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Griefs réciproques
Publié dans La Gazette du Maroc le 28 - 10 - 2002


Maroc - Espagne
Formulons les vœux les plus fervents pour que le Maroc et l'Espagne cessent, une fois pour toutes, d'alimenter des arguments extrêmes et des griefs réciproques,
à l'origine de la tension musclée qui subsiste entre les deux pays voisins, depuis déjà une année.
Cet épisode combien empoisonneur aurait pu être qualifié de puéril s'il n'était pas assujetti à une affluence d'éléments très inquiétants quant à l'avenir des relations des deux nations condamnées à s'entendre, contre vents et marées.
L'histoire sentimentale entre le Maroc et l'Espagne a sa correspondance historique et légendaire quoique l'on s'applique à l'inscrire en faux…
Il est vrai, cependant, que le Maroc peut en avoir assez des provocations des principaux responsables politiques espagnols qui ne cessent de manier, à leur guise, leurs moyens de communication et la presse pour lui larguer des offenses dantesques et des camouflets déplaisants. A l'origine de cette offensive stérile qui n'en finit pas, un certain lobby patronal agricole et halieutique, chapeauté par le parti populaire au pouvoir, qui croit qu'un Maroc vigoureux et puissant est un point noir pour ses intérêts et son escompte en Europe et ailleurs. La pierre de touche en est que, depuis l'abrogation par le Maroc de l'accord de pêche en 1999, une campagne médiatique espagnole, âpre et effarouchante, orchestrée par l'exécutif en place, a été déclenchée contre notre pays, tambour battant, se donnant de l'intensité rien que pour éterniser cette fâcheuse crise diplomatique de cligne musette. Le plus insolite et ahurissant est que la presse espagnole qui se dit, en grande partie, libre et indépendante, se solidarise, absolument et en tous moments, avec les prises de position du gouvernement Aznar, toutes tachées de vices de raisonnement démesuré, et s'en prend au Maroc, sans répit, par la publication réitérée d'éditoriaux et d'articles d'opinion aberrants et contradictoires, qui responsabilisent le Royaume du Maroc de tous les maux dont souffre l'exécutif espagnol et de la dégradation des relations bilatérales. Par excès de zèle, ces arguments fallacieux ont été même élevés au niveau des porte-parole officiels espagnols. Bien sûr, de telles violentes agressions contre le Maroc et ses institutions sacrées, constituent un procédé inacceptable et révoltant pour notre Royaume.
L'Espagne de José Maria Aznar est, bien entendu, un Etat européen mais avec une certaine particularité : un étrange paradoxe et une politique extérieure excentrique et curieuse. Le Maroc, quant à lui, est une nation arabo-africaine, mais particulière aussi, puisque ancrée dans ses principes sacro-saints et, malheureusement, avec une politique étrangère qui laisse beaucoup à désirer puisque les résultats de son inefficacité sont, en partie, la source de bien de nos amertumes circonstancielles avec l'Espagne. La réalité, il faut le reconnaître, est que le Maroc n'a jamais été perçu par le passé, comme antagoniste ou adversaire de l'Espagne, si ce n'est que depuis quelque temps seulement. En effet, les relations séculaires maroco-espagnoles avaient toujours fonctionné sur un pied d'égalité puisque leur politique bilatérale de haut niveau était, de tout temps, associée aux rapports interpersonnels de degré superlatif, ce qui rendait les choses beaucoup plus intelligibles et coulantes. Or, depuis, il n'en est plus ainsi, au regret de nous tous, Marocains et Espagnols confondus.
En dépit de tout cet imbroglio, il faudra s'appliquer, de part et d'autre, à minimiser, voire à décongestionner, au plus tôt, ce conflit diplomatique illogique et irrationnel à l'origine de cette débâcle hypothétique injustifiée, car le Maroc et l'Espagne ont toujours eu des relations beaucoup plus que privilégiées et uniques dans leur genre dans le contexte international. L'Espagne est le second fournisseur et client du Maroc. Plus de huit cents entreprises espagnoles sont présentes sur le sol marocain où travaillent des milliers de nos concitoyens. Une prévision, à moyen terme, parlait de l'implantation complémentaire, sur notre territoire, d'une trentaine de nouvelles unités industrielles. Le Maroc est, à en croire les sources espagnoles, le premier récepteur au monde des contributions espagnoles devançant largement les pays de l'Amérique latine. Plus de trois cent mille de nos concitoyens vivent et travaillent en Espagne en permanence. La quote-part des bourses, octroyées par l'Etat espagnol, dont bénéficiaient nos étudiants en Espagne était la plus juteuse jusqu'au déclenchement de cette crise malchanceuse.
A la veille de 27 septembre dernier, l'on avait cru qu'une trêve allait être signée à Madrid, entre le Maroc et l'Espagne. Or, le Maroc décida, à la dernière minute, d'annuler les conversations qui étaient programmées, au préalable, en raison de l'atterrissage d'un hélicoptère militaire espagnol sur l'îlot “Leïla”. Depuis, les choses sont, de nouveau, au point mort…
De José Maria Aznar, j'oserai dire qu'il était humble, pondéré et, surtout, lucide et pragmatique quand il était dans l'opposition. Une fois au pouvoir, son air de supériorité, son mépris de l'histoire commune, son ressentiment discernable, son obstination à ne faire qu'à sa tête son autoritarisme qui veut dire que “l'Espagne, c'est Aznar !” et son appétit grand et infini de vouloir atteindre le leadership en Europe et peut-être de par le monde, font de lui un imprudent personnage susceptible de chambouler tout ce qui a uni l'Espagne et le Maroc pendant des décennies, voire des siècles. Décidément Aznar a déçu profondément le Maroc et les Marocains à un moment où ils voyaient, en lui, l'interlocuteur idéal et le personnage le mieux indiqué pour soutenir le Maroc dans le déploiement de son progrès économique et de son rayonnement social. Cependant, celui-ci ne semble respecter, malheureusement, que le langage de la fermeté et le vocabulaire de la force. Donc, aucune puissance au monde ne saura éloigner le Maroc de ses nobles causes, étant entendu qu'il demeurera fidèlement attaché à l'amitié et à la cordialité qui unissent le peuple marocain au peuple espagnol.
Ceci dit, l'évolution des relations entre le Maroc et l'Espagne, dans un futur immédiat, doivent détenir les profils suivants : en premier lieu, les liens historiques et de voisinage seront un argument incontournable pour la consolidation d'une nouvelle relation spéciale et contribueront, indiscutablement, à la justification du maintien des liens diplomatiques et économiques qui, dans des circonstances difficiles, avaient été à l'origine de la paralysie de leurs étroites relations. En second lieu, le rôle de l'Espagne dans le développement du Maroc dépendra du volume de sa coopération et de sa façon d'agir dans les forums internationaux à son avantage. En troisième lieu, les liens économiques dépendront du degré de l'ambition patronale espagnole et des ressources à sa portée, dans le cadre d'un programme d'investissement global au Maroc. En tout état de cause, il faudra attendre la constitution du prochain gouvernement marocain pour se fixer sur sa position à l'égard de l'Espagne, que nous souhaitons sereine, pratique et responsable.
Lors de la prochaine rencontre maroco-espagnole de haut niveau, si rencontre il y aura, il faudra parler avec franchise, maturité, confiance et courtoisie, de l'actuelle situation entre les deux pays. Le fondement de toute relation à venir, au-delà des positions idéologiques respectives, devra être bâti sur la recherche de tout ce qui pourra être profitable pour les deux peuples. Les bonnes relations futures ne doivent plus produire de discours futiles, mais des résultats efficaces et tangibles, susceptibles de bénéficier aux deux pays. Ainsi, le Maroc et l'Espagne sauront surmonter ce cycle pendulaire des rapprochements et des éloignements, des hauts et des bas, ainsi que les contradictions qui ont caractérisé leurs relations, depuis belle lurette.
Il ne faut pas oublier, cependant, que l'Espagne et l'Algérie viennent de ratifier le 7 courant “leurs étroites relations” par la signature, à Madrid, d'une série d'accords de “coopération et d'amitié” que la presse ibérique, dans son ensemble, a qualifié de “privilégiés” situant ces relations dans un contexte “identique à celui du Maroc”.
Il ne faut pas omettre, non plus, que le 27 septembre dernier, l'Assemblée générale de l'ONU a approuvé la candidature de l'Espagne pour siéger au Conseil de Sécurité durant les années 2003/2004. Au terme de cette approbation, le représentant espagnol auprès de cet organisme international a déclaré, en substance, que “être présent au Conseil de Sécurité signifie que l'Espagne aura son mot à dire à propos des points chauds de l'actualité internationale et pourra prendre, désormais, des décisions au sujet des problèmes d'importance étalés sur l'échiquier international”.
Enfin et, somme toute, il n'est de l'intérêt ni du Maroc ni de l'Espagne d'éterniser cette crise qui risque, si elle venait à se perpétuer, de porter beaucoup plus de préjudices et de désagréments aux deux pays amis et voisins…


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