Le porte-parole du gouvernement a détaillé la portée de la généralisation des Groupements Sanitaires Territoriaux, considérée comme un changement de modèle dans la gouvernance du secteur de la santé, appuyé sur l'expérimentation jugée concluante menée dans la région de Tanger–Tétouan–Al Hoceima. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a affirmé ce jeudi que le Royaume engage « un changement de modèle » dans la gestion du secteur de la santé, avec la généralisation des Groupements Sanitaires Territoriaux (GST) à l'ensemble des régions. S'exprimant à l'issue du Conseil de gouvernement, il a insisté sur le caractère « structurant » de ce passage d'une gouvernance centralisée à un pilotage régional, qui doit, selon lui, permettre de rendre l'action publique plus rapide, plus lisible et plus efficace. Baitas a rappelé que la centralisation ayant prévalu pendant des décennies « limitait les capacités d'intervention, ralentissait les décisions et empêchait de mobiliser pleinement les ressources, notamment dans le développement de l'offre de soins et l'accélération des interventions au profit des citoyens ». Les GST instaurent, selon lui, une logique totalement nouvelle : une gestion unifiée à l'échelle de chaque région, avec des compétences opérationnelles claires et une autonomie renforcée. Une généralisation appuyée sur les résultats du pilote de Tanger–Tétouan–Al Hoceima Le porte-parole du gouvernement a souligné que le gouvernement s'est appuyé sur la phase expérimentale menée dans la région de Tanger–Tétouan–Al Hoceima, où le modèle a été testé avant d'être étendu à tout le pays. Cette expérimentation a permis, dit-il, « d'observer des résultats concrets » : installation des organes de gouvernance, intégration progressive des professionnels, amélioration de la continuité des services, notamment dans l'approvisionnement en médicaments et la gestion de la logistique, ainsi que lancement du programme de médecine territoriale. Ce dernier vise à ajuster la distribution des ressources suivant les besoins réels des populations. Dans la région pilote, plus de 300 établissements fonctionnent désormais sous une structure territoriale unique, avec des circuits de soins organisés, une gouvernance harmonisée et l'usage mutualisé des équipements. Onze décrets adoptés pour activer les GST dans toutes les régions Le Conseil de gouvernement a ainsi approuvé onze décrets fixant la date d'entrée en fonction des GST dans toutes les régions du Royaume. Les textes concernent les groupements de Rabat–Salé–Kénitra, Fès–Meknès, Laâyoune–Sakia El Hamra, l'Oriental, Guelmim–Oued Noun, Souss–Massa, Drâa–Tafilalet, Béni Mellal–Khénifra, Dakhla–Oued Eddahab, Casablanca–Settat et Marrakech–Safi. La date de démarrage effectif a été fixée au premier jour du troisième mois suivant la tenue du premier conseil d'administration de chaque groupement, a fait savoir Mustapha Baiats. "Un système unifié et opérationnel dès le début de l'année prochaine" Selon le responsable gouvernemental, cette généralisation marquera le basculement vers « un système de santé national unifié, cohérent et pleinement fonctionnel », conformément aux orientations royales. Les douze GST seront, selon lui, capables d'assurer une gestion intégrée des infrastructures, des ressources humaines, des équipements, de l'approvisionnement et des parcours de soins. Pour le porte-parole, l'objectif est clair : « disposer d'un dispositif régional capable d'intervenir rapidement, d'optimiser les moyens disponibles et d'améliorer l'accès aux soins dans toutes les régions du Royaume ».