La 21e édition des manœuvres African Lion s'est achevée vendredi 23 mai à Cap Draâ, dans la région de Tan-Tan, par un exercice militaire conjoint d'envergure entre les Forces armées royales marocaines et l'armée américaine. Entre frappes aériennes, engagements terrestres et simulations d'évacuation, cette séquence finale a mis en lumière le haut niveau de coordination opérationnelle entre les deux armées partenaires. Le rideau est tombé ce vendredi 23 mai sur la 21e édition de l'exercice African Lion, au terme d'un impressionnant scénario tactique mené au cap Draâ, dans la province de Tan-Tan. Ces manœuvres ont consisté en une simulation de riposte à une attaque ennemie fictive, mobilisant des unités terrestres appuyées par des unités aériennes, notamment des avions F-16 de l'Armée de l'air royale. L'opération a mis en scène une série de manœuvres conjointes de haute intensité, mobilisant les forces armées royales marocaines et les unités de l'US AFRICOM. Des unités des forces spéciales ont détruit une station radar ennemie destinée à détecter les drones, tandis qu'une batterie américaine HIMARS a frappé en profondeur les positions ennemies simulées. Sous le regard attentif du général de corps d'armée Mohammed Berrid, inspecteur général des Forces armées royales et commandant de la zone Sud, et du général Michael Langley, commandant du United States Africa Command (AFRICOM), les deux armées ont démontré un haut niveau de coordination opérationnelle et d'interopérabilité. Le scénario tactique a simulé la neutralisation d'une menace terrestre complexe. La phase initiale s'est ouverte par deux sorties de reconnaissance effectuées par des F-16 marocains. L'artillerie des FAR, équipée de canons M109 A5, a ensuite effectué un tir de destruction préliminaire sur les lignes ennemies, permettant aux unités du génie militaire de neutraliser un champ de mines et d'ouvrir des passages pour les opérations d'assaut. La phase terrestre d'envergure, menée pour la première fois dans ce cadre par les forces spéciales conjointes et les unités de réaction rapide marocaines et américaines, a été appuyée par des chars Abrams accompagnés d'unités d'infanterie embarquées à bord de véhicules blindés lourds et légers. Cette manœuvre décisive a permis la neutralisation d'un objectif stratégique simulé. Les redoutables systèmes HIMARS américains sont ensuite entrés en action, illuminant le ciel de Cap Draâ par une salve de frappes coordonnées. Ce feu nourri a été suivi d'un tir croisé des chars Abrams et des canons automoteurs M109A5 des FAR, qui ont infligé des frappes ciblées, marquant une avance déterminée vers la position ennemie simulée. Le réalisme de l'exercice a été accentué par des séquences d'évacuation médicale d'urgence, au sol et par voie aérienne, notamment par hélicoptère Puma, ainsi que des opérations logistiques de remorquage et de réhabilitation de véhicules blindés. Le lieutenant-colonel Younes Benayad, chef des opérations de l'exercice, a souligné l'importance stratégique de cette édition : « pour la première fois, des opérations des forces spéciales conjointes et des forces de réaction rapide de la brigade d'infanterie motorisée ont été intégrées dans des scénarios simulant des opérations classiques ». Le lieutenant-colonel Abdessalam Znane, chef de la cellule logistique, a souligné, pour sa part, que cette 21e édition de l'African Lion comprenait des entraînements conjoints avec l'armée américaine axés sur deux volets logistiques majeurs : l'évacuation médicale terrestre et aérienne des blessés, et le remorquage de véhicules pour leur réhabilitation. Il a précisé que les exercices ont particulièrement porté sur des simulations dans divers environnements de combat. Quant au commandant Jawad Safo, de la cellule de commandement, a salué la cohérence du travail interarmées : « Ces manœuvres avec munitions réelles ont renforcé nos capacités de planification et de coordination avec les partenaires étrangers ». Enfin, Patrick Foughty, Public Affairs planners de l'AFRICOM, a salué la qualité de la coopération bilatérale et la portée stratégique de ce final : « un modèle d'efficacité tactique et de partenariat militaire ». L'exercice «African Lion 2025» a démarré le 12 mai au niveau de l'État-Major de la Zone Sud à Agadir, et s'est déroulé dans plusieurs régions du Royaume : outre l'embouchure de l'Oued Drâa à Tan-Tan, les localités d'Agadir, Tiznit, Kénitra, Benguerir et Tifnit ont accueilli différentes activités. Plus de 10 000 militaires de plusieurs pays ont pris part à cet événement, aux côtés des FAR, de l'armée américaine et de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Des formations dans plusieurs domaines opérationnels, des exercices de planification, ainsi que des manœuvres de dépollution nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC), ont été au menu de cette 21e édition, en plus des exercices conjoints.