La sécurité de ses frontières menacée, la Turquie a annoncé, lundi 7 octobre, qu'elle était déterminée à « nettoyer » la nord de la Syrie des « terroristes ». Lors d'une conférence de presse, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé qu'une offensive pourrait avoir lieu à tout moment. Lors d'une conférence de presse, le chef d'Etat turc a déclaré qu'il y avait « une phrase que nous répétons tout le temps: on pourrait entrer (en Syrie) n'importe quelle nuit sans prévenir. Il est absolument hors de question pour nous de tolérer plus longtemps les menaces provenant de ces groupes terroristes (les milices kurdes, ndlr) », faisant écho aux déclarations d'autres hauts responsables turcs. Mais, une offensive turque pourrait faire renaître de ses cendres l'organisation Etat Islamique en Syrie, un sujet qui pousse plusieurs partie à s'inquiéter, notamment l'Union européenne. Sur Twitter, le porte parole de la présidence turque Ibrahim Kalin a cherché à apaises les craintes face à un retour des l'EI en Syrie, en indiquant que son pays était résolument prêt à « continuer de se battre contre Daech (acronyme arabe de l'EI) et ne le laissera pas revenir, que ce soit sous une forme ou une autre ». De son côté, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a fait savoir que la Turquie a depuis le début de la guerre en Syrie, a soutenu « l'intégrité territoriale de la Syrie », tout en ajoutant que son pays continuera à le faire. « Nous sommes déterminés à protéger notre (…) sécurité en nettoyant cette région des terroristes », a-t-il néanmoins tenu à indiquer sur Twitter, après que les Etats-Unis aient annoncé qu'ils ne s'opposeraient pas à une opération d'Ankara contre une milice kurde. Toutefois, les Etats-Unis ont entamé leur retrait du nord de la Syrie lundi après l'avoir préalablement annoncé. Washington qui s'était longtemps opposé à une offensive turque contre les milices kurdes, a finalement donné son aval en opérant son retrait et en annonçant une opération turque pour « bientôt ». Mais l'ONU ne semblait pas se réjouir de cette nouvelle, puisque l'organisation a déclaré se « préparer au pire », craignant une nouvelle crise humanitaire qui pourrait augmenter le nombre de réfugiés. Un avis que semble partager Bruxelles qui a estimé à travers d'une porte parole de la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini qu'une « reprise des hostilités exacerbera les souffrances du peuple syrien, entraînera des déplacements de populations et sapera les efforts politiques engagés pour résoudre ce conflit », appelant « à une cessation des hostilités pour garantir la protection des civils et l'accès des organisations humanitaires sur l'ensemble du territoire ».