À la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse, les Nations Unies s'inquiètent de l'impact croissant de l'intelligence artificielle sur le journalisme indépendant. Sous le thème « Informer dans le monde nouveau », l'édition 2025 met en lumière les risques liés à l'essor des technologies numériques, tout en appelant à une mobilisation internationale pour défendre un pilier essentiel des sociétés démocratiques. Dans une déclaration vidéo, le Secrétaire général António Guterres rappelle que « la liberté des personnes dépend de la liberté de la presse » et souligne le rôle fondamental du journalisme libre dans la défense des droits humains, de la transparence et de la justice. Mais ce rôle est de plus en plus menacé, notamment par la désinformation alimentée par l'IA, les biais algorithmiques et les discours de haine. Les dirigeants onusiens dénoncent également les violences et intimidations croissantes contre les journalistes, en particulier dans les zones de conflit. Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk, insiste sur l'importance d'un journalisme indépendant pour faire face aux crises contemporaines : guerres, dérèglement climatique, fractures sociales. Il déplore que plus de 20 journalistes aient été tués depuis le début de l'année, souvent dans l'impunité totale. L'IA, si elle peut renforcer le travail journalistique, est aussi utilisée pour manipuler l'opinion, surveiller les journalistes et diffuser des contenus trompeurs. Les grandes plateformes technologiques sont pointées du doigt pour leur rôle dans la concentration du pouvoir informationnel et la marginalisation des voix dissidentes. Face à ces dérives, l'ONU appelle les États à garantir la sécurité des journalistes, à encadrer l'usage de l'IA et à réformer les lois sur les médias. Elle lance, en partenariat avec l'UNESCO, des lignes directrices à destination des entreprises technologiques pour mieux protéger les professionnels de l'information.