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Péril du chômage : Akhannouch promet une victoire
Publié dans Maroc Diplomatique le 26 - 04 - 2024

Le Premier ministre Aziz Akhannouch, lors de son discours de mi-mandat tenu le mercredi 24 avril, a présenté une série de réalisations accomplies durant les 30 derniers mois. Dans le domaine de l'éducation, le chef du gouvernement a énuméré une série d'objectifs atteints, notamment dans les secteurs de la formation et de la culture, tout en offrant une perspective pour remporter « la bataille de l'emploi ». Cependant, ce gouvernement aurait-il pu faire mieux ? En raison du déficit et de l'échec du dialogue social précédemment mené, des interrogations persistent quant à l'efficacité réelle et à la viabilité de ces réformes.
À mi-mandat, le Chef de gouvernement a donc présenté un exposé sur les secteurs prioritaires, mettant particulièrement l'accent sur les réalisations dans le domaine de la formation et de la culture. « À la rentrée 2023, le gouvernement a lancé les « écoles pionnières », un projet d'établissement visant à consolider les apprentissages et à lutter contre l'abandon scolaire au primaire ». Selon le Premier ministre, 626 écoles et près de 322 000 élèves bénéficient déjà de cette expérimentation, avant son extension annuelle à 2 000 écoles primaires dès la rentrée 2024 et une montée en charge progressive pour atteindre un rythme de 500 collèges par an à partir de la rentrée 2026.
Cependant, l'abandon scolaire demeure un problème majeur pour le système éducatif, avec 334 664 élèves ayant quitté l'école en 2021-2022. Le niveau secondaire enregistre le plus grand nombre d'abandons, avec 183 893 élèves, bien que les autres niveaux d'enseignement soient également touchés par ce phénomène.
Concernant la réforme de la formation des enseignants, « le gouvernement a initié une réforme étalée sur cinq ans, comprenant trois ans de licence fondamentale dans les facultés de l'Education, un an de formation professionnelle au sein du CRMEF, et enfin un an de stage rémunéré en situation réelle d'enseignement ». De plus, 4 milliards de dirhams ont été alloués à la formation pour former 50 000 enseignants spécialisés d'ici 2026.
Face à une possible pénurie d'enseignants, les écoles publiques et privées accueillent environ 8 millions d'élèves à tous les niveaux (primaire, secondaire et supérieur), mais le nombre total d'enseignants reste inférieur à 300 000. En 2022-2023, le nombre total d'enseignants était de 269 015, compte tenu d'un grand nombre de départs à la retraite.
Lire aussi : Energie verte : Akhannouch projette un investissement de près de 100 MMDH
Pour réduire les inégalités scolaires et territoriales, Aziz Akhannouch a annoncé une augmentation significative du budget pour l'éducation préscolaire, qui est passé de 1,9 milliard de dirhams en 2021 à 2,49 milliards de dirhams en 2023, avec une hausse des subventions aux associations partenaires, soumises à un processus de sélection rigoureux. À la rentrée 2023, près de 80 % des enfants de 4 à 6 ans seront inscrits en préscolaire, avec l'ouverture de 4 700 nouvelles classes et le recrutement de 6 000 éducateurs spécialisés dans la petite enfance. Parallèlement, le nombre d'élèves bénéficiant du transport scolaire est passé de 442 604 en 2021 à 530 748 à la rentrée 2023, soit une augmentation de 20 % en deux ans. Quant aux cantines et aux internats, leur budget a augmenté, passant de 1,5 milliard de dirhams en 2021 à 1,8 milliard de dirhams en 2023.
En ce qui concerne les statuts des enseignants, le Premier ministre affirme que son gouvernement a répondu aux revendications pertinentes des enseignants par « l'unification du statut au sein de la fonction publique, la revalorisation salariale dès 2024, la réforme des parcours professionnels, la valorisation des diplômes et de la formation continue ». Il ajoute également que « tous les enseignants ont bénéficié d'une augmentation de leur salaire net mensuel, avec une revalorisation minimale de 1 500 dirhams par mois en début de carrière et pouvant atteindre 5 100 dirhams d'augmentation mensuelle en fin de carrière ». Cependant, à l'approche de la fête du Travail, célébrée le 1er mai, le secteur de l'éducation connaît une montée des tensions, avec des revendications pour une solution définitive concernant les enseignants suspendus, ainsi que pour l'application intégrale des accords signés entre le ministère de l'Education et les syndicats du secteur.
D'autre part, Aziz Akhannouch a mentionné les progrès réalisés en matière d'amélioration de l'offre culturelle pour les jeunes. Il a déclaré qu'« un projet visant à ouvrir 150 salles de cinéma est en cours, dont un tiers a été inauguré début 2024 ». Concernant le corpus juridique de la protection des droits d'auteur et des droits voisins, « le gouvernement met en œuvre des leviers favorables à la valorisation du patrimoine et au développement des industries culturelles et créatives, contribuant ainsi à la dynamisation de l'économie locale ». De plus, dans le but d'encourager la participation active des jeunes dans la vie culturelle, sportive et touristique du pays, « le gouvernement a lancé la phase pilote du « Pass jeunes » au profit de 100 000 jeunes âgés de 16 à 30 ans, leur offrant un accès gratuit aux sites historiques et aux musées, ainsi que des réductions dans les domaines culturel, sportif, touristique et des transports ».
Dans le domaine de l'enseignement supérieur, le gouvernement a initié un pacte, nommé « Pacte ESRI 2030 », visant à moderniser la pédagogie, à encourager les passerelles et les parcours d'excellence au sein de l'université, et à améliorer la gouvernance.
Cependant, les réformes entreprises jusqu'à présent rencontrent encore de nombreux défis. L'un d'eux est de permettre à l'université d'aider les nouvelles générations qui y entrent à éviter, autant que possible, de se retrouver piégées dans des situations où l'échec constitue le principal obstacle à leur avenir.
Par ailleurs, le dialogue social mené avec les enseignants du supérieur a abouti, selon ses termes, à « l'adoption, en octobre 2022, d'un accord prévoyant la revalorisation de leur statut, la création de passerelles pour les enseignants-chercheurs, la reconnaissance de l'expérience professionnelle antérieure à l'entrée dans la fonction publique, et une augmentation de 3 000 dirhams nets ».
Dans une perspective d'accélération et de convergence des stratégies sectorielles, le chef du gouvernement s'engage à faire de l'emploi une priorité, en stimulant l'investissement productif et en promouvant l'entrepreneuriat. Il prévoit de continuer la mise en œuvre de la stratégie « Generation Green » afin de consolider les acquis du secteur agricole, d'accompagner sa transformation et de garantir sa résilience face aux changements climatiques.
En outre, dans le but de créer plus de 400 000 emplois stables d'ici 2026, le gouvernement envisage une stratégie de diversification industrielle, en se positionnant sur des chaînes de valeur génératrices de valeur ajoutée et peu substituables, telles que celles de l'automobile, de l'aéronautique, des filières de batteries, ou encore de la valorisation des ressources minières. Pour le secteur automobile, l'objectif est d'améliorer le taux d'intégration locale à 80 % et d'atteindre une capacité de production d'un million de voitures en 2025.
Une nouvelle feuille de route
Pour le secteur touristique, la feuille de route 2023-2026 sera toujours en marche, « afin d'atteindre les objectifs et d'attirer 17,5 millions de touristes, de réaliser 120 milliards de dirhams de recettes en devises et de créer 200.000 nouveaux emplois directs et indirects d'ici 2026 ». Entre-temps, une stratégie de développement du numérique est aussi au menu des ambitions du gouvernement. Une stratégie nommée « Morocco 2030 », ayant pour objectif de faire du Maroc un hub digital pour accélérer son développement territorial, économique et social et générer des emplois hautement qualifiés.
Dans son programme d'investiture d'octobre 2021, il s'agit de la création d'un million d'emplois, de 250.000 emplois directs dans les petits et grands chantiers publics, de 100.000 postes d'emploi dans la pêche et la pisciculture, d'une réforme fiscale ainsi que des entreprises et établissements publics, et de la réduction des disparités régionales à 39% au lieu de 46,4%. En effet, tout citoyen et tout acteur peut constater l'écart entre ce catalogue initial optimiste et la réalité à la phase du mi-mandat du gouvernement actuel.
Ce qui a été avancé dans le programme gouvernemental d'investiture en octobre 2021, ce qu'on note, plus pratiquement, c'est qu'il ne fait pas référence aujourd'hui à ce programme gouvernemental. Comme si ce programme avait été conçu uniquement dans le cadre électoral, mais on a le sentiment d'un affaissement et de dilution de ce programme par rapport à la réalité de gestion. Il y a d'abord le climat social encore perturbé, dans le secteur de l'éducation (10 semaines de suspension), ce qui représente un trimestre perdu.
Du fait du déficit et de l'échec du dialogue social qui avait été mené, on retient ainsi des questions qui subsistent encore quant à l'efficacité réelle, et à la viabilité de ces réformes et de ces initiatives, ainsi qu'à leur capacité de résoudre les problèmes structurels que connaît actuellement le système d'éducation marocain.
Ce gouvernement aurait-il pu faire mieux ? Il faut être réaliste : ce gouvernement n'a pas bénéficié d'une conjoncture favorable, bien au contraire. La pandémie de COVID-19 de 2020-2022 est un drame majeur, dont l'impact socio-économique pèse encore lourdement sur les comptes du pays. Vient ensuite le conflit russo-ukrainien qui a éclaté en février 2022, avec ses effets sur la hausse du coût des hydrocarbures, des matières premières et de la logistique. À cela s'ajoute une inflation élevée avec pour conséquence la détérioration du pouvoir d'achat des populations.
Enfin, il y a eu la catastrophe naturelle du tremblement de terre qui a frappé la région d'Al Haouz le 8 septembre. En définitive, ce gouvernement a beaucoup de pain sur la planche. La réflexion qui reste à mener est la suivante : ce gouvernement aura-t-il l'énergie nécessaire pour suivre le rythme des réformes et des actions dont il a la responsabilité politique et l'obligation de rendre compte à l'exercice 2026, étant celui du processus devant conduire au scrutin parlementaire de la Chambre des représentants ? Réussira-t-il à achever tous les travaux qui restent à faire dans de nombreux domaines (régionalisation avancée, code du travail, réformes pénales et sociétales, fiscalité, gouvernance de l'administration publique, climat d'affaires et d'investissement) ?


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