À peine arrivé au Paris Saint-Germain, le défenseur ukrainien Ilia Zabarni, recruté cet été pour 63 millions d'euros en provenance de Bournemouth, a provoqué une onde de choc au sein du vestiaire parisien. Selon des informations relayées par le site espagnol Marca, l'international ukrainien aurait demandé à la direction du club de se séparer du gardien russe Matvey Safonov, invoquant la guerre toujours en cours entre la Russie et l'Ukraine. Zabarni, qui n'a jamais caché ses prises de position contre l'invasion russe, estime qu'un joueur russe ne devrait pas représenter un club de l'envergure du PSG tant que le conflit perdure. « Tant que cette guerre continue, la Russie doit être isolée sur le plan sportif », avait-il déjà affirmé publiquement lors de son passage en Premier League. Cette demande place le champion d'Europe en titre dans une situation délicate. Safonov, recruté en 2023 pour 20 millions d'euros en provenance de Krasnodar, est lié au club jusqu'en 2029. Longtemps remplaçant de Gianluigi Donnarumma – désormais parti à Manchester City –, il occupe cette saison un rôle secondaire derrière le nouveau titulaire Lucas Chevalier, mais continue d'afficher son ambition. « Je suis prêt à me battre pour ma place et pour remporter des titres », avait-il déclaré récemment, fermant la porte à un départ anticipé. Cette querelle personnelle risque d'empoisonner l'atmosphère au sein d'un effectif déjà marqué par une forte concurrence à tous les postes. Plusieurs sources proches du vestiaire ont indiqué que Zabarni avait clairement exprimé sa réticence à évoluer aux côtés du portier russe, allant jusqu'à conditionner son arrivée au club à l'éventuel départ de ce dernier. L'ancien gardien du Dynamo Kiev, Denys Boyko, a même confié avoir échangé avec Zabarni : « Il m'a dit qu'il avait demandé le départ de Safonov, mais évidemment, avec un contrat longue durée, la situation est compliquée. » Face au risque d'escalade, l'entraîneur espagnol Luis Enrique a tenté d'apaiser les tensions en rappelant le rôle fédérateur du sport : « Le football est une formidable plateforme pour unir les gens, pas pour les diviser », a-t-il déclaré en conférence de presse. Un message clair, mais qui suffira difficilement à gommer des divergences profondes sur fond de conflit géopolitique. Le club de la capitale, engagé dans la défense de son titre européen et ses ambitions nationales, devra trouver un équilibre fragile entre la gestion sportive et des considérations extra-sportives qui risquent de fragiliser son unité. Si Safonov n'est pas aujourd'hui un titulaire indiscutable, sa présence continue de cristalliser un malaise qui pourrait, à terme, peser sur la cohésion du groupe. Dans un club habitué aux polémiques médiatiques et aux fortes personnalités, ce nouvel épisode rappelle combien le PSG est aussi un terrain où le football se joue bien au-delà des quatre lignes du terrain.