Alors que les conséquences des changements climatiques se font de plus en plus ressentir, le Maroc déploie une politique proactive de gestion des ressources hydriques, mettant en place des mesures d'urgence essentielles visant à garantir l'approvisionnement en eau potable pour les populations, avec un projet portant sur l'acquisition de 203 stations mobiles de dessalement d'eau de mer et d'élimination des minéraux, pour un coût total estimé à 2.340 milliards de dirhams, a indiqué le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka. Le Maroc est confronté à des défis pressants en matière de gestion de l'eau. Les effets des changements climatiques, qui se manifestent par une baisse des précipitations, une hausse des températures et une succession d'années de sécheresse, aggravent cette situation préoccupante. Selon Baraka, ces facteurs ont des répercussions négatives sur les volumes d'eau stockés, perturbant l'équilibre fragile entre l'offre et la demande en eau, tout en augmentant les défis relatifs à la sécurité hydrique. Le ministre a ainsi fait savoir, dans sa réponse à une question écrite adressée par le député du Groupe Haraki, Ibrahim Abba, que pour remédier à ces problématiques, le Maroc a élaboré, depuis les années 1960, une politique proactive de construction de barrages permettant de stocker les eaux en période de pluies en vue de leur utilisation lors de sécheresses. « Cette approche a donné lieu à la réalisation de 154 grands barrages, 148 petits barrages, 17 installations de transfert d'eau, ainsi qu'à de nombreux puits et forages pour mobiliser les eaux souterraines. En outre, 16 stations de dessalement d'eau de mer ont été mises en place, contribuant ainsi à satisfaire les besoins croissants du pays en ressources hydriques« , a-t-il expliqué. Dans cette optique, Baraka a rappelé la signature d'un accord cadre pour la réalisation du programme national d'approvisionnement en eau potable et en eaux d'irrigation pour la période 2020-2027, avec un budget prévisionnel de 143 milliards de dirhams. Ce programme met en avant plusieurs axes stratégiques, dont le développement de l'offre en eau par la construction de barrages, le recours à la dessalement, la connexion des systèmes d'approvisionnement en eau et l'exploration des ressources souterraines. Par ailleurs, « la gestion de la demande en eau sera optimisée grâce à l'amélioration de l'efficacité des réseaux de distribution et à la transformation de l'irrigation traditionnelle vers des systèmes plus ciblés. L'initiative de réutiliser les eaux usées traitées pour irriguer les espaces verts et les terrains de golf est également envisagée dans une démarche durable« , a poursuivi le responsable. En outre, le ministre a mis en lumière l'intégration de plusieurs projets d'urgence au programme national pour faire face à la sécheresse qui touche le pays, en particulier dans les bassins hydrographiques et les zones rurales. D'après ses explications, ces initiatives ont pour objectif de garantir un approvisionnement adéquat en eau potable et à surmonter les défis critiques auxquels sont confrontées certaines régions du Maroc. Parmi ces initiatives figure la signature d'accords entre divers intervenants pour mettre en œuvre un programme d'urgence, estimé à 2,335 milliards de dirhams, destiné à garantir l'accès à l'eau potable dans trois bassins, notamment dans la région de Drâa-Tafilalet. De plus, un programme complémentaire a été établi pour les zones rurales, prévoyant l'acquisition de 582 camions-citernes et 4.400 citernes, pour un coût de 471 millions de dirhams, ainsi que l'acquisition de 26 stations mobiles de dessalement d'eau de mer et de 15 stations pour l'élimination des minéraux de l'eau salée, pour un budget total de 400 millions de dirhams, a révélé Baraka. Il a notamment annoncé la conclusion d'un accord de partenariat visant à financer et mettre en œuvre des mesures d'urgence pour fournir de l'eau potable aux populations, incluant l'acquisition de 203 stations mobiles de dessalement d'eau de mer et d'élimination des minéraux, pour un coût estimé à environ 2.340 milliards de dirhams. D'une autre part, il a souligné l'achèvement de la phase urgente du projet de liaison entre les bassins de Sebou et Bouregreg, ainsi que la réalisation d'un lien hydraulique entre les barrages de Oued El Makhazine et de Dar Khrofa, destiné à renforcer le système d'approvisionnement en eau potable de la ville de Tanger. En complément, plusieurs accords ont été signés pour assurer l'approvisionnement en eau potable des zones rurales et soutenir les provinces du sud, notamment à travers un projet de dessalement d'eau de mer à Dakhla. La ville de Casablanca et ses environs bénéficieront également de l'eau provenant de la station de dessalement de Jorf Lasfar, dans le cadre d'accords visant à renforcer la mobilisation des ressources en eau souterraines. Parallèlement à ces efforts, Baraka a assuré que les services du ministère travaillent actuellement à l'actualisation de la stratégie nationale de l'eau, prenant en compte les impacts des changements climatiques sur les ressources hydriques. Dans cette démarche, une journée d'étude a été organisée en collaboration avec des experts nationaux et internationaux, dans le but de définir des méthodes et approches scientifiques pour évaluer ces ressources, afin de garantir un approvisionnement en eau potable de 100% et en eaux d'irrigation de 80%, conformément aux hautes directives royales.