Le secteur touristique en Afrique du Nrd continue sur sa lancée en 2025, porté par une forte progression des arrivées internationales. Le Maroc, qui s'est hissé pour la première fois en 2024 au rang de première destination touristique en Afrique, conserve son avance sur l'Égypte et la Tunisie. Cette dynamique s'inscrit dans un contexte mondial favorable, mais bénéficie également de stratégies efficaces et d'événements majeurs prévus dans les mois à venir. La région Afrique du Nord poursuit sa reprise avec vigueur. Selon les données publiées pour les trois premiers mois de l'année, les flux touristiques vers le Maroc, l'Égypte et la Tunisie ont nettement progressé, dépassant les performances de la même période en 2024. Si la reprise du tourisme mondial joue un rôle indéniable, elle ne suffit pas à expliquer seule cet essor. Des politiques ciblées, des campagnes de promotion, ainsi que la tenue d'événements culturels et sportifs sont autant de facteurs qui soutiennent l'activité dans les trois pays. D'après les estimations de l'ONU Tourisme, les perspectives pour 2025 restent positives, avec une croissance mondiale attendue de 3 à 5% des arrivées touristiques internationales, stimulée par l'apaisement des tensions géopolitiques et le ralentissement de l'inflation. Dans ce contexte porteur, l'Afrique du Nord semble particulièrement bien positionnée pour capter une part importante de cette croissance. Le Maroc se distingue par des performances remarquables dès le début d'année. Entre janvier et mars 2025, le Royaume a accueilli 4 millions de visiteurs, soit une progression de 22% par rapport à la même période en 2024. Cela représente environ 717.000 touristes supplémentaires. Ce chiffre confirme l'élan enclenché l'an dernier, lorsque le pays avait franchi un seuil historique de 17,4 millions de visiteurs, devenant la première destination touristique du continent. Ce résultat est d'autant plus significatif qu'il s'inscrit dans une période généralement marquée par une activité réduite, notamment en raison du Ramadan. Pourtant, le mois de mars, qui coïncidait cette année avec cette période, a enregistré à lui seul près de 1,4 million d'arrivées (+17%). Parmi les moteurs de cette croissance figurent la hausse du nombre de dessertes aériennes, notamment via les compagnies low cost, ainsi que la consolidation des marchés émetteurs traditionnels comme la France, l'Espagne et le Royaume-Uni. La forte présence de la diaspora marocaine dans les arrivées (1,9 million contre 2,1 millions de touristes étrangers) souligne également le rôle clé des Marocains résidant à l'étranger dans la dynamique actuelle. La diversité de l'offre nationale permet aujourd'hui au Maroc d'attirer des visiteurs tout au long de l'année, comme en témoigne le record enregistré dès le mois de janvier avec plus de 1,26 million de touristes (+27%). Cette tendance devrait se renforcer au deuxième trimestre, porté par les festivals culturels, les campagnes de promotion à l'international et le début des vacances estivales en juin. Dans ce contexte, plusieurs professionnels estiment qu'un nouveau seuil pourrait être franchi d'ici la fin de l'année : celui des 20 millions de visiteurs. Si cette prévision se confirme, elle constituerait un nouveau cap symbolique pour le Royaume. Cependant, cette dynamique d'arrivées ne s'accompagne pas d'une croissance équivalente des recettes. Selon l'Office des changes, les revenus touristiques en devises au premier trimestre s'élèvent à 24,6 milliards de dirhams, en hausse de seulement 2,4% sur un an. Ce décalage, jugé préoccupant par certains opérateurs, s'explique notamment par la montée en puissance du tourisme à bas coût et par la présence accrue de visiteurs peu dépensiers. L'effet Ramadan, durant lequel la diaspora privilégie les séjours familiaux, a aussi pu influencer la consommation touristique. L'analyse des nuitées hôtelières pour la période permettra d'affiner cette évaluation et de comprendre l'origine de ce découplage. Si la tendance devait se poursuivre, certains appellent à des ajustements pour éviter que le secteur ne glisse vers un modèle fondé sur un tourisme de masse peu rentable. En parallèle, la forte croissance des arrivées impose une réflexion sur les capacités d'accueil. D'ici à la Coupe du monde 2030, le Maroc prévoit l'ouverture de 500 à 700 établissements hôteliers, ce qui devrait ajouter quelque 100.000 lits à l'offre nationale. Ces projets devraient permettre d'absorber l'augmentation attendue de la demande, tout en renforçant l'attractivité des différentes régions du Royaume.