Dans une lettre adressée ce vendredi au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, Mohamed Salah Tamek, délégué général à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion, apporte des clarifications détaillées sur les conditions de détention des 19 détenus incarcérés à la suite des événements de Gdeim Izik. La lettre dénonce également ce qu'elle qualifie d'« accusations infondées » dans le dernier rapport de l'ONU sur le Sahara. Le délégué général à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, attire l'attention du secrétaire général de l'ONU dans sa missive sur le paragraphe 72 du dernier rapport présenté au Conseil de sécurité au sujet du Sahara. Selon ce rapport, les détenus du camp de Gdeim Izik subiraient des « violations » de leurs droits, vivraient dans des conditions « déplorables » affectant leur santé physique et mentale, seraient privés de communication avec leurs familles et auraient un accès limité aux soins médicaux, tout en subissant une prétendue « discrimination » de la part de l'administration pénitentiaire. Face à ces affirmations, le responsable a tenu à préciser que ces informations ont été reprises sans vérification auprès des autorités marocaines compétentes, notant que « les 19 détenus concernés, répartis dans sept établissements pénitentiaires, bénéficient de tous les droits garantis par la loi aux personnes incarcérées et ne subissent aucune forme de discrimination de la part du personnel pénitentiaire. Ils sont traités sur un pied d'égalité avec les autres détenus ». Tamek a notamment souligné que leur hébergement se fait dans des cellules individuelles à leur demande, ce qui diffère du régime d'isolement évoqué dans le rapport. Ces cellules répondent à toutes les normes d'hygiène et de confort, disposent de ventilation et d'éclairage naturels, et sont équipées de téléviseurs permettant de suivre les chaînes nationales, certaines chaînes satellitaires et Bein Sports. Il a poursuivi en affirmant que les détenus bénéficient quotidiennement de promenades collectives dans des cours ensoleillées, peuvent se doucher à l'eau chaude, et communiquent régulièrement avec leurs familles via téléphone fixe, trois fois par semaine, avec des facilités supplémentaires en cas de besoin exceptionnel. Et d'ajouter : « Les détenus reçoivent leurs repas régulièrement, y compris les repas conformes aux régimes médicaux prescrits pour certains d'entre eux. Ces repas sont préparés par une société spécialisée, et les prisonniers peuvent également acheter des denrées alimentaires dans les cantines, comme les autres détenus ». Concernant la santé des détenus, le délégué a fait savoir que « les prisonniers bénéficient de consultations médicales internes (médecine générale et soins dentaires), des médicaments prescrits et sont transférés vers des hôpitaux extérieurs pour des examens spécialisés ou analyses lorsque nécessaire ». En 2025, ils ont bénéficié de 233 consultations internes, 57 externes, 21 séances de rééducation et 12 analyses de laboratoire, a-t-il dévoilé. « L'un des détenus, actuellement à la prison locale de Tan-Tan, a reçu depuis son incarcération 260 consultations internes (la dernière le 20 octobre 2025), 75 consultations externes (la dernière le 1er octobre 2025), 7 hospitalisations (la dernière le 30 septembre 2024), 2 interventions chirurgicales et 6 analyses biologiques. Malgré son refus de deux interventions, l'administration continue de lui fournir tous les soins nécessaires et un rendez-vous médical spécialisé est prévu en novembre prochain », a détaillé Tamek. Quant aux visites et accompagnement juridique, le responsable a précisé que les bénéficient de visites familiales régulières avec des facilités adaptées à la distance, ainsi que de visites judiciaires et de celles des commissions régionales du Conseil national des droits de l'Homme. « Ils peuvent rencontrer leurs avocats chaque fois qu'ils en font la demande. En juin et juillet derniers, tous ou presque se sont entretenus avec leurs avocats, sans qu'aucune plainte n'ait été déposée concernant leurs conditions de détention », a-t-il clarifié. Le délégué général met également en avant les programmes éducatifs : « Pendant leur incarcération, 15 détenus ont obtenu le baccalauréat, 6 le DEUG, 23 la licence dans diverses spécialités, et 3 le master, dont 2 poursuivent actuellement un doctorat ». « La Délégation générale exprime sa surprise et sa vive protestation face à l'inclusion dans un rapport officiel d'ONU d'accusations infondées, reposant sur des sources hostiles au Royaume du Maroc, sans vérification préalable. Cela risque de tromper l'opinion publique internationale et de porter atteinte à la crédibilité de l'Organisation des Nations Unies », a conclu Tamek.