Le secteur des microfinancements au Maroc a enregistré, à la fin de l'année 2024, un encours total de crédits estimé à 9,3 milliards de dirhams, soulignant ainsi l'importance de ce marché et l'intérêt croissant qu'il suscite. Il a précisé que « le nombre de bénéficiaires de microcrédits s'élève à quelque 778.404 personnes, dont environ 47 % sont des femmes ». C'est ce qu'a révélé ce jeudi Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, lors du point de presse hebdomadaire tenu à l'issue du Conseil de gouvernement. Dans les détails, le ministre a indiqué que « ce marché cible principalement les particuliers, avec un volume de prêts supérieur à 6 milliards de dirhams, contre environ 2 milliards de dirhams seulement destinés aux très petites entreprises ». Il a également fait savoir que « les effectifs des institutions de microfinancement s'élèvent à 7.568 personnes ». En réponse aux questions des journalistes concernant l'approbation, par le Conseil de gouvernement, du projet de décret relatif à la fixation du montant maximal des microcrédits et des plafonds des fonds collectés par les établissements de microfinancement, Baitas a affirmé que « ce texte vise à offrir de nouvelles perspectives de financement et de collecte de fonds pour des catégories sociales qui ne disposent pas des garanties ou des conditions requises pour accéder aux institutions financières classiques ». Il a ajouté que « la fixation de ces plafonds et des conditions qui les accompagnent a pour but de mieux répondre aux besoins spécifiques en matière de financement des populations exclues du circuit bancaire traditionnel, notamment les personnes à revenu limité et les très petites entreprises souhaitant créer ou développer des activités commerciales ou de services ». Le ministre a également attiré l'attention sur ce qu'il a qualifié de « phase de transition » que traversent actuellement les associations de microfinancement, après « les avancées significatives et rapides qu'elles ont réalisées ». Il a précisé que « le Maroc compte aujourd'hui 11 institutions de microfinancement, dont quatre grandes structures bien établies, disposant de bureaux répartis dans plusieurs villes, et qui concentrent à elles seules près de 98 % des crédits distribués dans ce secteur ». Rappelant que ces institutions étaient initialement constituées sous forme d'associations, Baitas a précisé qu'elles peuvent évoluer en sociétés anonymes, auquel cas « les plafonds applicables varient en fonction du cadre juridique de chaque entité ». Il a souligné qu'« en ce qui concerne le montant maximal des microcrédits, le projet de décret maintient le plafond antérieurement fixé pour les institutions constituées sous forme associative, tel que stipulé dans le décret de 2019 ». Le porte-parole du gouvernement a détaillé les plafonds ainsi fixés à « 50.000 dirhams lorsqu'il s'agit de financer ou développer une activité, ou de financer des services destinés à des personnes à revenu limité en vue de leur insertion économique », « 100.000 dirhams pour l'acquisition d'un logement destiné à cette catégorie sociale », et « 150.000 dirhams pour le financement de la création ou du développement d'une activité ou de services spécifiques visant l'inclusion économique, notamment lorsque l'activité est structurée — enregistrée au registre de commerce, inscrite dans le registre des coopératives, déclarée en tant qu'auto-entrepreneur ou au moins assujettie à la taxe professionnelle ». Pour les microcrédits octroyés par des institutions de microfinancement ayant le statut d'établissements de crédit agréés, le plafond est porté à « 1,2 million de dirhams », a indiqué Baitas. Il a également précisé que « pour ce qui est des plafonds de collecte des fonds par ces établissements, le seuil est fixé à 10 millions de dirhams pour les fonds collectés auprès de personnes exerçant des activités génératrices de revenus structurées ». Enfin, le ministre a ajouté que « le plafond est fixé à 2 millions de dirhams pour les fonds collectés auprès de personnes exerçant des activités génératrices de revenus non structurées », et qu'« un seuil de 400.000 dirhams a été défini pour les fonds collectés au titre de l'épargne ».