Affaire Laraki et Cie (Banque populaire Paris) Le juge d'instruction de la Cour spéciale de justice a entamé l'enquête complémentaire en auditionnant Hicham Aït Menna. Après lui ce sera le tour, cette semaine, de Mustapha Rar et Abdellatif Laraki. Benkirane, lui, devra attendre le 28 octobre. Après l'enquête préliminaire, le juge d'instruction de la Cour spéciale de justice a commencé à auditionner les inculpés dans l'affaire de la Banque populaire de Paris. Appelé à comparaître en premier, Benkirane, l'ex-directeur général de la BP de Paris n'a pu être auditionné en raison de l'absence de ses deux avocats, en l'occurrence maîtres Khalid Soufiani du barreau de Rabat et Driss Lahlou du barreau de Casablanca. Le juge a donc fixé l'audience à la date du 28 octobre. Mais mercredi dernier, coïncidait avec la fin du procès intenté au dénommé Rachid Houlani qui comparaissait devant cette juridiction dans l'affaire de la Banque populaire de Tanger. L'inculpé a écopé de deux ans d'emprisonnement ferme et la restitution des sommes dues à la banque en plus des dommages et intérêts. Au même moment, Hicham Aït Menna était auditionné par le juge d'instruction dans le cadre des malversations de sa société Sagil Communication qui a détourné de la Banque populaire de Paris la somme de 21 millions de dhs. Ces malversations s'effectuaient à l'aide d'une carte bancaire délivrée par EUROPAY et à l'aide de laquelle Hicham Aït Menna justifiait le paiement de factures au nom de Sagil pour l'achat fictif de téléphones mobiles. Ces opérations s'effectuaient avec l'aval des dirigeants de la banque et par Abdellatif Laraki en personne. Durant l'enquête, Hicham Aït Menna a reconnu avoir créé la société Sagil en s'associant avec Albert Ohayon. Il a reconnu également avoir désigné à la tête de cette société son ami Abderrahim Abbassi, alors étudiant en France et que Albert Ohayon y a désigné Michel Ohayon, Jeniffer Ohayon tandis que Roger Chouchana devait s'occuper de son administration. Hicham Aït Menna devait expliquer le déroulement de l'opération dont l'objectif était, d'après lui, le contournement du fisc en France. En effet, Hicham Aït Menna effectuait une opération d'achat à l'aide d'Eurocard sur le site électronique TPE. Cette opération permettait de débiter le compte de Sagil Communication chez la Banque populaire. Après cela, Sagil effectuait une opération de vente fictive au profit de Audicom, Martin's Diffusion et Horizon Diffusion, en y incorporant la taxe sur la valeur ajoutée. Les chèques sont émis sur la base de factures fictives et le montant de la TVA est divisé entre Hicham et Albert. Ce sont là les principaux aveux du fils du milliardaire de Mohammédia qui a, en outre, nié toute relation avec les cadres de la banque. Il devait ajouter qu'au moment des faits, c'est-à-dire en 1996, il séjournait en Suisse où il détenait plusieurs comptes bancaires et une carte de crédit internationale qu'il avait mise à la disposition d'Albert Ohayon pour effectuer toutes les opérations précitées. Enfonçant le clou davantage, Hicham a chargé son complice qui était, d'après lui, un ami intime de Abdellatif Laraki. Hicham Aït Menna a réitéré sa disposition à fournir au juge d'instruction tous les documents attestant de sa responsabilité limitée dans la gestion de Sagil Communication et proposé la restitution des fonds à hauteur des actions détenues dans cette société en contrepartie de sa relaxation. Mais apparemment, le juge d'instruction n'a pas été convaincu de la sincérité des aveux de l'inculpé et exigé la restitution totale des sommes détournées qui ont causé un préjudice énorme à la banque. Donc, en attendant le prochain round de l'instruction, Abdellatif Laraki, Mustapha Rar et Benkirane continuent à méditer sur leur sort du fond de leurs cellules au complexe pénitentiaire de Salé. Hicham Aït Menna a réitéré sa disposition à fournir au juge d'instruction tous les documents attestant de sa responsabilité limitée dans la gestion de Sagil Communication et proposé la restitution des fonds à hauteur des actions détenues dans cette société en contrepartie de sa relaxation.