Bouznika : coup d'envoi du 12e congrès de l'USFP sous le signe du renouveau et de la concertation

Le Parti de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) a lancé, ce vendredi 17 octobre à Bouznika, les travaux de son douzième congrès national. Dirigeants politiques, syndicalistes et diplomates se sont réunis pour assister à ce rendez-vous majeur qui pourrait redéfinir la trajectoire du parti.
Sous les applaudissements nourris de ses militants venus des quatre coins du Royaume, l'USFP a donné, ce vendredi, le coup d'envoi de son 12e congrès national. Dans la salle comble du centre de conférences de Bouznika, banderoles et slogans rappelaient les valeurs fondatrices du parti, entre mémoire militante et appel à la rénovation. Le mot d'ordre choisi pour cette édition à savoir « Maroc en essor : économique, social, institutionnel » résume à lui seul l'ambition d'un parti en quête de renouveau, désireux de concilier héritage socialiste et adaptation aux mutations politiques du pays.
© Mounir Mehimdate
Le congrès, prévu sur trois jours, s'annonce décisif à plusieurs niveaux. D'abord sur le plan interne, avec la refonte attendue des instances dirigeantes et la désignation d'un nouveau bureau politique. Tous les regards se tournent vers la question du premier secrétariat, poste clé occupé depuis 2012 par Driss Lachgar. Sa reconduction éventuelle, ou au contraire, l'émergence d'une nouvelle figure, pourrait redéfinir l'équilibre des forces au sein du parti et orienter sa stratégie pour les prochaines années.
En outre, l'USFP entend surtout renouer avec un rôle de premier plan dans le champ politique national. Le parti, longtemps moteur de la gauche marocaine, ambitionne de redevenir une force de proposition crédible, capable d'influer sur les grandes orientations du pays. Cette ambition s'inscrit dans un contexte de recomposition des alliances, de montée des technocrates et de fatigue électorale, la gauche traditionnelle peine à se faire entendre.
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L'ouverture du congrès a été marquée par la présence de plusieurs figures politiques de premier plan, tant de la majorité que de l'opposition. Aziz Akhannouch, chef du gouvernement et président du Rassemblement national des indépendants, Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, et Fatima Zahra Mansouri, membre de la direction collégiale du secrétariat général du PAM, ont tous répondu présent.
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D'autres leaders politiques, tels que Nabil Benabdallah (PPS), Nabila Mounib (PSU) ou Mohamed Ouzzine (Mouvement populaire), ont également tenu à saluer le rôle historique de l'USFP dans la construction démocratique du Maroc. La présence du secrétaire général de l'Union marocaine du travail, Miloudi Moukharik, et du président de l'Union générale des travailleurs du Maroc, Naam Miyara, témoigne, elle, de la volonté du parti de renouer le dialogue avec la sphère syndicale, longtemps son bastion naturel.
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L'absence du Parti de la justice et du développement (PJD), en revanche, n'est pas passée inaperçue. Les tensions persistantes entre les deux formations, malgré leur position commune dans l'opposition, traduisent la fracture idéologique profonde entre une gauche sociale-démocrate et un islamisme politique en recul.
D'une autre part, les congressistes entendent s'atteler à un travail de fond, comprenant la révision des textes politiques et organisationnels, la redéfinition des orientations stratégiques, et surtout, la formulation d'une vision claire face aux défis économiques et sociaux actuels. Les discussions devraient porter sur des questions cruciales telles que la justice sociale, la transition énergétique, la territorialisation du développement et la place des jeunes et des femmes dans la vie politique.