Le corps médical de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a décidé de lancer une grève nationale, le 23 mai, pour dénoncer l'état déplorable que connaissent ses polycliniques. Selon la Fédération nationale des employés, affiliée à l'Union marocain des travailleurs (UMT), la décision a été prise lors d'une réunion extraordinaire du conseil général des coordinateurs syndicaux des employés de la CNSS et des représentants syndicaux de différentes unités administratives, tenue, samedi 18 mai, au siège de l'UMT à Casablanca. Les détails. Un débrayage est à prévoir à la Caisse nationale de sécurité sociale. Et pour cause. La fédération nationale des employés dénoncent l'inaction du gouvernement, du ministère de l'Economie et des Finances et de leur direction face à leurs doléances. Elle réclame l'accélération de l'élaboration d'un programme et la fixation d'un calendrier pour régler la situation de détérioration que connait la CNSS. La Fédération nationale des employés souligne que cela fait «plus d'un an qu'elle sollicite les parties concernées pour se pencher sur les problèmes que connaissent les polycliniques de la CNSS». Toutefois, le gouvernement continue d'ignorer ces revendications, «ce qui exacerbe les problèmes, menace la plupart de ces polycliniques de fermeture et accentue ainsi le chômage de milliers d'employés». La fédération poursuit que, «certaines décisions administratives, la mauvaise gestion de la direction des unités médicales et sa négligence en matière d'assainissement, ainsi que la position du gouvernement et du ministère des Finances qui continuent d'ignorer le manque flagrant en ressources humaines et la détérioration des services procurer au citoyen, font partie d'un plan visant à pousser à la faillite les polycliniques de la CNSS, qui sont parmi les meilleurs au Maroc ». La Fédération nationale des employés tient également comme responsable le «trésorier général, dépendant du ministère des Finances, qui évite de régler les problèmes que connaissent les unités médicales (UM) de la CNSS, en refusant de régler les honoraires des médecins vacataires et des infirmiers qui sont les piliers de ces polycliniques. Ces derniers ont d'ailleurs quitté leurs postes» relève-t-on. Elle tient pareillement le trésorier payeur comme responsable du manque en fourniture médical, à travers le non-paiement des factures aux fournisseurs, et s'élève contre la position étrange du ministère des Finances qui refuse de fournir les ressources humaines nécessaires pour les polycliniques de la CNSS pour qu'ils fournissent les prestations nécessaires aux citoyens adhérents. Les employés manifestent devant les polycliniques Tous ces facteurs ont poussé les médecins et les infirmiers à abandonner leurs postes, vu la détérioration des conditions au sein de la CNSS. Celle-ci «était considérée comme un joyau, certifié par l'Organisation mondiale de la santé OMS, sans oublier que la Caisse a toujours été pionnière dans le domaine de la santé, soulignant que «la CNSS a été créée par les fonds de la classe ouvrière pour justement les servir et servir l'ensemble des citoyens, qui se procurent les soins nécessaire au sein de ces polycliniques selon leurs moyens financiers». Face à cette situation, la fédération a décidé de déclencher une grève générale dans tous les établissements de la CNSS dans différentes régions, le jeudi 23 mai 2019, suivie d'une manifestation devant ses polycliniques, le même jour. La fédération nationale des employés a également décidé, dans le cadre de son mouvement de lutte, le port de brassard par l'ensemble des employés du système afin d'exprimer leur solidarité et leur volonté de mener la bataille avec leurs frères et défendre leurs droits légitimes. Pour conclure, la fédération attire incidemment l'attention de tous les responsables concernés par le statut des polycliniques de la CNSS, sur «la nécessité d'assumer leur responsabilité pour préserver ces polycliniques de l'effondrement, en l'absence de tout signe de résolution des problèmes urgents, sinon la fédération sera contrainte de mener une bataille dans le secteur de la sécurité sociale, par une grève générale jeudi 30 mai 2019».