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Annus horribilis : quelques faits saillants de 2018 au Maroc
Publié dans Hespress le 31 - 12 - 2018

2018 était pleine d'événements déterminants, parfois tragiques, et dont le déroulement marquera indéniablement le subconscient collectif des Marocains. Le Maroc a vécu une année au rythme de rebondissements nouveaux. Et l'opinion publique a, toute proportion gardée, eu droit de cité, à défaut de peser de tout son poids sur le cours des choses. Rétrospective.
L'équation marocaine évolue. S'il convient de relever un dénominateur commun entre différents faits sociaux, économiques et politiques que le pays a connus en 2018, la place des réseaux sociaux dans le relais et l'orientation de l'information est probante. Et s'il ne fallait en retenir que cinq, Hespress FR les énumère, par ordre chronologique, comme suit.
Les événements de Jerada
Tout a commencé par la mort tragique des frères Houcine Jedouane Dioui, deux jeunes mineurs respectivement âgés de 23 et 30 ans, dans l'une des galeries clandestines d'extraction du charbon à Jerada. Le drame des « syndriate » éclate au grand jour. Les conditions de vie misérables de la population de La cité minière avec.
Depuis la fermeture des mines conventionnelles et la liquidation de Charbonnages du Maroc en 2000, il s'agissait des 42ème et 43ème victimes. Le 1er février suivant, un autre mineur est retrouvé mort dans une descenderie. Puis un autre, âgé de 18 ans seulement, le 7 novembre.
D'un point de rassemblement à un autre, un Hirak local a pris forme. Dans des agoras improvisées, Les habitants discutaient, parfois sous la neige, de ce qu'il convient de faire pour interpeller les gouvernants. Et trois revendications majeures se sont imposées à eux :une alternative économique, la réduction des factures d'eau et d'électricité et l'application du principe de reddition des comptes.
Au rythme des contestations durcies, de violentes scènes d'affrontement entre forces de l'ordre et manifestants commençaient à parvenir de Jerada. Parmi les contestataires, des ONG ont dénombré entre 70 et 80 arrestations. Mais aucun chiffre officiel n'a été communiqué. Certains ont été condamnés en première instance à Oujda à des peines de prison ferme, tandis que d'autres attendent encore la fin de leurs procès.
La campagne de boycott
À partir du 20 avril sur Facebook, commençait à se répandre un appel au boycott de trois produits de consommation, leaders de leur secteurs, et pas des moindres: le carburant d'Afriqia, filiale du groupe Akwa appartenant au ministre de l'Agriculture et président du RNI Aziz Akhannouch, l'eau minérale de Sidi Ali, produit par Les Eaux minérales d'Oulmés détenue par la famille de la présidente sortante de la CGEM Miriem Bensaleh-Chaqroun et, en fin, le lait de Central Danone, le géant agroalimentaire, présent au Maroc depuis plus de six décennies.
À l'aube de 2019, on ne connaît toujours pas les instigateurs de ce mouvement devenu viral. Mais dans le monde virtuel comme dans la vraie vie, très nombreux sont ceux à l'avoir soutenu. C'est aussi l'énigme de l'année.
Moqué par les décideurs publics dans un premier temps, le boycott finira par atteindre une telle ampleur qu'il rassemblera de larges catégories de la population marocaine. Aussi bien dans les villes que dans les campagnes, le mot mou9ata3a (boycott) restera longtemps sur les lèvres. Mais avant de s'essouffler vers la fin de l'été, le boycott avait considérablement influé sur les résultats financiers des trois entreprises précitées.
Ces dernières ont dû, particulièrement pour Danone et à moindre mesure pour Sidi Ali, justifier leur politique de prix et adapter de nouvelles formes de marketing… de réconciliation.
Le procès du Hirak
Jugeant en premier ressort 53 principaux activistes détenus dans le cadre du Hirak du Rif, la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca a donné son verdict le 26 juin: ce sera 20 ans de prison ferme pour le leader du mouvement, Nasser Zefzafi, ainsi que pour Nabil Ahmjik, Ouassim Boustati et Samir Ighid.
Condamnés pour « complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'Etat, ils ont obtenu les plus lourdes peines, dont les plus clémentes ont été d'un an de prison et 5000 DH d'amende.
Le procès en première instance a tenu en haleine l'opinion publique nationale et internationale. En Europe, le parlement européen a même nommé pour la seconde fois de suite Nasser Zefzafi au prix Sakharov pour la liberté de l'esprit. Il finira au podium cette année.
Mais l'annonce des condamnations a surtout créé une nouvelle vague de contestation dans la province d'Al Hoceima, d'où sont issus les 53 inculpés. Manifestant contre la lourde peine de Zefzafi et consorts, 17 Rifains écopent d' un total de 43 ans de prison ferme pour différents chef d'inculpation le 31 octobre dernier. En appel, ces 17 activistes ont vu leur peines allégées.
PJD-RNI: Je t'aime moi non plus
Formant l'ossature de la coalition gouvernementale de Saâd-Eddine El Othmani, le couple PJD-RNI a été placé sous le signe de la divergence. Tout au long de l'année qui s'écoule, les deux partis que, théoriquement du moins, tout oppose n'ont cessé de s'accuser mutuellement.
A l'occasion de leurs meetings respectifs ou par médias interposés, les dirigeants des deux formations, et parfois ministres, ont donné place à un spectacle sinistre. Celui d'une alliance fragile, vacillante et en manque de cohérence.
N'arrangeant en rien l'agenda gouvernemental, les élections législatives partielles qui se sont déroulées au niveau de différentes circonscriptions du pays ont davantage creusé l'antagonisme partisan. Au cours de ces échéances où la solidarité gouvernementale n'était qu'un vain mot, c'est le parti de la colombe qui a gagné la bataille des urnes.
Le RNI version Aziz Akhannouch est allé jusqu'à dépourvoir le PJD de certaines places fortes, notamment à Agadir et à Taroudant.
L'Hrig revient
Le phénomène a repris au cours de cette année de façon très significative. Dès la fin du printemps, synonyme de climat favorable pour la traversée du détroit de Gibraltar, des « pateras » remplies de Marocains, jeunes et moins jeunes ont réapparu.
Pas une semaine ne passait sans que l'opinion publique ne soit secouée par l'annonce de l'interception ou de l'arrivée à port de telle ou telle embarcation de fortune, transportant des Marocains de telle ou telle région du royaume. Contrairement à la vague d'immigration clandestine du début des années 2000, ces escapades périlleuses sont désormais filmées et partagées à l'instant par leurs auteurs.
Le sujet finit par faire les grandes lignes des gazettes lorsque, le 25 septembre dernier, des tirs de la Marine royale en direction d'un go-fast transportant des Harraga ont atteint Hayat B. Etudiante à l'université de Tétouan, la jeune fille n'avait pas encore soufflé ses 20 bougies.
Dans sa ville, son cortège funéraire a pris des allures de marche de protestation. Des cris à la « vengeance », au « renoncement à la nationalité marocaine » et au désir profond de déserter le pays y ont été scandés.


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