Le mouvement de colère des étudiants en médecine fait réagir plus d'un. Après le soutien des partis politiques tel que le PJD et l'Istiqlal, la Fédération nationale de l'enseignement au Maroc (FNE) se joint à la cause des futurs médecins et affirme sa solidarité avec leur mouvement de protestation. Ces derniers mènent un combat depuis le mois de mars pour faire valoir leurs droits notamment contre «la politique de privatisation de l'enseignement supérieur et les failles que connaissent les facultés de médecine publiques et les centres hospitaliers au Maroc». Dans une note publiée par le bureau national de la FNE, la fédération souligne «suivre de près le désordre qui règne dans le secteur de la santé en particulier et les secteurs sociaux en général, à travers cet acharnement du gouvernement de vouloir privatiser rapidement les facultés de médecine générale, dentaire et pharmacie du Maroc, en lançant des projets de facultés de médecine privée dans plusieurs villes principales du pays tels que Rabat, Casablanca, Marrakech et bientôt Agadir». Dans ce sens, le Secrétaire général national de la FNE, Abderrazak El Idrissi, a félicité la coordination nationale des étudiants en médecine du Maroc (CNEM) pour sa résistance face à cette politique de privatisation de l'enseignement supérieur et pour sa décision de boycotter les examens de S2, et depuis le 25 mars, les cours magistraux, TD-TP et les stages médicaux dans l'ensemble des facultés de médecine (générale, dentaire, pharmacien) du Maroc. La FNE a également exprimé sa solidarité avec les étudiants de la faculté publique de médecine générale, dentaire et pharmacie et affirme soutenir leur mouvement de lutte pour la résistance de la faculté publique et des centres hospitaliers universitaires (CHU) publics dotés d'un service de qualité, et pour leur refus total de la privatisation de l'enseignement supérieur en médecine. Elle considère incidemment que «le mouvement de protestation des étudiants en médecine fait partie d'un Hirak général que connait le Maroc contre la détérioration des conditions et du niveau de vie des citoyens et à travers la discrimination et la privatisation de l'enseignement public ... ». Appel à l'amélioration des conditions de travail Dans ce sens, la FNE demande au gouvernement «d'annuler le circulaire ministériel qui organise les stages hospitaliers de la 7ème année et de garantir aux étudiants de la faculté public des conditions de formation et d'apprentissage sécurisé, propre et confortable au sein des centres hospitaliers régionaux (CHR)». La note signée par El Idrissi «refuse que les étudiants en médecine privée profitent des CHU et CHR publics, dans la mesure où la réalité ne permet pas cette situation. Les CHU peuvent à peine supporter l'effectif des étudiants dans les facultés publiques sans oublier le manque en équipements et en salles de cours de travaux pratiques (TP)». Et pour conclure, la fédération appelle le ministère de la Santé et le ministère de l'enseignement supérieur à assumer leurs responsabilités et soigner les failles que connaissent le système de santé et le secteur de l'enseignement supérieur au Maroc, à travers l'amélioration des conditions de travail au sein des centres hospitaliers publics. Elle a aussi exhorté le gouvernement à répondre favorablement aux revendications de la CNEM et du mouvement des infirmiers et techniciens de santé au Maroc.