Plan de Netanyahou: l'Etat d'Israël contre le monde et contre lui-même    Les prévisions du vendredi 15 août 2025    Les températures attendues ce vendredi 15 août 2025    L'incendie de Derdara à Chefchaouen a été circonscrit    Sahara : John Bolton se prononce sur l'avenir de la MINURSO    Afrique du sud : Ramaphosa mobilise les siens pour briser l'isolement du Polisario    CHAN 2024 (groupe A) : Le Maroc bat la Zambie    Moroccan team triumphs over Zambia 3-1 in CHAN Group A clash    Rabat accueille la première édition d'«Africa Shield» consacrée à la lutte contre la prolifération d'armes de destruction massive    Le Maroc importe 61 700 tonnes de blé rouge dur d'hiver américain, selon des données actualisées    Pékin achève la première répétition générale des célébrations du 80e anniversaire de la victoire du peuple chinois pendant la Seconde Guerre mondiale    "Le Point" évoque dans un dossier majeur une «entreprise méthodique d'éradication politique et culturelle» conduite par le régime algérien en Kabylie    France: la mortalité routière a augmenté de 23% en juillet    Après la rencontre de l'Alaska, un sommet trilatéral avec Zelensky sera « très important » pour un accord sur l'Ukraine    Barça: l'absence longue durée de Ter Stegen validée par la Liga    AS : Achraf Hakimi remporte la « première » bataille pour le Ballon d'Or    Avocat: le climat fausse la bonne note du secteur    DST du Maroc... Héros de l'ombre et artisans de la sécurité dans le silence    Le Maroc réoriente son argumentaire sur le Sahara occidental vers le développement économique après ses gains politiques incontournables, révèle le centre américain World Politics Review    En Alaska, Trump et Poutine discuteront "en tête-à-tête" de l'Ukraine, selon Moscou    Saisie record de cocaïne au large des Canaries grâce à la coopération du Maroc    Moussem Moulay Abdellah Amghar : La "tbourida féminine" séduit le public    La Tbourida au cœur du dialogue citoyen    Liberté d'expression au Maroc : Les observations des Etats-Unis    France : les Marocains toujours en tête des étudiants étrangers, les ingénieurs indétrônables    La canicule pourrait coûter 0,3 point de PIB à la France    Supercoupe d'Europe : Le PSG renverse Tottenham grâce à une remontada in extremis et aux tirs au but    El conductor que atropelló a la pequeña Ghita en la playa de Sidi Rahal recibe una condena de 10 meses de prisión    Libertad de expresión en Marruecos: Las observaciones de Estados Unidos    CHAN 2024 : Angola–RDC, un match qui intéresse les Lions botolistes    Pollution plastique: Paris juge « inacceptable en l'état » le projet de traité international    Soufisme au Maroc : Surprenant retournement à la tête de la tariqa Boutchichya    Spéculation immobilière : élus et fonctionnaires dans le viseur des autorités    L'Afrique et le Japon : Co-créer un avenir grâce à la jeunesse, à l'innovation et au partenariat    À Rabat, le bureau africain spécialisé de l'ONU contre le terrorisme, un pôle d'excellence qui a fait ses preuves    Des associations de MRE dénoncent l'exploitation d'enfants des camps de Tindouf en Italie    Mohammed Ihattaren se relance au Fortuna Sittard    Le tribunal de Berrechid condamne à dix mois de prison ferme l'auteur de l'accident ayant grièvement blessé une fillette à Sidi Rahal    OM : Azzedine Ounahi refuse de retourner au Panathinaïkos    Le Maroc reste la première nationalité étrangère affiliée à la sécurité sociale en Espagne malgré une légère décrue    Bitcoin : Nouveau record au-dessus de 124.000 dollars    Le Maroc classe la demeure historique Dar El Haj Thami El Mezouari El Glaoui au patrimoine national    Tourisme en images – EP3. Les immanquables de Marrakech-Safi    L'ambassade de Chine au Maroc félicite le Marocain Saïd Oubaïa pour sa médaille d'or en karaté aux Championnats du monde 2025 à Chengdu    Quand les mensonges se brisent sur le mur infranchissable du renseignement marocain    Festival Voix de Femmes à Tétouan : Du 14 au 16 août (concerts) et du 18 au 20 septembre (actions sociales)    Soufisme : Un appel à la paix depuis Fès pour déconstruire la radicalisation    Salon du livre de Panama : Inauguration du pavillon du Maroc, invité d'honneur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Entretien avec Dr. Mohamed Mahassine, porte-parole du mouvement des grévistes : "Nous maintiendront la grève de la faim jusqu'au bout"
Publié dans La Gazette du Maroc le 11 - 12 - 2006

Dans cet entretien accordé à La Gazette Du Maroc, le Docteur Mohamed Mahassine, président de l'AMECLUF et porte-parole du mouvement des grévistes, revient sur la genèse du conflit qui oppose le corps des enseignants chercheurs titulaires du doctorat français au ministère de tutelle, explique la position des grévistes, et propose les solutions qui peuvent mettre fin à la grève de la faim des enseignants.
La Gazette du Maroc : Vous êtes à votre 41ème jour de grève de la faim. Tout d'abord, comment est l'état de santé des grévistes ?
Dr.Mohamed MAHASSINE : L'état de santé des grévistes de la faim est très critique. Dès les deux premières semaines de la grève de la faim les douze grévistes ont été admis aux urgences d'Avicenne. La troisième semaine trois d'entre eux y ont été admis pour la seconde fois. Le 23 novembre, notre collègue Dr ATTAF a été victime d'une hémorragie cérébrale aiguë. Dieu merci Il a été sauvé in extremis grâce à notre vigilance, à la rapidité de l'intervention de la protection civile et à la compétence du staff médical de l'hôpital Avicenne. Le 32ème jour, des collègues grévistes se sont révoltés contre l'insouciance inacceptable et le silence inadmissible observé par les autorités gouvernementales face à cette crise. Ils ont décidé d'arrêter les prises de sucre et des bios sels qui permettent de les maintenir hors danger ; ceci a causé une dégradation alarmante et dangereuse de leur santé. Deux femmes et deux hommes ont été hospitalisés aux urgences. Leur état reste alarmant. Nous ne sommes pas à l'abri d'une catastrophe hmaine qui peut surgir à n'importe quel moment, si le gouvernement n'agit pas. Il doit reconnaître les droits légitimes des enseignants chercheurs pour mettre fin à cette crise et éviter le pire.
Mais qu'est-ce qui s'est passé pour que vous en arriviez là ? Quel est votre problème au juste ?
Les enseignants chercheurs titulaires du doctorat français recrutés dans le cadre du statut du 17 octobre 1975 observent depuis le 1er novembre 2006 une grève de la faim au siège du snésup à Rabat pour dénoncer 22 années de préjudice subi depuis leur recrutement. Ils ont injustement été recrutés, à titre provisoire, sur la base d'une simple lettre du S.G de l'éducation nationale datée du 2 mai 1986, au titre de maître-assistant, en attendant de statuer sur l'équivalence de leur diplôme. Chose qui n'a jamais été faite jusqu'à ce jours. La revendication principale réside dans la nécessité de procéder à la réparation de cette transgression flagrante de la loi de la fonction publique en reconnaissant l'équivalence du doctorat français qui est le plus haut grade académique, sanctionnant un cursus de formation universitaire en France, depuis le 5 juillet 1984, avec le plus haut grade attribué par les universités marocaines entre 1975 et 1997. Ceci permettra d'annuler la lettre du S.G de l'éducation nationale et d'accorder l'équivalence scientifique et professionnelle à l'instar des autres doctorats européens et Ph.D anglo-saxons dont les titulaires ont été recrutés après équivalence de leurs diplômes étrangers au le grade de maître de conférence puis promus au grade de professeurs de l'enseignement supérieur après quatre années, comme le stipule le statut du 17 octobre 1975 dans le cadre duquel ils ont été recrutés.
Le dernier communiqué du Bureau national du SNESUP, qui entérine les propositions du Ministère, a soulevé un tollé auprès des enseignants chercheurs grévistes titulaires du Doctorat français. Peut-on parler aujourd'hui d'une scission dans le corps des enseignants ?
Pas du tout. La proposition du ministre, visant à imposer leur reclassement dans le grade de professeur habilité à partir de l'année 2002 et exigeant le passage d'un concours pour prétendre au grade de P.E.S au cours de l'année 2006, ne satisfait guère le minimum des revendications légitimes des concernés à savoir : le passage direct au grade de PES après quatre années d'ancienneté, sans concours comme le stipule le statut 75. Le concours reste donc le point principal de discorde. Il vise un blocage de la carrière de ces enseignants chercheurs dans le grade de P.H, par l'application rétroactive de la loi du 19 février 1997. C'est une transgression flagrante de la constitution du pays et de surcroît une consécration de la politique de deux poids, deux mesures. La proposition du ministre est vide de sens, irréaliste, illégale et de surcroît noyée dans la politique des demi-mesures prônées depuis toujours par le ministère et ne font qu'aggraver la situation, puisque loin de l'équité et de la justice que réclament les concernés. C'est pourquoi nous avons réclamé la création d'une commission sous la présidence de monsieur le Premier ministre, composée des ministères concernés par ce dossier et des représentants des enseignants grévistes afin qu'une solution juste, rapide et satisfaisante puisse voir le jour.
Justement les solutions apportées par le ministère ont été acceptées par le bureau national et la commission administrative du SNESUP. Pourquoi alors continuer à faire grève ?
Le bureau national ainsi que la commission administrative du snésup ont accepté la proposition du ministère à l'encontre de la volonté des concernés, des recommandations du conseil national de coordination du 12 novembre 2006, et en outrepassant les recommandations des congrès nationaux du snésup (6e,7ème et 8ème). Le congrès national est la plus haute instance décisionnelle. La commission administrative a essayé d'imposer ses solutions bâtardes rejetées à maintes reprises par les concernés et les instances du snésup. Cette attitude a poussé l'assemblée générale nationale des titulaires du doctorat français à retirer, unanimement, leur confiance au bureau national et de la commission administrative, tout en exprimant son attachement au snésup. Ceci permettra aux concernés d'être impliqués directement dans les discussions de leur dossier. Ainsi ont-ils adressé une demande d'audience au Premier ministre. Nous attendons toujours une réponse.
Comment voyez-vous le dénouement de ce conflit ? Et quelles sont vos revendications pour mettre fin à ce débrayage ?
L'implication des acteurs de la société civile constitue un tournant décisif capable d'ouvrir une nouvelle voie qui mènera certainement vers un dénouement de cette crise. Ils sont organisés dans le cadre d'un collectif pour le soutien de la cause des enseignants chercheurs titulaires du doctorat français et dans lequel participe l'association marocaine des enseignants chercheurs lauréats des universités françaises. J'ose espérer que les actions entreprises par le collectif puissent donner leurs fruits dans les délais les plus proches. Cependant, je tiens à noter, en ma qualité de porte-parole du mouvement, que les 1697 enseignants chercheurs titulaires du doctorat français en sit-in ouvert à Rabat depuis le premier novembre 2006, ainsi que mes collègues grévistes de la faim depuis 41 jours, sommes tous déterminés à mener le combat jusqu'au bout. La grève de la faim, le sit-in et l'arrêt des cours ne seront levés que si nous obtenons satisfaction à nos revendications légitimes : le reversement sans condition dans le grade de P.E.S après quatre années d'ancienneté depuis la date du recrutement de chacun, sans condition aucune, comme le stipule le statut 75 selon lequel nous avons été recrutés.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.