C'est en application des directives données lors du discours de Gaid Salah que la justice civile et la justice militaire ont commencé à se charger de divers dossiers impliquant de grands noms, souvent des figures du pouvoir algérien. Selon l'ENTV, l'ancien chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, écarté par Abdelaziz Bouteflika à la veille d'un remaniement gouvernemental pour promouvoir Noureddine Bédoui, ainsi que Mohamed Loukal, ex-gouverneur de la Banque d'Algérie et ministre de l'Economie, ont reçu samedi des convocations de la part de la justice. Selon la même source, ils auraient été convoqués dans le cadre d'une « enquête sur les dépenses des budgets de l'Etat » ainsi que « l'octroi d'avantages accordés illégalement ». Les directives d'Ahmed Gaid Salah Gaid Salah, le général de corps d'Armée et vice-ministre de la Défense avait déjà amorcé ces retournements de situations qui allaient toucher ceux qu'il a appelés « la bande » ayant détourné des fonds publics à des fins personnels. « Nous soulignons que la justice, qui a recouvert ses pleines prérogatives, agira en toute liberté, sans contraintes aucunes, sans pressions ni ordres, pour entamer des poursuites judiciaires contre toute la bande impliquée dans les affaires de détournement des fonds publics et d'abus de pouvoir pour s'enrichir illégalement », avait déclaré le 10 avril le nouvel homme fort de l'Algérie. Le 16 avril, alors qu'il était attendu pour se prononcer quant à la répression exercée par les forces de l'ordre lors du précédent vendredi de manifestations nationales, Gaid Salah est revenu sur la « nécessité » de l'ouverture de dossiers à l'encontre de personnes impliquées dans des affaires de corruption. « Nous attendons à ce que les instances judiciaires concernées accélèrent la cadence du traitement des différents dossiers concernant certaines personnes ayant bénéficié indûment de crédits estimés à des milliers de milliards, causant préjudice au Trésor public et dilapidant l'argent du peuple », avait-il dit. Vers de nombreuses condamnations Deux parlementaires aussi sont visés par une levée de leur immunité, en effet, la justice algérienne a demandé cette levée d'immunité des deux sénateurs et ex-ministres Said Barkat et Djamel Ould Abbes. Dans le monde des affaires, les frères Kouninef, réputés pour être proches de Said Bouteflika, ont été arrêté lundi par la gendarmerie selon la télévision publique A3. Selon la même source, les deux hommes d'affaires seraient mis en cause dans une enquête de « conclusion de marchés publics avec l'Etat », « trafic d'influence avec des fonctionnaires publics », et « détournement de foncier », ajoute la même source. Parallèlement, la justice militaire s'est elle aussi engagée dans l'ouverture de dossier judiciaires. Un mandat d'arrêt et un mandat de dépôt, ont visé deux anciens commandant de l'armée. Il s'agit de Bey Said, ex-commandant de la 2ème région militaire et de Chentouf Habib, ex-commandant de la 1ère région militaire. Ils sont poursuivis pour motif de « dissipation et recel d'armes et de munitions de guerre et infraction aux consignes de l'armée », annonce un communique de la Cour d'appel militaire de Blida. Alors que pour le moment seuls ces noms là ont été confirmés, dans la presse algérienne, le nom du patron de la grande entreprise Cevital, Issad Rebrab, a été mentionné comme faisant également partie des personnes poursuivies par la justice dans le cadre de ces nouvelles enquêtes. Mais, lundi, Cevital a démenti que son patron eut été arrêté. A l'heure actuelle, personne ne connait la logique avec laquelle la justice a opéré, mais la presse algérienne estime que d'autres affaires pourraient éclater dans les prochains jours. Dans le cadre des blocages de notre projet #Evcon, Je me suis présenté de nouveau ce matin à la brigade de gendarmerie de Bab Jdid. Nous poursuivrons l'étude de l'affaire de nos équipements retenus au port d'Alger depuis juin 2018. #Algérie #Cevital — Issad Rebrab (@IssadRebrab) April 22, 2019