De prime abord et afin de ne pas être traité de raciste ou d'anti-amazigh, je dis que je suis amazigh et fier de l'être parce que je parle tamazight comme mes parents l'ont parlé, et que je suis aussi attaché profondément à cette culture qui n'a rien à envier aux autres cultures. Cependant, il y a parmi les imazighen ceux qui ne ratent pas une occasion pour se faire remarquer par leur excès de zèle pour leur culture : "Nous n'avons rien à voir avec les palestiniens" ; "nous n'avons rien de commun avec les arabes" ; "nous devons chasser les arabes". Fort heureusement, un des sages parmi ces imazighen écrit : "c'est que le vieux peuple, chaque fois livré à lui-même, sans ennemi extérieur à combattre, se retrouve face à face avec ses démons intérieurs, de vieux démons coriaces qui ne laissent pas de répit". Il est vrai que sur le" Maghreb colonisé a soufflé une idéologie chauvine et raciste à telle enseigne que des têtes brûlent de passion et des cœurs de rage". Résultat : L'amazigh apparaissait à l'arabe comme l'autre. Chaque fois qu'un amazigh parlait de sa culture, on lui sortait la chanson de l'unité de la nation ou celle du dahir berbère. L'arabe paraissait pour l'amazigh comme l'intrus, le conquérant, le malfaiteur responsable de tous les maux de la société. Les cicatrices de cette idéologie se retrouvent chez les uns et les autres. Conscient de ces séquelles, certains amazigh prônent la sagesse et la modération et cherchent à restaurer la culture et la langue amazigh par un travail de longue haleine où l'alphabet Tifinagh doit être introduit dans l'enseignement par étapes, et que le tamazight peut être enseigné dès maintenant en arabe ou en français. D'autres à l'inverse veulent l'amazigh complet maintenant et tout de suite, en imposant le Tifinagh dès le début de l'apprentissage ! Beaucoup d'amazigh ont souhaité, le soir venu, réviser avec leurs enfants les leçons de tamazight dans une langue qu'ils connaissent déjà. Ce choix aurait permis aux enfants de communiquer oralement en tamazight avec leurs parents, entre eux à l'école, qu'avec leurs grands parents, famille, paysans et montagnards au Bled. Ils auraient appris également du primaire jusqu'au lycée la richesse immense de l'oralité de cette culture. Ceci n'empêche pas certains de ses enfants une fois murs et responsables de choisir de s'inscrire à la faculté des lettres dans des modules ou maîtrises amazighs où le Tifinagh serait roi. Aujourd'hui, tout le monde connaît les palabres qui ont eut lieu au sein de l'Ircam sur ce sujet. Tout le monde connaît aussi la déconfiture que connaît cette institution comme il connaît également le résultat de la grande vitesse avec laquelle voulait aller la majorité de ses membres en votant pour le Tifinagh ! Les responsables de la sécurité routière ne le rappellent que trop : la vitesse tue. La fontaine aussi nous conseille : "rien ne sert de courir il faut partir à point !"