La non participation annoncée de l'Egypte et de la Mauritanie aux exercices militaires organisés en Algérie, n'a fait aucune réaction en Algérie. Simultanément, ces deux pays ont décidé de renforcer leur partenariat militaire. Alors que doit se tenir du 21 au 27 mai, un exercice militaire auquel l'Algérie a convié la milice du polisario, deux pays, membres du cercle restreint du Comité de défense de la région de l'Afrique du Nord (North African Regional Capability, appelé « NARC »), ont choisi de se désengager selon des sources bien informées Deux désistements de taille et à ce stade, il ne reste plus que l'Algérie, la Tunisie et la Libye, dont la participation n'est pas non plus garantie. Seule la Tunisie devrait faire acte de présence à cause de son rapprochement du régime algérien sous la présidence de Kais Saied. Les récents développements de la question de la brouille diplomatique entre le Maroc et la Tunisie, depuis l'invitation et l'accueil de Brahim Ghali au sommet du TICAD 8, penchent en effet vers une participation certaine de Tunis à ces exercices militaires organisés en Algérie. Toutefois, la Mauritanie qui instauré des limites dans sa relation avec Alger, tout en renforçant ses relations avec le Maroc dans le cadre d'une stratégie de coopération sud-sud basée sur l'interconnexion et des intérêts communs sur le long terme, devrait boycotter ces manoeuvres militaires à portée politique. Même chose pour l'Egypte qui se positionne aujourd'hui de plus en plus en faveur du principe du respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Maroc. Le Caire qui ne reconnait pas l' »Etat » factice du polisario « rasd », ne devrait tout simplement pas cautionner d'impliquer son armée, la plus puissante d'Afrique du nord et poids lourd africain, avec une organisation non étatique armée. Les deux pays qui ont pris en compte les paramètres géopolitiques dans la gestion de leur position concernant le dossier du Sahara, adoptent manifestement un ton et une attitude de distanciation avec toute forme de lien avec la milice du polisario et évitent de froisser le Maroc. Le chercheur mauritanien et président du Centre de recherche et d'études Ihya, Al Hacem Ould Madik, a réagi à l'annonce de la non participation de Nouakchott à ces exercices organisés par Alger. Dans une publication sur le réseau social X (anciennement Twitter), il a exprimé sa « satisfaction » du choix de la Mauritanie de ne pas tomber dans le scénario de la division régionale prônée par Alger, qualifiant le polisario de « mercenaires ». « J'exprime ma satisfaction quant à la position de mon pays de boycotter des manœuvres militaires aux côtés d'un front séparatiste qui abrite des mercenaires venus de tous horizons, et dont l'Algérie a fait un +clou de Jouha+ (piège, ndlr) utilisé à des fins de nuisance et de division entre frères », a-t-il écrit. أعلن ارتياحي لموقف بلادي (موريتانيا) مقاطعتها المشاركة في مناورات عسكرية مع جبهة انفصالية تحتضن مرتزقة من كل حدب وصوب اتخذت منها الجزائر (مسمار جحا) ضرارا وتفريقا بين الأشقاء. ولا معنى لمصطلح الإرهاب الشايع إلا تتصف الحركات الانفصالية. قرار سياسي يجسد الاستقلال ويمثل الشعب. pic.twitter.com/NPFNlXYtKJ — الحسن ولد ماديك (@alhacenma) May 5, 2025 Le chercheur a soutenu que ce choix de la Mauritanie est une » décision politique qui incarne l'indépendance et reflète la volonté du peuple », soulignant que « le terme +terrorisme+ n'a de véritable sens que lorsqu'il s'applique aux mouvements séparatistes », à l'instar du polisario. A noter que la Mauritanie et l'Egypte ont choisi de renforcer leur relations sécuritaires bilatérales au même moment où les annonces de leur non participation à ces exercices militaires ont été faites, notamment par l'Observatoire atlantique pour la défense et l'armement. Le colonel égyptien Mohamed Attia Nasser, attaché militaire à l'ambassade d'Égypte en Algérie, a été annoncé en visite de courtoisie et de travail à Nouakchott où il a tenu une série de consultations avec de hauts responsables militaires mauritanien notamment, le général de division Mohamed Mokhtar Cheikh Meni, chef d'état-major adjoint des armées, ainsi que les chefs de la coopération militaire, ainsi que du renseignement et de la sécurité militaire.