Avec l'ouverture de nouvelles lignes par Ocean Network Express (ONE) et DP World, Casablanca et Agadir renforcent leur position dans les échanges mondiaux, confirmant l'ambition du Royaume de devenir une plateforme logistique incontournable de l'Atlantique et de la Méditerranée. À compter du 16 octobre 2025, l'armateur japonais Ocean Network Express (ONE) inaugurera une nouvelle rotation baptisée Spain–Portugal–Morocco (SPM). Reliant Valence, Lisbonne et Casablanca toutes les deux semaines, ce service doit fluidifier les échanges entre le Maroc et la péninsule Ibérique, tout en offrant une connexion directe au hub mondial de Valence. Pour les exportateurs marocains, en particulier dans l'agroalimentaire et l'industrie automobile, cette ligne représente un raccourci stratégique : meilleure régularité des flux, réduction des coûts logistiques et insertion plus rapide dans les chaînes d'approvisionnement mondiales. La mise en réseau avec Hyundai Merchant Marine (HMM) et Yang Ming Marine Transport, partenaires de ONE, accroît encore la portée de cette initiative, en l'intégrant dans une architecture logistique globale reliant la Méditerranée à l'Asie et au Moyen-Orient. Lire aussi : Marhaba 2025 : Renforcement de l'offre de transport maritime entre le Maroc et le sud de l'Europe En novembre 2025, c'est le géant DP World qui étoffera les liaisons maritimes marocaines avec le lancement du service Atlas. Cette ligne directe reliera Agadir et Casablanca au Royaume-Uni (Londres) et à la Belgique (Anvers). Conçue spécifiquement pour la filière agricole marocaine, elle permettra de raccourcir de deux jours les délais d'exportation des fruits et légumes vers l'Europe du Nord, tout en réduisant de 70 % l'empreinte carbone par rapport au transport routier. Cette orientation répond à une demande croissante : le Maroc exporte chaque année plus de 2,5 millions de tonnes de produits agricoles par voie maritime, dont près de 60 % à destination de l'Europe. En 2024, les exportations de fruits et légumes ont généré plus de 40 milliards de dirhams, une part significative du commerce extérieur marocain. Un levier pour la stratégie économique marocaine Ces nouvelles dessertes s'inscrivent dans une dynamique plus large. Le Maroc, qui dispose de 3 500 km de côtes et d'une quarantaine de ports, a fait du transport maritime un pilier de sa stratégie de hub régional. Tanger Med, premier port de conteneurs d'Afrique et du bassin méditerranéen avec 8,6 millions d'EVP traités en 2024, illustre cette montée en puissance. L'ouverture de Casablanca et d'Agadir à de nouvelles routes vient compléter cet écosystème. Elle répond à la volonté du Royaume de diversifier ses corridors commerciaux, réduire sa dépendance à certaines routes saturées et se positionner comme point de passage entre l'Afrique, l'Europe et l'Amérique. « Le Maroc déploie une stratégie maritime qui ne se limite pas à Tanger Med. La densification des liaisons sur Casablanca et Agadir traduit une approche multi-polaire, intégrant à la fois les besoins industriels, agricoles et énergétiques du pays. » À l'horizon 2030, le Maroc ambitionne d'augmenter de 50 % ses capacités portuaires et de doubler ses échanges maritimes avec l'Afrique de l'Ouest. L'intégration progressive du Royaume dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) confère à ces initiatives une portée régionale : Casablanca, Agadir et Tanger Med pourraient constituer les trois pôles d'un maillage maritime articulant Méditerranée, Atlantique et Afrique subsaharienne.