Le 10 juin devant la commission des forces armées de la Chambre des représentants des Etats Unis, le général Michael Langley, commandant de l'USAFRICOM (United States Africa Command), a confirmé la place de plus en plus stratégique du Maroc dans l'architecture de sécurité du continent africain. Ce haut gradé américain a décrit Rabat comme un « formateur régional de premier plan », à la fois pour ses capacités de formation militaire et pour son rôle moteur dans les grands exercices multinationaux organisés sur le continent. Le général Langley a notamment souligné la dynamique de formation impulsée par le Maroc, qui accueille chaque année plus de 1 200 stagiaires africains issus de diverses armées nationales. Ces programmes couvrent un large spectre de compétences, de la médecine militaire au renseignement, en passant par les techniques des troupes aéroportées et des commandos. Ces sessions, souvent dispensées à titre gracieux, témoignent d'une ambition collective : hisser les standards opérationnels des forces africaines pour mieux répondre aux menaces régionales. L'USAFRICOM a également salué les missions de formation itinérantes assurées par des instructeurs marocains dans plusieurs pays voisins. À bord des avions C-130, fournis par les Etats-Unis, ces équipes mobiles projettent une expertise précieuse et contribuent à la consolidation de la sécurité régionale. Ce soutien logistique américain illustre la profondeur de la coopération militaire entre Rabat et Washington, ancrée dans un partenariat historique et en constante évolution. Le témoignage du général Langley a révélé une avancée majeure : l'inauguration, en septembre 2025, d'un centre d'excellence dédié aux opérations de paix. Ce complexe, conçu comme une plateforme de rayonnement régional, permettra de former des milliers de militaires africains aux compétences critiques nécessaires pour renforcer les missions onusiennes et les dispositifs nationaux de stabilisation. Lire aussi : ONU: Le Maroc réaffirme son engagement pour une Afrique transformée et inclusive Cofinancé par les Etats-Unis, ce centre incarne l'alignement des intérêts stratégiques marocains et américains. Il sera également un espace privilégié pour les réunions de haut niveau, militaires et diplomatiques, confirmant la vocation du Maroc à fédérer et à structurer un dialogue africain de sécurité. Le général Langley a insisté sur la contribution du Maroc à l'élévation des standards professionnels des forces africaines, à travers un partage rigoureux de son savoir-faire. African Lion, un exemple de coopération transatlantique La posture 2025 de l'USAFRICOM a par ailleurs mis en lumière l'exercice African Lion, qui s'est imposé comme le plus vaste et le plus complet des entraînements dirigés par le commandement américain. L'édition 2024, qui s'est déroulée du 19 avril au 31 mai, a rassemblé plus de 8 100 militaires de 27 pays, dont des membres de l'OTAN. Le Maroc, qui a accueilli une large part des manœuvres, a joué un rôle déterminant dans le succès de cet exercice, qui conjugue opérations terrestres, aériennes et navales. African Lion illustre la capacité du Royaume à devenir un trait d'union entre les armées africaines et leurs partenaires occidentaux. La crédibilité et la rigueur de l'instruction américaine, combinées à l'expertise marocaine en matière de coordination logistique et d'organisation opérationnelle, traduisent un modèle de coopération militaire équilibrée et respectueuse des enjeux de souveraineté. Au-delà des exercices conjoints, le rapport de l'USAFRICOM a rappelé l'engagement du Maroc dans les opérations de paix de l'ONU, en particulier en République centrafricaine et en République démocratique du Congo. Chaque année, plus de 1 700 militaires marocains sont déployés pour participer à la stabilisation de ces zones fragilisées par des décennies de conflit. Cet engagement de longue date illustre la vision marocaine d'une diplomatie de défense inclusive, qui associe développement, sécurité et coopération régionale. Le Royaume, fort de ses partenariats solides avec les Etats-Unis, s'affirme ainsi comme un pilier de la paix et de la stabilité sur le continent.