un nouveau rapport du Programme alimentaire mondial (PAM) décrit une totale « absence de contrôle direct sur la distribution de l'aide alimentaire ». Ce constat vient soutenir la version du Conseil de sécurité et de plusieurs voix, notamment d'opposants algériens, dénonçant le détournement des aides pour armer le polisario. Les aides alimentaires internationales envoyées pour les Sahraouis dans les camps de Tindouf ne leur parviennent pas, affirment plusieurs voix dissidentes du régime algérien, qui ajoutent que ces produits sont revendus aux commerces de la ville de Tindouf et villes environnantes et sont achetés par les Algériens. L'argent reçu en contrepartie sert à financer les activités criminelles et terroristes de la milice du polisario et à entretenir le train de vie extravagant de ses membres qui possèdent des propriétés en Espagne et dans des pays d'Amérique du sud. Le rapport du PAM confirme ce constat en attestant de l'opacité du circuit des aides alimentaires que reçoit l'Algérie qui, en tant que « pays hôte », en assure la gestion. Les équipes ayant élaboré ce rapport signalent, outre l'absence de contrôle direct sur la distribution, que le PAM dispose « d'une habileté limitée pour garantir le respect des principes humanitaires dans les camps ». Le document explique que le PAM « eu du mal à nouer des relations solides avec le croissant rouge algérien » et que c'est le polisario qui organise la distribution de l'aide alimentaire dans les camps au nom du croissant rouge algérien. L'Algérie laisse la milice du polisario gérer la distribution alors que c'est à elle de le faire et de surveiller l'opération, note-t-il. Cette dévolution des responsabilités de l'Algérie a été condamnée déjà 2018 par le Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies. « L'un des défis de l'évaluation est que tous les participants aux entretiens et discussions de groupe sont sélectionnés par les soi-disant « autorités des camps », indique le rapport. Le rapport relève ainsi la volonté d'empêcher l'équipe d'évaluation du PAM d'entrer en contact avec des personnes susceptibles de révéler d'autres dysfonctionnements et des détournements de l'aide. Cela explique l'impossibilité qu'une organisation algérienne sur place puisse rendre compte de détournements de l'aide humanitaire.