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Été 2025 : Le coût de la vie plombe les projets de vacances des Marocains
Publié dans Hespress le 18 - 08 - 2025

Bientôt, la saison estivale tirera sa révérence, et certains retrouveront les bancs de l'école, d'autres leurs bureaux. Cependant, cette saison tant attendue synonyme d'évasion et de détente, s'est muée en véritable parcours du combattant financier pour bon nombre de familles marocaines. Alors que les prix s'envolent dans tous les secteurs, le pouvoir d'achat s'érode, forçant les ménages à repenser entièrement leurs projets de vacances. Et si Instagram et Facebook regorgent d'images de plages bondées et de destinations paradisiaques, la vérité du terrain raconte une autre histoire : celle d'un été en demi-teinte pour une large frange de la population.
La flambée généralisée du coût de la vie frappe de plein fouet tous les aspects du séjour estival. Hébergement, restaurants, transport : tout y passe. Un contraste saisissant s'installe alors entre l'image glamour véhiculée sur les réseaux sociaux et la dure réalité des familles qui peinent à boucler le budget vacances.
Hamid en sait quelque chose. Ce père de trois enfants avait tout prévu pour emmener sa petite tribu loin de l'effervescence casablancaise en juin dernier. Mais quand il s'est attelé aux calculs – location, repas, essence – ses rêves d'évasion se sont évaporés aussi vite qu'un mirage dans le désert. « On a dû tout annuler. Maintenant, on se contente de quelques sorties à la plage près de chez nous, mais avouez que ce n'est vraiment pas pareil », confie-t-il, la déception perceptible dans la voix.
Son histoire résonne chez des milliers d'autres Marocains qui, malgré cette irrésistible envie d'ailleurs, se retrouvent cloués à la maison ou contraints de rogner drastiquement sur leurs dépenses. Même ceux qui parviennent encore à partir, comme Samir – un autre père de famille qui a maintenu coûte que coûte son escapade annuelle vers le Nord –, ne s'en sortent pas indemnes. « Le problème, c'est que ce n'est pas juste les vacances qui ont augmenté, c'est toute la vie qui coûte plus cher maintenant », explique-t-il avec amertume. « On profite encore, bien sûr, mais on rentre avec ce goût amer d'avoir payé beaucoup plus pour exactement la même chose qu'avant ».
Cette perception d'un été plus cher trouve écho chez les professionnels du secteur, qui confirment cette tendance inquiétante. De leur côté, la vie n'est pas rose. Ils observent une chute notable des réservations, particulièrement dans les résidences balnéaires autour de Casablanca et Sidi Rahal. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : à Sidi Rahal, le taux d'occupation plafonne péniblement à 50-60% cette saison, loin, très loin des 100% qui étaient la norme auparavant.
Autre changement notable : la clientèle a radicalement changé de visage. Fini les nombreux Marocains résidant à l'étranger qui constituaient une part importante de la demande. Désormais, ce sont essentiellement les locaux qui fréquentent ces destinations, et encore, en nombre réduit. Les agences de voyages du Maroc partagent ce constat alarmant. Malgré une offre estivale pourtant riche et variée, les réservations de la clientèle marocaine sont en chute libre. Sa conviction : le tourisme intérieur pourrait constituer la bouée de sauvetage, mais à condition que l'État s'implique concrètement pour rendre les séjours au Maroc plus accessibles financièrement, surtout pour les familles nombreuses. Il plaide également pour une refonte des infrastructures d'hébergement et une révision des tarifs, seuls moyens selon lui d'encourager les familles à redécouvrir leur propre pays.
Pourtant, tous les établissements ne naviguent pas dans les mêmes eaux troubles. Le revers de la médaille ? Les touristes marocains, habitués à planifier leurs vacances à la dernière minute, se retrouvent souvent bredouilles. Le tourisme interne demeure un pilier incontournable du secteur, pesant environ un tiers des nuitées nationales. Mieux encore : à fin mai 2025, les statistiques du marché national affichent une progression encourageante de 5% par rapport à la même période de l'année précédente. Un signe de vitalité qui tempère quelque peu le tableau alarmiste.
Cette évolution s'inscrit dans des tendances mondiales bien documentées : confrontés aux contraintes économiques, les ménages réinventent leurs habitudes sans pour autant tirer définitivement un trait sur les vacances. Les nouvelles stratégies émergent : destinations de proximité, séjours écourtés, réservations de dernière minute pour décrocher les bonnes affaires, et sélection plus rigoureuse des prestations. L'art de voyager malin, en quelque sorte.
Cette flambée n'épargne aucun pays au monde. Partout, les destinations touristiques subissent des hausses qui touchent toute la chaîne : énergie, matières premières, main-d'œuvre, sans compter les exigences croissantes en matière de qualité et de développement durable. À cela s'ajoutent les pics de demande dans certaines zones ultra-prisées, qui exercent une pression supplémentaire sur les tarifs.
Heureusement, les acteurs publics et privés ne restent pas les bras croisés.Face à cette nouvelle donne, les comportements évoluent naturellement. Les vacanciers deviennent des stratèges : ils arbitrent entre les destinations, jonglent avec les modes de réservation, cultivent la flexibilité... toujours dans cette quête du rapport qualité-prix optimal.
L'inflation a indiscutablement bouleversé les rituels estivaux, imposant une réinvention des vacances : plus proches, plus courtes, plus réfléchies. Cet été en demi-teinte est devenu la nouvelle normalité pour beaucoup, miroir fidèle des défis économiques que traverse le pays. Mais peut-être faut-il y voir aussi l'amorce d'une transformation positive : celle d'un tourisme plus responsable, plus local, plus authentique. Une façon différente de concevoir l'évasion, où la qualité prime sur la quantité, et où chaque moment de détente devient d'autant plus précieux qu'il a été mûrement pensé.


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