Au Liban, tout indique que la crise entourant le désarmement du Hezbollah est sur le point d'exploser, après que les Etats-Unis ont intensifié leurs pressions sur le gouvernement libanais pour qu'il achève le processus au plus vite. L'escalade américaine à ce sujet a coïncidé avec l'annonce par le Hezbollah de son refus de rendre ses armes, alors que les frappes aériennes israéliennes se poursuivent sur le territoire libanais, une décision qui pourrait accélérer la reprise du conflit israélo-libanais. Face à la montée des tensions, le Hezbollah a annoncé un renforcement de son dispositif militaire et la mobilisation de la plupart de ses membres en prévision de tout scénario prévisible, alors que l'armée israélienne se prépare à une attaque terrestre majeure contre le Liban. L'envoyé américain Tom Barrack a suscité une vive controverse après ses déclarations affirmant que «la crédibilité du gouvernement libanais repose sur sa capacité à monopoliser les armes», soulignant la nécessité pour le gouvernement et le Hezbollah de s'engager à un désarmement immédiat afin d'épargner au peuple libanais «une situation de stagnation». Selon des sources libanaises, les déclarations de l'envoyé américain ont mis en lumière la contradiction de la position américaine, qui exerce une pression importante sur le Liban pour qu'il désarme le Hezbollah tout en restant indifférent envers la poursuite des raids israéliens sur le territoire libanais. Ce qui écorne sérieusement la crédibilité de la médiation américaine entre les deux pays. Le site qatari Erem News, citant des sources libanaises, relève que sous prétexte de renforcer la souveraineté de l'Etat libanais, les USA, qui fermant les yeux sur les violations israéliennes continues du territoire libanais considèrent que les armes du Hezbollah entravent la stabilité régionale.
Une «ligne de défense stratégique» contre les menaces israéliennes Les mêmes sources soulignent que le manque de neutralité américaine dans le conflit libano-israélien affaiblissent la position du gouvernement libanais, qui est confronté à des défis importants. Le Hezbollah avait précédemment affirmé que ses armes constituaient une «ligne de défense stratégique» contre les menaces israéliennes, indiquant que la pression américaine servait les intérêts israéliens. L'analyste politique Amer Al-Sabaileh relève que le Liban traverse une période d'attente tendue, dans un contexte d'intenses efforts et de pression américaine pour désarmer le Hezbollah qui maintient son rejet catégorique de l'idée de son désarmement. De plus, la poursuite des frappes aériennes israéliennes sur le sud du Liban complique encore la situation, dans un contexte de silence international controversé concernant ces violations persistantes. Pour sa part, l'analyste politique Hamed al-Zein estime que «les déclarations de l'envoyé américain reflètent une ignorance de la réalité militaire, soulignant que le Hezbollah ne renoncera pas à ses armes sans garanties tangibles d'Israël». Al-Zein a expliqué que le gouvernement libanais est faible et n'est donc pas en mesure d'obtenir des garanties de sécurité d'Israël en échange du désarmement du Hezbollah, ce qui pourrait entraîner un conflit interne entre le gouvernement libanais et le parti sans ces garanties.