Le procès de Saïd Naciri, ancien président du Wydad de Casablanca, poursuivi dans le cadre du vaste dossier lié au narcotrafiquant présumé El Haj Ahmed Benbrahim, surnommé « Escobar du désert », a connu un nouveau rebondissement ce vendredi 25 avril 2025 devant la chambre criminelle de première instance à la Cour d'appel de Casablanca. Au cours de cette audience, marquée par des échanges tendus, Saïd Naciri a sollicité la confrontation directe avec plusieurs parties citées dans le dossier, dont la chanteuse Latifa Raâfat et le député du Parti authenticité et modernité (PAM), Abderrahmane Chouki. Il a également demandé la comparution de l'« Escobar du désert » lui-même, affirmant vouloir répondre point par point aux déclarations qui lui sont attribuées dans les procès-verbaux de la police judiciaire. Face à ces demandes, le juge Ali Tarchi n'a pas tardé à intervenir pour freiner les élans du prévenu, mettant fin à ses « outrecuidances » et lui rappelant le respect dû à la cour. « Vous ne pouvez prendre la parole qu'avec l'autorisation de la présidence », a déclaré le magistrat d'un ton ferme, invoquant le code pénal en matière de gestion des audiences. Le climat s'est quelque peu tendu, poussant Naciri à présenter de plates excuses à la cour. « Je n'ai jamais eu l'intention de manquer de respect à la présidence, j'ai beaucoup d'estime pour cette honorable institution », a-t-il déclaré, visiblement plus mesuré. Sur le fond, l'ancien dirigeant du Wydad a tenté de réfuter les déclarations de Latifa Raâfat, qui avait affirmé l'avoir rencontré à l'occasion du Festival de Zagora en 2013, en compagnie d'Ahmed Benbrahim (Le Malien). Il a également nié que la villa « California », mentionnée dans le dossier comme étant un lieu de fêtes privées et de consommation de stupéfiants, lui appartenait à l'époque. Selon lui, c'est l'artiste elle-même qui y résidait après son divorce avec Benbrahim, ce dernier lui ayant confirmé les faits. Le juge a confronté Saïd Naciri à d'autres éléments du dossier, notamment les accusations d'Ahmed Benbrahim selon lesquelles il lui aurait remis une somme de 15 millions de dirhams dans un restaurant huppé de Casablanca. L'intéressé a catégoriquement nié, soutenant qu'à la date présumée des faits, le restaurant cité, « Mai Thaï », n'existait même pas encore. « Ce sont des allégations infondées », a-t-il martelé. Déjà, lors de l'audience du 18 avril à la chambre criminelle de première instance près la Cour d'appel de Casablanca, Naciri avait dénoncé une conspiration autour de la villa de Californie, soutenant que l'acquisition de ladite villa remonte à l'année 2017, via une société immobilière qu'il détient conjointement avec son fils. Saïd Naciri a fermement nié les accusations portées contre lui sur la base des déclarations du trafiquant malien, dénonçant une « conspiration » et affirmant devant les juges que les documents présentés dans le dossier sont « falsifiés ». Dans ce contexte, il a demandé l'ouverture d'une enquête sur la falsification présumée de plusieurs pièces versées au dossier, y compris celles relatives au raccordement de la villa aux compteurs d'eau et d'électricité. Se défendant vigoureusement, Naciri a insisté sur le fait que son nom a été sciemment mêlé à cette affaire : « Quelqu'un s'est évertué à m'impliquer dans ce dossier. Tous les documents présentés sont des faux utilisés pour m'attaquer ». Pour rappel, Naciri est accusé dans le cadre de cette affaire de faux en écriture publique par la fabrication de conventions et usage de faux, escroquerie et tentative d'escroquerie, trafic d'influence par une personne investie d'un mandat électif, détermination d'autrui à faire des déclarations et attestations mensongères par l'usage de menaces et de pressions, recel de choses obtenues à l'aide d'un délit, falsification de chèques, tentative d'exportation de stupéfiants sans déclaration ni autorisation et complicité, participation à une entente en vue de la détention, le transport, l'exportation et la commercialisation de stupéfiants et importation de devises étrangères sans autorisation.