À Tanger-Med, le Maroc inaugure sa première centrale solaire flottante. Installée sur le réservoir du barrage d'Oued Rmel, cette infrastructure associe deux priorités stratégiques du pays : la transition énergétique et la préservation des ressources en eau dans un contexte marqué par la sécheresse et l'urgence climatique. Le projet s'appuie sur plus de 22 000 panneaux photovoltaïques disposés sur près de 10 hectares, avec une capacité de 13 MW. L'électricité produite doit couvrir une partie des besoins du complexe portuaire de Tanger-Med, l'un des plus grands hubs logistiques de la région, qui ambitionne de fonctionner à 100 % grâce aux énergies renouvelables d'ici 2030. Mais au-delà de l'alimentation électrique, l'intérêt de cette centrale se joue aussi à la surface de l'eau : en réduisant l'évaporation du réservoir, les panneaux permettent de préserver une ressource rare. Les premières estimations font état d'une baisse de 30 % des pertes en eau, soit un bénéfice direct pour un pays confronté à un stress hydrique persistant. Présenté comme un projet pilote, ce dispositif pourrait servir de modèle pour d'autres barrages stratégiques, comme Oued El Makhazine ou Lalla Takerkoust. L'objectif est clair : généraliser une technologie capable d'apporter une réponse simultanée à deux urgences nationales – l'énergie et l'eau