Dans le cadre de la Stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 », Abderrahim Houmy, directeur général de l'Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF), a annoncé ce vendredi à Oujda le lancement d'un projet ambitieux visant à revitaliser la forêt de Sidi Maafa, tout en préservant les écosystèmes fragiles menacés par le changement climatique. Ce vendredi 21 février 2025, le directeur général de l'ANEF a effectué une visite de travail à Oujda, marquée par le lancement officiel du projet d'aménagement paysager et récréatif de la forêt urbaine de Sidi Maafa. Ce projet s'inscrit dans la Stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 », initiée par le Roi Mohammed VI le 13 février 2020, visant à moderniser et à protéger les espaces forestiers au Maroc. Au cours d'une réunion dirigée par Khatib El Hebil, wali de la région de l'Oriental et gouverneur de la préfecture d'Oujda Angad, les partenaires institutionnels ont été conviés à découvrir les ambitions du projet. Ce dernier vise à concilier la préservation des écosystèmes forestiers, tout en répondant aux besoins croissants des habitants d'Oujda en matière d'espaces verts et de loisirs. Le complexe forestier de Sidi Maafa, s'étendant sur 1650 hectares, constitue un patrimoine naturel exceptionnel, essentiel à l'équilibre écologique et à l'amélioration de la qualité de vie des résidents. Néanmoins, les effets du changement climatique, tels que la sécheresse prolongée, ont conduit à un dépérissement massif des peuplements de Pins d'Alep, les rendant particulièrement vulnérables aux pathogènes. Cette situation préoccupante a altéré tant la qualité paysagère que sylvicole du site, appelant à une réponse urgente. Face à cette dégradation alarmante, l'ANEF a lancé un programme d'urgence ambitieux, s'étalant de 2024 à 2026, qui vise à restaurer l'écosystème et à rétablir son rôle récréatif. Le programme d'intervention structuré sur trois ans, de 2024 à 2026, s'articule autour de plusieurs axes fondamentaux. Tout d'abord, une lutte active contre le dépérissement des peuplements forestiers sera mise en œuvre, associée à la préservation du couvert forestier. Dans ce cadre, des coupes sanitaires seront réalisées sur 620 hectares afin d'éliminer les arbres affectés par des pathogènes et ainsi stopper leur propagation. Parallèlement, un dispositif de suivi phytosanitaire sera établi pour surveiller l'état de santé des différentes populations forestières, garantissant ainsi une vigilance continue pour le maintien de l'écosystème. Ensuite, le programme intègrera des initiatives de reboisement et une diversification des essences adaptées au climat local. Une reforestation sera entreprise sur 720 hectares avec des espèces résilientes telles que le thuya, le caroubier, le faux poivrier, le pistachier de l'Atlas et le filao. Pour maximiser l'efficacité de cette reforestation, des techniques innovantes de plantation seront introduites, incluant l'utilisation d'arbres à haute tige et de systèmes d'arrosage optimisés, favorisant ainsi une meilleure reprise des nouveaux plants. En outre, l'aménagement paysager et la valorisation éco-touristique seront des priorités dans le cadre de ce programme. Il est prévu de créer des espaces de détente, des sentiers de promenade et des aires de loisirs, permettant ainsi aux citoyens de profiter de la nature. De plus, le développement d'infrastructures écologiques offrira des possibilités de randonnée, de sport et de loisirs en pleine nature. Ce dernier aspect sera renforcé par la promotion de partenariats public-privé, visant à garantir une gestion durable du site et une valorisation optimale de cet espace naturel.