Plusieurs réseaux impliqués dans l'importation d'huiles moteur espagnoles contrefaites, vendues à des prix anormalement bas, sont désormais dans le viseur des services de contrôle central de l'Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII). Ces services coordonnent à la fois les opérations sur le terrain et les analyses scientifiques afin de protéger le marché et les consommateurs. Les autorités douanières ont déclenché une enquête approfondie sur l'arrivée de cargaisons d'huiles moteur suspectes en provenance d'Espagne, après avoir reçu des informations précises, y compris de la part de grandes entreprises internationales opérant au Maroc. Selon nos sources, les premières investigations indiquent que ces huiles, vendues à des tarifs très inférieurs aux standards européens et nord-africains, auraient pu être altérées ou mélangées. Les équipes de la douane ont concentré leurs efforts sur le contrôle des documents d'importation et le suivi des trajectoires des cargaisons, en coordination avec des unités régionales basées à Tanger et Casablanca, afin d'identifier les intermédiaires impliqués et saisir les produits ne répondant pas aux normes de qualité et de sécurité. Des analyses réalisées en partenariat avec des sociétés pétrolières internationales ont révélé que certains importateurs, jusque-là réguliers et conformes, ont tenté d'introduire des huiles dont la composition avait été manipulée. Lors d'une récente opération au port de Tanger, des cargaisons falsifiées ont été interceptées et les mesures légales ont été immédiatement appliquées. Les opérations sur le terrain ont également conduit à des perquisitions ciblées en périphérie de Casablanca, notamment à Lahraouyine, Bouskoura et Sidi Hajjaj. Des entrepôts clandestins servant à la contrefaçon d'huiles moteur ont été découverts, avec des stocks significatifs de produits falsifiés. Selon les enquêteurs, certains acteurs du secteur du BTP se fourniraient en huiles falsifiées pour réduire les coûts de lubrification de leurs machines, ce qui explique l'ampleur du phénomène et la multiplication des plaintes déposées par des distributeurs marocains et étrangers. De plus, les services de la douane se sont également appuyées sur des données fournies par leurs homologues espagnols, dans le cadre d'un échange international d'informations financières et commerciales. Les investigations ont révélé l'existence de réseaux sophistiqués de contrefaçon, spécialisés dans l'apposition de fausses étiquettes et codes-barres sur les bouteilles d'huile, rendant leur traçabilité quasi impossible sans intervention des autorités.