Saïd Naciri, ancien président du Wydad de Casablanca et actuellement en détention provisoire dans le cadre du dossier lié au narcotrafiquant international surnommé "Escobar du Sahara", a révélé de nouveaux éléments au sujet de la villa située dans le quartier résidentiel de Californie à Casablanca, revendiquée par le ressortissant malien El Hadj Ahmed Ben Brahim comme étant sa propriété. Auditionné par la chambre criminelle de première instance près la Cour d'appel de Casablanca, Naciri a soutenu que l'acquisition de ladite villa remonte à l'année 2017, via une société immobilière qu'il détient conjointement avec son fils. Portant un survêtement, l'ex-président du club casablancais a précisé que cette villa, construite il y a 45 ans sur l'avenue La Mecque dans le quartier huppé de Californie, a été achetée au prix d'environ 165 millions de dirhams par la société civile immobilière « Prado« , auprès de l'ancien parlementaire Belkacem Mir, élu sous les couleurs du Parti Authenticité et Modernité (PAM). Il a souligné que le contrat de vente définitif a été signé en 2019, après le versement de la totalité du montant convenu. « La société civile immobilière Prado est ma propriété. Il s'agit d'une société civile immobilière que j'ai fondée le 15 novembre 2017 dans le but d'acheter cette villa. J'ai obtenu l'accord de domiciliation de ladite société à l'adresse du bien en question auprès de Belkacem Mir, à qui j'ai remis 650 millions de centimes et cinq chèques », a-t-il déclaré. Et d'ajouter, devant la cour présidée par le magistrat Ali Torchi : « Cette villa devait initialement être acquise par Ahmad Ahmad, président de la Confédération africaine de football (CAF). Je m'étais chargé de la transaction, après concertation, étant donné qu'il s'agit d'un ressortissant étranger désireux de se marier. On m'a informé, après réflexion, qu'il n'y avait aucun empêchement à cela. Je l'ai donc accompagné chez le notaire Salahddine Chankiti, et nous avons signé une procuration à cet effet, le 29 mai 2019 ». Poursuivant ses explications, l'ancien président du conseil préfectoral de Casablanca a précisé que « le montant convenu a été remis à Belkacem Mir au sein du complexe Benjelloun, sous forme de cinq chèques émis par Attijariwafa bank, chacun d'un montant de 2 millions de dirhams. Il m'avait précisé qu'il ne signerait le contrat définitif qu'après le paiement intégral, ce qui a été effectué en 2019, en raison d'un manque de liquidités. Sinon, j'aurais procédé à ce règlement dès 2017 ». Saïd Naciri a fermement nié les accusations portées contre lui sur la base des déclarations du trafiquant malien, dénonçant une « conspiration » et affirmant devant les juges que les documents présentés dans le dossier sont « falsifiés ». Dans ce contexte, il a demandé l'ouverture d'une enquête sur la falsification présumée de plusieurs pièces versées au dossier, y compris celles relatives au raccordement de la villa aux compteurs d'eau et d'électricité. Se défendant vigoureusement, Naciri a insisté sur le fait que son nom a été sciemment mêlé à cette affaire : « Quelqu'un s'est évertué à m'impliquer dans ce dossier. Tous les documents présentés sont des faux utilisés pour m'attaquer. Dieu seul sait par qui. Et il existe un document prouvant que l'accusé malien n'a jamais procédé au raccordement de la villa aux compteurs d'eau et d'électricité, s'il en était réellement propriétaire ». Brandissant des pièces justificatives devant la cour, il a poursuivi : « Le 27 novembre 2017, la villa a été raccordée aux compteurs d'eau et d'électricité au nom de la société Prado, après accord du propriétaire d'origine, Belkacem Mir. Ce qui nous a été opposé relève du faux et a été fabriqué de toutes pièces. C'est pourquoi je demande que ces documents soient invalidés pour cause de falsification ». En conséquence, la cour a organisé une confrontation entre Saïd Naciri et Belkacem Mir (ancien parlementaire du PAM), lui aussi poursuivi dans le cadre du dossier. Ce dernier a confirmé avoir accordé une autorisation à la société de Naciri pour procéder au raccordement de la villa à l'eau et à l'électricité. Enfin, pour réfuter les propos du ressortissant malien, Naciri a présenté un certificat daté du 16 avril 2025, émis par la Société régionale multiservices Casablanca-Settat, en charge de la distribution d'eau et d'électricité. Le document stipule qu'aucun raccordement n'a été enregistré entre 2014 et 2017, en dehors de celui effectué au nom de Belkacem Mir.