Lors d'une séance au Parlement, ce lundi, consacrée à la santé, Aziz Akhannouch, Chef du gouvernement, a présenté un bilan des réformes engagées dans le secteur, tout en esquissant les perspectives futures. D'emblée, Akhannouch a rappelé que les politiques publiques en matière de santé s'inscrivent dans le cadre des Hautes Orientations du Roi Mohammed VI, visant à renforcer la souveraineté nationale, y compris dans le domaine sanitaire. Il a salué les efforts des Forces Armées Royales et des autorités publiques pour préserver la stabilité du pays, soulignant que la santé constitue un pilier essentiel du « Maroc de demain ». Ainsi, le gouvernement a lancé un programme ambitieux pour moderniser 1 400 centres de santé primaires, avec un budget de 6,4 milliards de dirhams. À ce jour, 949 centres ont été rénovés, offrant des services de proximité de qualité. Parallèlement, cinq nouveaux hôpitaux universitaires sont en construction (à Agadir, Laâyoune, Kelaat Sraghna, Beni Mellal et Errachidia), et celui de Rabat sera reconstruit avec une capacité de plus de 1 000 lits. Pour pallier le manque de personnel médical, le Maroc a augmenté le nombre de postes budgétaires dans le secteur de la santé, passant de 5 500 en 2021 à 6 500 en 2025. Les facultés de médecine et les instituts de formation paramédicale ont vu leurs capacités d'accueil augmenter de 88 % et 75 % respectivement. Une réforme du cursus médical a également été engagée, réduisant la durée des études de 7 à 6 ans pour accélérer l'entrée des médecins sur le marché du travail. Plusieurs textes législatifs ont été adoptés pour structurer le secteur, dont la loi-cadre sur le système national de santé, la création de l'Agence marocaine des médicaments ou l'instauration des Groupements sanitaires territoriaux (GST). Pour Akhannouch, le gouvernement accélère la digitalisation du secteur, avec la généralisation du dossier médical partagé et l'interconnexion des établissements de santé. Par ailleurs, la couverture sanitaire a été étendue à tous les Marocains, contre seulement 30 % auparavant. Pour lutter contre la fuite des compétences, le gouvernement a revalorisé les salaires des médecins (hausse de 3 800 DH/mois) et amélioré les primes des infirmiers. La nouvelle « Fonction publique sanitaire » introduira un système de rémunération incitatif, combinant un fixe et une part variable selon les performances. De plus, le gouvernement a réduit les prix de plus de 4 500 médicaments génériques en supprimant la TVA. L'Agence marocaine des médicaments veillera à l'accessibilité et à la qualité des produits. En outre, un projet d'usine de vaccins à Benslimane permettra de couvrir 70 % des besoins nationaux et africains d'ici 2026. Akhannouch a insisté sur la nécessité de maintenir le cap, soulignant que les résultats se feront pleinement sentir d'ici 5 à 10 ans. Les GST, une fois généralisés, optimiseront la répartition des ressources selon les spécificités régionales.