Dans une récente parution marquée par une touche de désillusion, le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) a révélé, en toute franchise, les méandres de l'économie marocaine actuelle dans son 48ème numéro d'« Info-CMC », sobrement intitulée, « Revalorisation salariale : un rattrapage partiel de la perte de pouvoir d'achat et une incidence limitée sur les coûts ». Ce document examine, sans détour, les thèmes cruciaux du dialogue social, de l'inflation et du pouvoir d'achat, tout en s'attardant sur l'instabilité internationale qui pèse lourdement sur l'économie du Maroc. Dans un monde dans lequel les marchés semblent avoir pris goût à la volatilité extrême et inédite, les modèles économiques traditionnels se révèlent désormais obsolètes, exacerbés en cela par des événements mondiaux tels que la guerre russo-ukrainienne et les tensions persistantes au Moyen-Orient. Les pays en développement, tel le Maroc, sont en première ligne de cette crise. Il faut dire que les récentes hausses de prix, engendrées par la guerre russo-ukrainienne et les tensions au Moyen-Orient, ont plongé l'économie mondiale dans un chaos indescriptible. Le Maroc n'est pas en reste et se débat avec une inflation galopante qui érode le pouvoir d'achat et complique les chaînes d'approvisionnement. Ces conflits ont entraîné une flambée des prix du pétrole et des denrées alimentaires, plongeant l'économie mondiale dans un chaos difficilement maîtrisable. Le Maroc, bien que géographiquement éloigné de ces foyers de tension, n'est pas épargné par les répercussions de cette crise mondiale. Un impact inégal sur les pays en développement Cela dit, le CMC met en lumière la vulnérabilité particulière des pays en développement face à cette conjoncture économique défavorable. L'inflation galopante y a provoqué une chute significative du pouvoir d'achat, des difficultés d'approvisionnement en biens essentiels et une hausse des problèmes d'insolvabilité. Selon les données du centre, les ménages marocains subissent de plein fouet l'augmentation des prix, rendant le quotidien de plus en plus difficile pour une large part de la population. Face à ces défis, le Maroc a adopté une politique économique proactive, centrée sur le soutien à l'activité, la protection sociale et la stabilité macroéconomique. Avec une inflation qui pousse les citoyens vers des difficultés financières et des problèmes d'insolvabilité, le Maroc a dû se résoudre à des mesures d'urgence. Un ensemble de programmes d'aide a été mis en place, visant notamment à poursuivre les grands chantiers d'infrastructures économiques et sociales. Le renforcement des stratégies sectorielles et la réforme de la politique actionnariale de l'État sont également au cœur de ces efforts. Toutefois, la réalité globale rappelle cruellement les limites des interventions nationales face à des dynamiques mondiales. Dialogue Social et Réformes Salariales : Une Lumière d'Espoir ? Sur le plan des réformes, le CMC rappelle l'accord conclu le 30 avril dernier entre les partenaires sociaux, prévoyant une augmentation du SMIG de 10 % en deux étapes (juillet 2024 et janvier 2025) et une hausse des salaires des fonctionnaires de 1 000 dirhams, également en deux tranches. Cette revalorisation salariale, bien qu'essentielle, pourraient n'avoir qu'un impact limité dans un contexte de forte inflation. Le dialogue social, instrumentalisé comme levier de stabilité, vise à instaurer des relations de travail plus sereines entre les partenaires sociaux. L'objectif est d'améliorer le climat des affaires et de créer un environnement économique, financier et institutionnel plus attractif et stable. Le CMC souligne également, non sans une certaine ironie, que la révision des normes salariales pourrait avoir de multiples effets sur la dynamique productive, le niveau des revenus et leur répartition, ainsi que sur la productivité. En revanche, la question reste entière quant à leur capacité à endiguer les défis imposés par une conjoncture mondiale chaotique. Néanmoins, une certaine dose de scepticisme reste de mise quant à l'efficacité réelle de ces mesures face aux défis imposés par une conjoncture mondiale chaotique. Le Maroc, certes, se bat vaillamment sur le front économique, mais les interventions nationales, aussi bien pensées soient-elles, peinent à contrer les dynamiques mondiales. Un rappel cruel que, parfois, même les meilleures stratégies économiques ne peuvent tout simplement pas tout réparer.