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Frénésie hexagonale
Publié dans La Gazette du Maroc le 15 - 05 - 2006

L'ancien président américain Ronald Reagan n'avait pas seulement mis fin au «walfare state» (Etat providence), mais avait inventé à propos de son pays le slogan «Love it or leave it». Cet héritage est revendiqué actuellement par la droite française, en passe de devenir extrême, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Désormais, la « droite classique » se bat sur le même terrain que le Front national de Le Pen. À cette différence que Nicolas Sarkozy cumule la fonction de ministre de l'Intérieur et peut agir. Aussi bien la révolte des banlieues n'a pas été oublié, rien n'a été fait. L'heure de la revanche a sonné avec la nouvelle loi sur l'immigration que même les Eglises de France considèrent « à la limite de la xénophobie ». On n'entrera pas dans les détails, mais on note un timing très significatif. Deux jours avant les débats sur cette loi, il a été publié une liste de métiers que les Européens de l'Est peuvent désormais exercer en France.
On s'en réjouit pour l'hexagone car, par le passé, les plombiers français s'étaient montrés d'une maladresse insigne. Surtout ceux du SDECE –aujourd'hui DGSE- en voulant installer des micros dans les locaux du « Canard enchaîné ». Cela avait donné la manchette de l'hebdomadaire : « Oh Marcellin, quel watergaffe ! » Raymond Marcellin était ministre de l'Intérieur. On est certain que le « plombier polonais » ne fournira pas de tuyaux crevés et fournira les raccords nécessaires, pour éclairer
« Darkstream », l'affaire de l'année.
Selon Nicolas Sarkozy, l'immigration n'est que mariages forcés, polygamie, excision, engendrés par le regroupement familial, aux mariages blancs et on en passe. Et il assume le terme « racaille » et s'en gargarise. Il veut réveiller chez les Français le sentiment de fierté nationaliste qui sommeille. À Nîmes, où il y a une forte concentration de rapatriés, il a flatté pêle-mêle les « pieds noirs » et les harkis, traîtres à leur peuple les armes à la main. Nicolas Sarkozy ne peut être que le chantre de la trahison.
Revenant sur le « côté positif » de la colonisation, il flatte ses électeurs en soulignant que dans les colonies, il y avait aussi des petites gens. Sur la colonisation, beaucoup d'ouvrages ont été écrits. Pour avoir une vision exacte sur ce qu'elle a été, il pourrait se documenter grâce au « Livre noir du colonialisme » publié sous la direction de l'historien Marc Ferro, Français né en Algérie. Quant aux petites gens, il ferait bien de consulter l'ouvrage du Tunisien Albert Memni : « Portrait du colonisateur, précédé du portrait du colonisé». Mais comme il brigue la présidence de la République, il préfère emprunter les méandres de «Darkstream».
Il invite aussi les Français à être fiers des héros du passé, de Charles Martel à De Gaulle, en passant par Bonaparte Napoléon. Sur ce plan, Le Pen marque un point, puisqu'il revendique Jeanne d'Arc en plus de Charles Martel. Sarkozy aurait-il des problèmes avec la pucelle ? Il est intéressant d'évoquer la popularité en France de Charles Martel. Il aurait arrêté à Poitiers la progression des « Arabes ». On sait que même un troupeau de moutons a besoin d'un berger pour le guider. Mais qui était donc le chef des « Arabes vaincu à Poitiers ?» Aucun document historique n'en fait état. C'était probablement des hordes d'immigrés clandestins –une avant-garde en somme- que Charles Martel n'a eu aucune peine à passer au fil de son épée. Certains historiens français se demandent si cette bataille ne relève pas du fantasme.
D'autre part, il allume un contre-feu au cas où il serait attaqué sur ses origines hongroises et guère lointaines. Il affirme donc que la consanguinité n'est pas souhaitable pour le peuple français et qu'il est bon que des émigrés de l'Est viennent féconder la France.
Si Nicolas Sarkozy veut montrer qu'il est totalement intégré, il devrait chanter en public, en plus de « la Marseillaise », cette chanson plus gaie : « Quand je vois rougir ma trogne, je suis fier d'être bourguignon. Et je suis fier, et je suis fier,… ».
« Aimez la France ou quittez-là » distille le patriote de Neuilly. Est-il capable de lancer cette injonction à Ajaccio ? Bon nombre de Corses ont exprimé leur haine de la France. Un préfet a été assassiné. Des bâtiments publics ont été plastiqués. Dernièrement une villa appartenant à un Français hexagonal a été détruite, au prétexte qu'elle appartenait à un colon. « Aimez la France ou quittez-la ». Les Corses ne demandent pas mieux.
Mais ils vivent sur une île, avec leur langue, leur culture. On se demande qui doit s'en aller.


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