Le prochain budget marocain donnera la priorité à la santé et à l'éducation, tout en mobilisant des fonds supplémentaires pour réduire les inégalités régionales, a indiqué la ministre l'Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, en marge des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale. Le Maroc va adapter son prochain budget afin de donner la priorité aux dépenses dans les domaines de la santé et de l'éducation, tout en allouant des fonds supplémentaires pour réduire les inégalités régionales, a indiqué la ministre de l'Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, à Reuters. « Ce que nous avons retenu des manifestations des jeunes, c'est qu'ils veulent une meilleure éducation et un meilleur accès aux soins », a souligné la ministre, en marge des réunions annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Washington. Mme Alaoui a précisé que le gouvernement consacre actuellement un peu moins de 9 % du PIB à ces deux secteurs et que les autorités doivent mieux communiquer sur leurs actions concrètes. Elle a ajouté que le budget offrait toutefois une marge de manœuvre pour redéfinir les priorités des projets à venir, comme la mise en service d'hôpitaux locaux afin d'éviter aux patients de parcourir de longues distances pour se faire soigner. « Nous allons réaffecter les budgets pour obtenir des résultats rapides à court terme, car les citoyens ne peuvent pas attendre que la réforme soit pleinement mise en œuvre », a souligné la ministre, tout en précisant que les détails exacts ne pourraient être communiqués avant la présentation du projet de loi de finances au Parlement. Le budget intégrera également des mesures visant à mettre en œuvre les orientations du Roi Mohammed VI pour réduire les inégalités régionales en accordant une plus grande attention aux régions montagneuses et aux oasis, a précisé Mme Alaoui. Cet effort nécessitera « probablement des dépenses supplémentaires, mais elles seront davantage axées sur la coordination et l'efficacité, sans compromettre les équilibres macroéconomiques », a-t-elle souligné. Concernant le régime de change du Maroc, la ministre a expliqué que son département prévoit de lancer un ciblage de l'inflation à moyen terme, avec un objectif annoncé fin 2026 ou début 2027, estimé entre 2 % et 3 %. Elle a rappelé que le Maroc publie actuellement son objectif d'inflation une fois par an seulement, sans projection à plus long terme. S'agissant du régime du dirham, la ministre a fait savoir que son flottement ne constituerait qu'une étape ultérieure, ajoutant que les petites et moyennes entreprises du pays n'étaient pas encore prêtes pour cette évolution. « Elles ne sont pas préparées, contrairement aux grandes entreprises. Le secteur financier peut y être exposé, mais il faut d'abord préparer les plus petites entreprises », a fait remarquer la responsable gouvernmentale. Enfin, interrogée sur les émissions obligataires internationales, Mme Alaoui a précisé que le gouvernement n'avait pas l'intention de revenir immédiatement sur le marché, même si le Maroc devrait rester un émetteur régulier sur le long terme.